Les années pompes funèbres, par François Durif, écrivain

Untitel, Donald Judd, Marfa, Texas, 1984 « Pour quoi êtes-vous ici ? » (Robert Filliou) Vide sanitaire, de François Durif,est un livre de plis, de ballottements dans les forces contraires, de déplacements intimes, et de dialogue fin entre les vivants et les morts. « Mon récit risque d’être morcelé, je vous préviens – dans ma tête, un rond-point/ Ne…

La vague belge d’ovnis, un traitement graphique, par Yann Linsart, artiste visuel

©Yann Linsart Il paraît que le signalement d’ovnis est exponentiel depuis quelques années. La déclassification récente par la CIA de quantité de documents concernant de possibles présences extraterrestres lève des questions fascinantes. On se rend compte par exemple qu’un reportage en France sur une suspicion d’ovnis passé au journal d’Antenne 2 le 15 avril 1990,…

Simone de Beauvoir, diariste, par la revue Les Moments Littéraires

Toute sa vie, Simone de Beauvoir, rappelle sa fille adoptive Sylvie Le Bon de Beauvoir dans le dernier numéro de la revue Les Moments Littéraires (Gilbert Moreau), fut une diariste passionnée. Mais l’activité étant chronophage, l’auteure du Second Sexe, multipliant les articles, les livres, les conférences et les interventions publiques, s’occupant en outre avec grand…

Todo, Nada, par Marie Sordat, photographe

©Marie Sordat Nada – rien du tout – est un livre de haute solitude de Marie Sordat. Il faut parfois savoir détruire, rompre des liens, des attaches toxiques, d’anciennes formes devenues stériles, pour accéder à des noyaux de vérité en soi. Détruire, dit-elle, écrivait Marguerite Duras. ©Marie Sordat « Détruire, parfois, est l’achèvement de l’édifice », écrit…

Roman, culture et société, par Claudio Magris et Mario Vargas Llosa, écrivains

« Victor Hugo, écrit Claudio Magris, pouvait utiliser la même langue, le même style, la même écriture dans ses romans et dans ses pamphlets contre Napoléon III. Kafka, lui, n’aurait pas pu utiliser l’écriture et le style de La Métamorphose dans une intervention politique, par exemple pour défendre les mineurs de Silésie. » Texte né d’une rencontre,…

La morale est un mensonge, par Thomas Bernhard, écrivain

« Le psychiatre est le plus incompétent des médecins, et il est toujours plus près du crime sadique que de la science. Toute ma vie, ce dont j’ai eu le plus peur, c’est de tomber entre les mains des psychiatres, en comparaison desquels tous les autres médecins, qui sont en fin de compte toujours funestes, sont…

Je jure de m’éblouir, par René Depestre, écrivain

« Tenir un journal ? Pourquoi ? Pour rester attentif. A quoi ? Au monde, à soi, à la vie qui suit son cours. Ce cahier de bord, j’aurais dû le commencer il y a une quinzaine d’années. J’aurais couvert ainsi des centaines de pages sur la vie dans plusieurs pays, ayant vécu en France, en Tchécoslovaquie, en Italie,…

Clitoris et pensée, par Catherine Malabou, philosophe

« Le clitoris est une pierre minuscule logée en secret dans la grande chaussure de l’imaginaire sexuel. » La publication d’un livre de Catherine Malabou, philosophe de la plasticité (L’Avenir de Hegel, Le Change Heidegger, Changer de différence, Métamorphoses de l’intelligence) est toujours un événement. Après Sois mon corps, coécrit avec Judith Butler (Bayard, 2010), la professeur…

Sartre à contretemps, par François Noudelmann, essayiste

« Vivement la littérature dégagée ! » (Sartre, 1952) On peut être pour ou contre Sartre, préférer avoir tort avec lui en dénonçant ses excès verbaux – « Tout anticommuniste est un chien. », l’appel au meurtre de la préface des Damnés de la terre, de Frantz Fanon – que raison avec ses détracteurs donneurs de leçons, et bien moins…

De l’engagement personnel, par Paul-Louis Landsberg, philosophe

« Jeté dans un monde plein de contradictions, chacun de nous éprouve souvent le besoin de se retirer du jeu, de se mettre à l’écart « au-dessus » des événements, en spectateur détaché. » Décédé en 1944 dans le camp d’Oranienburg, auteur de Essai sur l’expérience de la mort (1937) et de Le Problème moral…

Entre crime et sainteté, Dostoïevski, par Julia Kristeva

« Bien avant, et très tôt, Dostoïevski avait réalisé que l’explosion épileptique, ses auras, ses douleurs et peurs le mettaient au contact avec une dimension essentielle de la condition humaine : avec l’avènement et l’éclipse du sens. » J’ai connu une étudiante albanaise, venue en France dans l’espoir d’y étudier Sartre et Camus. Elle était…