« Aragon s’excuserait de sa note hâtive. Comme moi c’est à Rimbaud qu’il fait remonter toutes ses grandes émotions en art. » (André Breton) Il y a entre André Breton et Jean Paulhan un profond respect intellectuel, doublé d’une méfiance du premier envers les institutions, soucieux cependant de s’assurer une reconnaissance. Leur correspondance – 160 lettres allant…
Étiquette : Louis Aragon
Bartlebying, par Serge Airoldi, écrivain
©Serge Airoldi « Fuir, mais en fuyant, chercher une arme. » (Gilles Deleuze, Dialogues) Insula Bartleby, de Serge Airoldi, est une lecture savoureuse, magnifiquement informée, du texte de Melville publié une première fois en 1853, et de ses exégèses. C’est une œuvre très libre, interrogative, suspensive, déclarative, guidée quelquefois par la logique des paronomases à la façon…
L’aube vient, par Jacques Mataly, photographe, et Pierre Cendors, écrivain
© Jacques Mataly « Ici, à la fin des terres, face à l’Atlantique, face à la vaste forge d’eau où chaque vague, chaque ruée du large, arrachant au rivage une chevelure de sable, heurte la roche comme un crâne dur, j’écoute une parole sans sommeil, sans cesse renaissante, sans commencement ni fin. » En offrant au photographe…
Sauver les intellectuels espagnols, par Vladimir Pozner, écrivain
Un pays de barbelés, Dans les camps de réfugiés espagnols, 1939, édité par Claire Paulhan, est un livre hybride constitué à partir des archives, déposées à l’IMEC en 2002, de l’écrivain Vladimir Pozner (1905-1992), né à Paris d’une famille de Russes émigrés anti-tsaristes. Il comprend en effet des cartes postales, des lettres, des pages de…
Une histoire vagabonde de la littérature romanesque, par Philippe Le Guillou, écrivain
Essai de critique subjective sur l’art du roman à travers les siècles, écrit par un lecteur assumant totalement ses goûts parfois hétérodoxes, Le roman inépuisable, de Philippe Le Guillou, est un éloge de la littérature comme capacité d’émerveillement. Entrée particulièrement enthousiasmante dans un domaine romanesque marqué par sa liberté et sa puissance protéiforme, cet ouvrage…
L’amour sur feuille de papier, par Claudine Brécourt-Villars, érotophile
« L’avenir, écrit Louis-Ferdinand Céline en 1932 dans Voyage au bout de la nuit, je vois comment qu’y sera… Ça sera comme une partouze qui n’en finira plus… Et avec du cinéma entre… Y a qu’à voir comment que c’est déjà ! » Il y a des livres qu’on ne lit que d’une main, ou,…
Derrière un Vittel-menthe, par Didier Blonde, écrivain
« Il m’arrive, parfois, à peine entré, de ressortir. Non, je le vois bien, ici, n’est pas mon genre, pas de place qui me convienne, trop de bruit, de lumière, de musique, de télévision, de soliloques au téléphone, je ne m’y reconnais pas, aucun visage qui me retienne, un coup d’œil m’a suffi, allons voir…
Le passage des frontières, par Yvon Le Men, poète
« Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons le moyens » (Mahmoud Darwich) Après Une île en terre consacré au hameau et aux rêveries de son enfance (2015), puis en 2017 Le poids d’un nuage (les paysages bretons, les lectures, la peinture), Bruno Doucey a publié en 2018 le dernier volume de la trilogie…
De la fraternité, Albert Camus et Louis Guilloux, une correspondance
« Ce qui équilibre l’absurde, c’est la communauté des hommes en lutte contre lui. Et si nous choisissons de servir cette communauté, nous choisissons le dialogue jusqu’à l’absurde – contre toute politique du mensonge ou du silence. » (Albert Camus à Louis Guilloux – 5 janvier 1946) Dans l’atmosphère de meurtre et de petitesse morale…
La révolution de la nuit, un espace inobjectif, par Annie Le Brun, poète, essayiste, critique
« Mort, la vie te guette. » (Jean Benoît) Quel plaisir que de lire un livre aussi dense, aussi multiple, aussi personnel dans les références ! Un espace inobjectif est un ouvrage d’Annie Le Brun, explorant, entre les mots et les images, la dimension de la pensée naissant de leur rencontre, « espace intermédiaire, où…
La courbe de nos fatigues, par Arno Brignon, photographe
Paru en 1924, Une vague de rêve est un texte assez peu connu de Louis Aragon, pourtant considéré comme le pendant lyrique du premier Manifeste du surréalisme rédigé par André Breton. On peut y lire notamment ceci : « Nous nous plaisions à observer la courbe de nos fatigues, l’égarement qui les suivait. Puis les…
Panthéon primordial et porteurs d’eau, par Philippe Le Guillou, écrivain, passeur
Le mot passeur est l’un des plus beaux de la langue française. Il désigne quiconque travaille sans relâche à créer des liens entre les vivants et les morts, le passé et le présent, les œuvres du patrimoine (des lieux de mémoire) et des lecteurs possibles, le profane et le sacré. Au centre du jeu, les…