Hastière, poétique du paysage, par Christophe Le Toquin, photographe

©Christophe Le Toquin

Troisième opus sur la Belgique de Christophe Le Toquin – après Le Pays Noir et Bruxelles Noir -, Hastière, offre un panorama noir et blanc des environ de la commune située dans la province de Namur, et plus largement des Ardennes.

Le format tabloïd permet une lecture à la fois ample et souple.

Aucun luxe dans le support, mais une sensation du paysage, une sorte de luxuriance modeste

La Meuse est calme, Hastière est un repos, un havre de rectangles de vision pour les taillis, les végétaux, les sous-bois.

©Christophe Le Toquin

Christophe Le Toquin, enseignant à l’Ecole nationale du paysage de Blois, aime circonscrire un territoire, non pas comme un arpenteur obnubilé par la géométrie, mais comme un artiste cherchant à témoigner d’une habitation poétique des lieux, c’est-à-dire juste, sans ironie, immédiate – se souvenir des dix volumes de cinquante exemplaires consacrés au village de Noyers-sur-Cher, 2839 habitants en 2013.

Hastière se respire, le souffle à l’unisson des espaces présentés, parfois dans la majesté des doubles-pages, une guinguette, une embarcation, un pêcheur, l’ombre fraîche à l’angle d’un mur de briques.

Bien entendu, les images sont structurées de lignes de force, l’œil parcourt le mystère de la simplicité.

Des fils électriques, un pont, un escalier, la fenêtre d’une friterie où converser en commandant.

©Christophe Le Toquin

Le supermarché où les clients semblent tous du troisième âge semble dans cet environnement quelque antichambre incongrue.

Des travailleurs, des consommateurs, des voisins, des vacanciers.

Associées en mosaïque- deux fois dix images par page -, les photographies induisent une approche visuelle rapide imposant une sorte de débordement du regard.

Conversation à battons rompus entre le minéral, le végétal et l’aquatique.

Il n’y a presque pas de ciel, on couche sur la terre, le sentier, le monticule.

©Christophe Le Toquin

Hastière est ainsi composé selon un rythme éminemment musical, variant les propositions, les séquences, c’est un flux, entre petite chute d’eau sans gravité et moments de sérénité.

Des bottes de foin, des éoliennes, la dialectique inétieure (d’une voiture, d’un commerce)/extérieur.

Diastole/systole ; expansion/rétention.

Inspire/expire.

On monte la tente, on ouvre la table de camping, on prend le temps.

©Christophe Le Toquin

Hastière – trente exemplaires seulement – est une flânerie où la disponibilité – du marcheur-regardeur, du spectateur – est la condition première de la vision/réception.

Une hospitalité de papier journal, loin des turpitudes du moment et de toujours.  

Christophe Le Toquin, Hastière, 2023 – 30 exemplaires numérotés

©Christophe Le Toquin

http://www.katacri.net/christophe/

https://www.facebook.com/ChristopheLeToquinPhotography/?locale=fr_FR

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