©Anne Voeffray La réflexion sur le qualificatif « sorcière », qu’il soit dénoncé ou utilisé comme arme de subversion, est très féconde dans le néo-féminisme – on se souvient bien entendu du best-seller de Mona Chollet, dont on oublie parfois le sous-titre « La puissance invaincue des femmes » (Zones, 2018) En photographiant en noir & blanc, à la…
Étiquette : Suisse
Au travail des archives, une exposition Josef Koudelka à Lausanne
Sélectionnées parmi les plus de 35 000 planches-contacts de Josef Koudelka IKONAR montre l’étendue de l’œuvre du photographe et ses méthodes de travail de 1960 à 2012. Vu comme un nomade, le photographe tchèque a pourtant laissé une archive conséquente (un continent) et soignée, qu’il ne cesse de revisiter – il y eut à certaines périodes…
L’infralyrique des traces, par Muriel Pic, écrivain
La troupe de danseurs de Rudolf von Laban au bord du lac Majeur près d’Ascona en 1914. Diapositive sur verre de Johann Adam Meisenbach (Kunsthaus Zürich, Fonds Suzanne Perrottet) « Voici crimes et fantômes sans rachat, manifestations subtiles et manifestes d’archives. Voici pollen de chair, déchirures de papier, contours perdus de l’image, matières élémentaires. Voici vertiges, appels à…
Ma guérilla, ma vie de rêve, par Barbara Polla, écrivain
Pornocratès (1878), 48×75 cm,aquarelle, pastel et rehauts de gouache, Félicien Rops « Et moi j’aime à toi et je pense à la poussière de moi cette poussière que je serai bientôt et qui restera suspendue dans la rue et quand je marche dans Paris j’essaie d’essaimer quelques-uns de mes grains de poussière pour demain, dans un…
La Salutation commence, par Gustave Roud, écrivain et photographe
©Fonds photographique Gustave Roud/Subilia, BCUL, AAGR « Cet homme au souffle court, aux lèvres noires, avec sa canne et sa caissette pleine de bêtes étranglées, c’est lui qu’on a trouvé pendu dans sa grange, un soir d’arrière-automne… » Publié en 1945, Air de solitude, de l’écrivain francophone suisse Gustave Roud (1897-1976), collige trente-sept textes brefs parus en…
Chimère, ô mon amour, par Guillaume Varone, photographe
©Guillaume Varone Avez-vous remarqué comme la peau de notre amour, lorsque l’on s’en approche, n’est plus seulement la peau de notre amour, mais une planète inconnue, une aventure du jamais-vu, une fiction ? Une femme est une femme est une autre femme, lorsqu’elle accepte le dénudement ultime de sa peau par le scalpel de l’objectif, découvrant…
Nicolas Bouvier, poète jusqu’à la moelle
« Ce midi-là / la vie était si égarante et bonne / que tu lui as dit ou plutôt murmuré / ‘va-t’en me perdre où tu voudras’ / Les vagues ont répondu ‘tu n’en reviendras pas’ » (Nicolas Bouvier, poème Le point de non-retour, Trébizonde, 1953) Les amis de Nicolas Bouvier sont très nombreux, et peut-être de…
New York, vivre libre en Ukraine, par Niels Ackermann, photographe, et Sébastien Gobert, journaliste
New York, vous en rêvez n’est-ce pas ? Découvrir la cité phare, la cité électrique, la cité folle. New York, oui, mais lequel ? La ville américaine, ou celle du Donbass. Appelée depuis 1951 Novhorodske, le New York ukrainien n’est situé qu’à quatre kilomètres du front. Pensé par le photographe Niels Ackermann et le journaliste Sébastien Gobert…
Ecrire, peindre, créer, par Paul Nizon et Frédéric Pajak, écrivains
Friedrich Kuhn « Les employés sont mes ennemis. Je les déteste de tout mon cœur. (…) Et les profs ne peuvent se permette d’écrire ni sur la baise ni sur la politique, sinon ils perdent leur boulot. » (Paul Nizon) Menée par l’écrivain, photographe et journaliste Amaury da Cunha, la conversation entre Paul Nizon et Frédéric Pajak,…
Une logique au chaos, Paul Klee, par Stéphane Lambert, écrivain
« Paul Klee écrivait de la main droite et peignait de la main gauche. Une légère distorsion fait trembler la ligne d’horizon sur laquelle nous marchons. Le trait ouvre une porte dans la couleur. Qui allume une énigme dans la raison. En chaque témoin, il y a un devin qui dort. L’œuvre, elle, demeure un chemin…
Sisley, à la gloire de la Seine, par Sylvie Brame et François Lorenceau, historiens de l’art
Pré à Veneux-les-Sablons, 1881, Alfred Sisley Lorsque j’étais plus jeune, la peinture dite impressionniste m’ennuyait, et même m’agaçait. Je n’y voyais pas une révolution, mais un confort bourgeois, une sorte de tranquillité menant à la torpeur. Les files d’attente devant les grandes rétrospectives parisiennes étaient pour moi le symbole même du désir anesthésié. Depuis, j’ai…
Continuer le visage, par Frédéric Pajak, dessinateur, écrivain, éditeur
© Anne Gorouben – 2020 « Si c’était moi qui toujours devais rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir !… Pour cela, pour cela je donnerais tout !… Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais… Mon âme, même ! » (Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray, Albert Savine, 1895) Quel bonheur de commencer la journée…