Les bleus de la princesse, par le compositeur Arnold Schönberg

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Si nous n’imaginons pas Arnold Schönberg, l’intimidant compositeur de La nuit transfigurée, en auteur de contes pour enfants, c’est que nous manquons certainement de clairvoyance, que nous confondons le sérieux avec le manque d’humour, et que nous avons oublié que le génie est une puissance d’enfance.

Lorsque Ronny et Nuria, son fils et sa fille, étaient à table, l’inventeur de la musique atonale, ce « monstre », ce corrupteur d’âme, ce saccageur de beauté, inventait le plus malicieusement du monde des histoires, aussi absurdes que loufoques, afin que les chers bambins finissent leur assiette.

A partir d’une enregistrement sonore retrouvé à Vienne, l’illustrateur de presse Peter Schössow a imaginé un ensemble de dessins à propos d’une princesse se faisant des bleus en jouant au tennis – sport que l’inventeur du Pierrot lunaire adorait.

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Publié aujourd’hui par la très belle maison d’édition Chandeigne, avec une double postface de Nuria Schoenberg et d’Esteban Buch, spécialiste de son œuvre, La Princesse est un livre pour enfants, et ceux d’entre nous qui comprennent spontanément qu’une blessure au genou, occasionnée par un revers croisé du fond du court, nécessite d’être immédiatement soignée à coups de bouillotte bien chaude, bleue si possible.

Apparaissent Loup, un valet de chambre distingué confondant les mots « pharmacie » et « pharmaclie », Meuh-Meuh, une cuisinière à tête de vache, et Florence, la femme de chambre surnommée Flocon ou Floflo, ou « toi, Flop ».

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Les personnages sont contournés de noir, mais il y a des transparences propices à la venue des fantômes, ainsi la Mère-grand du Petit Chaperon rouge, que Loup, qui est bigleux, croise sur la route du drugstore.

Le texte s’efface, l’histoire se termine en eau-de-boudin, mais peu importe, puisque l’assiette est finie.

Psaume moderne d’un compositeur dodécaphonique dada : « Les enfants réclament de l’amour : / Etre conçus, / Pour appartenir à la vie… »

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Arnold Schoberg, La Princesse, illustrations de Peter Schössow, textes de Nuria Schoenberg Nono et Esteban Buch, traduit de l’allemand par Raïa Del Vecchio, éditions Chandeigne, 2016, 42p

Rentrer aux éditions Chandeigne

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Exposition sur Arnold Schönberg, Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Paris), du 28 septembre 2016 au 29 janvier 2017

Découvrir le Musée d’art et d’histoire du judaïsme

Spectacle pour jeune public conçu par la comédienne Agnès Delachair à partir du livre La Princesse, le 11 décembre à 11h30 – au mahj

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