« Aragon s’excuserait de sa note hâtive. Comme moi c’est à Rimbaud qu’il fait remonter toutes ses grandes émotions en art. » (André Breton) Il y a entre André Breton et Jean Paulhan un profond respect intellectuel, doublé d’une méfiance du premier envers les institutions, soucieux cependant de s’assurer une reconnaissance. Leur correspondance – 160 lettres allant…
Étiquette : Jean Paulhan
Pierre Drieu La Rochelle, pages inédites
« Je me demandais, écrit Chateaubriand, si les ossements n’ont point des modes de vie qu’on ignore, s’il n’est pas d’existences de néant, des pensées de poussière. » Depuis son adolescence, Drieu La Rochelle n’a cessé d’écrire, publiant notamment en 1931 le magnifique Feu follet – à quand l’inscription de ce livre au programme des lycéens passant…
Maurice Blanchot, le soupçon, par Michel Surya, écrivain
« Que Maurice Blanchot n’ait peut-être pas lui-même toujours été à la hauteur de son œuvre, il n’y a rien là qui l’excepte du nombre des auteurs des plus grandes œuvres. » Sait-on aujourd’hui à quel point Maurice Blanchot, le critique génial, l’ami de Roger Laporte et de Jacques Derrida – qu’il gagnera à sa cause biographique…
L’esprit au plus haut niveau, Francis Ponge et Christian Prigent, correspondance croisée
« Vous me connaissez assez (je veux dire, l’auteur – par exemple – du « Pour un Malherbe ») pour savoir qu’une parfaite fureur me paraît la seule justification d’une activité critique. Il faut évidemment qu’elle s’accompagne d’une vraie culture et s’exprime preuves à l’appui. Mais voilà qui est bien votre cas. » (Francis Ponge, le 13 novembre 1969)…
My chief happiness manager est un salaud, par la revue Lignes, n°62
Le dernier numéro de la revue Lignes (62), consacré aux « mots du pouvoir et au pouvoir des mots », est excellent, qui offre à ses contributeurs la participation à un dictionnaire critique permettant, à la façon de Victor Klemperer, ou de Eric Hazan, de faire un état des lieux des maux langagiers pourrissant notre…
Jacques Lemarchand, critique, serviteur du théâtre, et grand amoureux
Sans la belle obstination d’amis, de critiques, d’éditeurs, de passeurs, certaines œuvres essentielles tomberaient rapidement dans l’oubli, ainsi, peut-être, celle de Jacques Lemarchand, dont les éditions Claire Paulhan publient le troisième tome du journal (1954-1960) de ses aventures littéraires et sensuelles. Lecteur chez Gallimard, ami de Boris Vian et d’Albert Camus qui le fit entrer…
Jean Paulhan et Henri Pourrat, une amitié en toutes lettres
« Si l’homme ne reste pas en liaison avec les choses naturelles, il se déshumanise. » Effet de la terreur sanitaire actuelle, j’ai reclassé plusieurs pans de ma bibliothèque – celle du bas, deuxième porte à gauche -, et rassemblé en bonne place quelques livres de Jean Paulhan, d’abord Les fleurs de Tarbes (mais attention,…
La littérature, ce vice, ce sport mortel, par Pierre Drieu La Rochelle et Julien Hervier
« Pour moi, la littérature, ce n’est pas un métier, c’est comme un vice ou un sport mortel. » On lit peu, ou mal, ou pas du tout l’œuvre du très noble Pierre Drieu La Rochelle, écrivain jugé infréquentable pour avoir collaboré avec le régime de Vichy, son « espèce d’amitié » avec l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz, et ses…
André Breton, présent considérable
« J’ai vingt-deux ans. Je crois au génie de Rimbaud, de Lautréamont, de Jarry ; j’ai infiniment aimé Guillaume Apollinaire, j’ai une tendresse profonde pour Reverdy. Mes peintres préférés sont Ingres, Derain ; je suis très sensible à l’art de Chirico. Je ne suis pas si naïf que j’en ai l’air. » La publication intégrale depuis 2016 par Gallimard…
Un calvaire assez moche, et pourtant formidable, lettres de Gaston Chaissac à l’abbé Coutant
« Vous savez le recrutement des frères convers c’est mon grand dada (après le cheval). » Retrouver la fantaisie communicative de Gaston Chaissac (1910/1964), son génie épistolier, ne peut manquer de mettre en joie. Les éditions Le Temps qu’il fait nous donnent aujourd’hui la chance de redécouvrir la correspondance du peintre avec l’abbé Coutant (1920/2008), soit une…
La fraternité Louis Guilloux, par ses amis réunis
La fidélité est une force motrice capable bien souvent de produire des merveilles et d’annuler, par le temps du ressouvenir actif, l’irréductible de la mort. A Saint-Brieuc, où vécut Louis Guilloux (1899-1980), une très belle société d’amis fait vivre depuis de nombreuses années la mémoire de l’auteur du prodigieux Sang noir (1935), livre de grande…