« Car nous sommes dans un temps d’attentat, de violence, de respirations courtes, d’hébétudes transitoires, de confusions profuses, un temps de crépuscule, car nous sommes dans des villes hantées par des fantômes, hantées par des mendiants, et quand les uns nous parlent nous entendons les autres, nous tendons des aumônes, nous ramassons des balles,…
Étiquette : Marielle Macé
Nous, le migrant, par Jean-Luc Parant, plasticien et écrivain
« Ce qui nous manque c’est de na pas pouvoir serrer la main de tous les hommes, embrasser toutes les femmes, regarder les yeux de tous les enfants. » Je n’aime pas le mot migrant, désignant des réfugiés dont on fait comprendre qu’ils sont des transhumants saisonniers, ou une espèce zoologique soumise à l’attraction de…
Un certain goût de la vie, par La Fabrique de Méditerranée
« On ne fait pas mûrir les olives plus vite ! » Dans Eloge de la pensée de midi (Actes Sud, 2007), Thierry Fabre déploie cette image née de la pensée d’Albert Camus, « la pensée de midi ». Issue de la « gaieté fataliste » d’un Nietzsche à laquelle il faut associer la pugnacité…
Arabat, vivre ensemble, ne rien lâcher, par Elodie Claeys, Caroline Cranskens et Agnès Dubart
« Défense de déposer ces fardeaux / Sur les épaules des jeunes. / Tant que la vieille peut / Les porter par elle-même. » (Anjela Duval) Arabat sonne comme un jet de pierres, un entêtement, un cri de rage, un poème de Mahmoud Darwich. Arabat signifie en breton « ne pas », « interdit »,…
Suivre la piste des Noues, réinventer nos vies, par Marielle Macé, écrivain, enseignante
Attentive à la précarisation des existences, et aux conditions de l’invivable, Marielle Macé, enseignante à l’EHESS, écrivain, récuse dans un petit livre très stimulant, Nos cabanes (Verdier), le monde des « places » qu’on nous impose, misant avec les forces de la jeunesse sur d’autres destins possibles que ceux, réduits, ridicules, que la société nous…
Je suis le roi du bois, le Zeus, le criminel, par la photographe Anne-Lise Broyer
Anne-Lise Broyer pratique l’acte photographique comme un dessaisissement, une tentative d’éblouissement et de perte. La dramatisation des instants participe chez elle d’une poétique de la voyance, d’une volonté d’opérer une sorte d’archéologie du présent permettant de relier espaces et temps dissemblables, pourtant profondément unis. Passant par la littérature et l’érudition pour interroger notre façon d’être…
Le soleil donne sans jamais recevoir, entretien avec Léa Bismuth, commissaire d’exposition
Pour Léa Bismuth, le nom de Georges Bataille est apparu, la première fois qu’elle l’a rencontré, comme un éclat dans la nuit. Fidèle à l’émotion ressentie lors de la lecture de L’Expérience intérieure, elle n’a eu de cesse, depuis cet événement fondateur, de chercher à s’approcher du mystère d’une œuvre évidente de génie et d’opacité…