Après l’œuvre de Viktor Krivouline, les éditions brestoises Les Hauts-Fonds nous offrent la chance de découvrir la poésie d’Elena Schwarz (1948-2010), figure pétersbourgeoise majeure d’un groupe informel appelé les « poètes du souterrain ». Cherchant à mieux connaître cette poétesse ardente et étrange, ainsi que le contexte dans lequel son nom avait pris part, j’ai…
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Kenneth White, nomade calédonien, cosmomaniaque, poète
Il y a depuis 1822 Le Mémorial de Sainte-Hélène, récit écrit par Emmanuel de Las Cases à partir de conversations quotidiennes avec l’Empereur Napoléon Bonaparte lors de son exil sur la lointaine île anglaise. Il y a maintenant, loin de la grandiloquence de l’Histoire, dans la nudité d’un lyrisme conscient de la force et de…
Métamorphoses en cours, par la poétesse Sylvie Nève, amie des bêtes
Vous me l’accorderez, un livre commençant par « C’est en écrivant que l’on devient écrevisse » (Hans Arp) est un drôle de zèbre. Donner la parole aux esprits animaux dessous notre peau, tel est l’objet de l’Abêtcédaire de la poétesse Sylvie Nève, trente-huitième publication de l’Arche de Noé brestoise Les Hauts-Fonds. Certains se réveillent cancrelat…
La plaie infectée de lumière du poème visuel, par Coşkun Aşar et Yusuf Sevinçli, photographes turcs
C’est grâce à Andrea Copetti de Tipi Bookshop (Bruxelles), ami des meilleurs photographes turcs contemporains, que j’ai découvert Blackout, de Coşkun Aşar, alors que je cherchais à me procurer Oculus, de Yusuf Sevinçli. Deux livres sublimes. Blackout est une plongée âpre, radicale, sensuelle, dans la nuit de la ville d’Istanbul, parcourue dans ses rues et…
Rendre la mort fréquentable, par Guy Benoit, poète ou à peu près
« nûment, nous y voilà » L’Anxure, qui est aussi un recueil de poèmes de Guy Benoit, coule dans les veines, coule dans les yeux, coule dans ce qui coule. Guy Benoit ? « Poète et encore moins, mais de plus en plus allergique aux bidouilleurs de langue. » Un ruminant vivant à Sacé, en Mayenne, c’est beaucoup. Né en…
Comptoir des ombres, ou le livre des roitelets de Bretagne, par Jacques Josse, poète, éditeur, bluesman
La littérature, c’est fait pour célébrer les vivants, mais aussi les morts, et remercier la mémoire qui les lie. La littérature, c’est fait aussi pour que Jacques Josse salue ses amis des deux rives et des quatre coins des champs, les noyés de l’alcool et ceux du Léviathan, Médée déchirant ses enfants les jours de…