Rien de nouveau sous le soleil ? par l’Ecclésiaste, Ernest Renan et Emmanuel Macron

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« Vanité des vanités, disait Cohélet ; vanité des vanités ; tout est vanité ! / Quel profit l’homme retire-t-il des peines qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va ; une génération lui succède ; la Terre cependant reste à sa place. Le Soleil se lève ; le Soleil se couche ; puis il regagne en hâte le point où il doit se lever de nouveau. Tantôt soufflant vers le sud, ensuite passant au nord, le vent tourne, tourne sans cesse, et reviens éternellement sur les cercles qu’il a déjà tracés. Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer ne regorge pas, et les fleuves reviennent au lieu d’où ils coulent pour couler encore. »

En nos temps désastreux, un jour de grève, avant de manifester une nouvelle fois, lire L’Ecclésiaste est-il une bonne idée ?

Oui, non, peut-être.

La traduction des vingt-sept chants de l’autoproclamé fils de David est de l’auteur de La Vie de Jésus, le Trégorois Ernest Renan, dont je me souviens notamment des propos infects sur la supériorité naturelle de la race blanche rapportés par Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme (1955).

Rédigé en hébreu deux siècles avant la naissance du Messie, le Cohélet, inscrit dans l’Ancien Testament, met en lumière les origines du christianisme, et la pensée sceptique.

Le roi d’Israël à Jérusalem essaya les plaisirs, l’accumulation de richesse.

« Après tout, me disais-je, je ne fais que jouir de ce que j’ai gagné par mon travail ; ces plaisirs sont la récompense des peines que je me suis données. »

Mais, tout est pâture de vent, n’est-ce pas ?

Le fou meurt, comme le sage, quelle différence ?

« Il n’y a qu’une seule chose bonne pour l’homme, c’est de se réjouir et de goûter le bonheur pendant qu’il vit. » / « Mieux vaut une poignée de bonheur calme que les deux mains pleines de labeur et de vains soucis. »

Mais que voit d’autre l’Ecclésiaste sous le soleil ? Quelles autres poussières de jouissance ou de douleur ?

« Et je me remis à observer, et je vis les actes d’oppression qui se passent sous le soleil. Partout des opprimés baignés de larmes, et personne pour les consoler ! Des gens suppliant qu’on les tire des mains de ceux qui les oppriment, et personne pour les délivrer ! »

Un roi sans divertissement n’est-il pas le plus malheureux des êtres ?

« Mieux vaut un garçon pauvre et avisé qu’un vieux roi absurde, qui ne sait plus se laisser éclairer. » / « Doux est le sommeil du laboureur, qu’il mange peu ou beaucoup, tandis que la satiété ne permet pas au riche de dormir. »

La joie sans cause est le trésor suprême.

« Mieux vaut vivre à sa guise que de s’exténuer. Trop de vertu est aussi une vanité, une pâture de vent. »

Mais Emmanuel Macron mentionné dans le titre de cet article ? Je ne sais pas, la vanité peut-être.

« Malheur à toi, pays qui a pour un roi un esclave et dont les princes sont à table dès le matin ! Heureux pays, au contraire, qui a pour roi un fils d’homme libre et dont les princes mangent à l’heure convenable, pour réparer leurs forces, non par sensualité. »

A Brest, la manif commence à 10h30.

L’Ecclésiaste, Un temps pour tout, Arléa, 2023, 144 pages

https://www.arlea.fr/

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