©Guillaume de Sardes Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes entretiennent avec Tanger un lien quasi organique et de nécessité sensible, parce que le premier est né au Maroc, qu’il fut l’ami de Paul Bowles, et que le second ne cesse de penser à Jean Genet, qui y est mort. Tous deux ont conçu le livre…
Étiquette : Jean Genet
Un homme-livre, François Truffaut cinéaste, une correspondance
« Genet est l’écrivain le plus discret, le plus orgueilleux, le plus rigoureux, le plus meurtri sûrement. Cette comédie sociale que sont obligés de jouer les gens quand ils deviennent connus, il est celui qui l’a jouée le moins. » Comme bon nombre de ses amis de la Nouvelle Vague qui l’étaient (Jacques Rivette, Maurice Schérer dit…
Brest, les contours bleus d’un vide, par Gwenaëlle Magadur, artiste visuelle, et Jean-Manuel Warnet, écrivain
©Gwenaëlle Magadur La Ligne bleue, du duo Gwenaëlle Magadur (artiste visuelle) et Jean-Manuel Warnet (écrivain) est un éloge vibrant de Brest, ville indocile, rasée/reconstruite, et « revêche à tout engluement dans le pittoresque provincial ». La Ligne bleue est un livre publié en 2019, mais c’est d’abord une intervention picturale urbaine réalisée en juin…
La photographie de Françoise Nunez, par Alain Bergala, cinéaste, critique, théoricien
Hampi 1 ©Françoise Nunez « La malédiction originelle de la photographie, observe Alain Bergala, réside dans la conception de la machine même qui lui a permis d’exister. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un appareil a réussi à produire (grâce à l’optique, la mécanique et la chimie) des représentations matérielles du monde qui pouvaient…
Fassbinder, prenez garde au saint putain, par Guillaume de Sardes, écrivain
« L’argent est fait pour être dépensé, et même dilapidé. » (Dieter Schidor à propos de RWF) – comme la vie ? Premier titre chez Louison éditions d’une collection dédiée aux artistes dissidents, subversifs, pionniers, Fassbinder, clap de fin, de Guillaume de Sardes est un livre vif, rapide, aussi fort que la mort qu’a constamment côtoyée l’ogre germanique….
L’amant arabe, par Patrick Autréaux, écrivain
La femme à barbe, 1631, José de Ribera « Parce qu’il m’apportait quelque chose d’unique, qui ne fut pas l’amour et n’aura pas été seulement le sexe mais une avancée presque chaque fois renouvelée vers une limite imprévue, l’impatience de sa venue, surtout quand il ne venait pas, si elle passait forcément par les étapes…
Les enfants, les soldats et les fous, Mettray, identités d’une revue
« Toute éducation est d’abord une éducation à la joie, à la créativité et à la singularité. » (Rhizomatique, Stéphane Breton) Je ne sais pas qui lit la revue Mettray, mais cette publication d’apparence artisanale quasi intégralement conçue par Didier Morin à Valréas, dans le Vaucluse, est excellente. Le dernier sommaire (numéro de septembre 2020) fait picoter…
Théâtre, mer de ténèbres, par Claude Régy, auteur-metteur en scène
« Je me suis aperçu que le silence n’était pas muet. Que le silence, comme le dit Meschonnic, n’est pas un arrêt du langage mais que c’est, en fait, une catégorie du langage. C’est-à-dire qu’il y a une qualité d’expression qui ne peut s’atteindre que dans le silence et par le silence. » Claude Régy a créé…
Un chant d’amour. Le cinéma de Jean Genet, par Jane Giles et les éditions Macula, quarante ans au service de l’art
« Le cinéma est en effet essentiellement impudique. Puisqu’il a cette faculté de grossir les gestes, servons-nous d’elle. la caméra peut ouvrir une braguette et en fouiller les secrets. » (Le Bagne, Jean Genet) Il y a des merveilles dans le fonds Genet (1910-1986) conservé à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) situé à l’abbaye…
L’Afrique, paradis devenu parking, par Peter Beard, photographe, plasticien
« La première fois que j’ai fui en Afrique de l’Est, en août 1955, alors que les Mau-Mau faisaient brûler Treetops, déclare Peter Beard en 2006, c’était encore l’une des régions sauvages les mieux préservées du monde. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un parking infesté de touristes. » Né en 1938 à New York, retrouvé mort…
Cayenne, pays des morts, par Jean-Paul Marcheschi et Pascal Quignard
« J’entends les voix rauques des morts psalmodiant dans la nuit le chant des pénitents. » (J.-P.M.) Le bagne de Cayenne (1854-1938), en Guyane, fut un centre de réclusion ayant reçu, parmi plusieurs dizaines de milliers de déportés, près de trois mille prisonniers politiques à la suite du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, et plus…
Les rayons différés d’une étoile, un frère absent, par Alexandre Bergamini, écrivain
« Vivian aurait 57 ans aujourd’hui. Que reste-t-il de lui ? Que reste-t-il des vivants qui ont habité nos vies et qui les ont comblées de leur présence ? Comment faire avec leur mort, avec leur perte et leur absence ? Ne plus évoquer leur existence qu’en secret, la nuit, au cœur de notre solitude…