Never Mind, par le photographe André Mérian

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A la lecture de cet entretien avec le photographe André Mérian, le lecteur observera que le questionneur peut être souvent hors-sujet pour l’artiste dont il cherche à approcher l’œuvre.

Publication donc d’un non-dialogue très honnête, comme une invitation à découvrir, sans le soutien parfois excessif des mots, un livre intitulé Never Mind.

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Qu’attendez-vous de la photographie comme médium ?

Je n’attends rien, c’est mon moyen d’expression, et ma façon de vivre.

Se rattache-t-elle pour vous à l’architecture ?

Non, c’est un moyen de la reconsidérer, et de la représenter, l’architecture.

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Comment définiriez-vous la notion de paysage ?

Votre question est très vaste, il faudrait revenir sur la notion de paysage depuis la nuit des temps, par rapport à notre histoire et celui de l’art, à son évolution à travers différents médiums. D’ailleurs, le paysage existe-t-il encore ?

Dans la postface de votre livre, Never Mind, publié conjointement par les éditions Filigranes et Zoème, Isabelle Tessier rapproche votre travail sur les traces et les formes géométriques de celui des artistes des New Topographics. Qu’en pensez-vous ? Never Mind me semble moins une dénonciation de la violence que l’homme exerce sur la nature, que d’un constat presque amusé de ce que produit la rencontre entre l’homme, dans sa puissance d’intervention, et l’ordre naturel.

Isabelle Tessier parle de New Topographics en ce qui concerne le développement de ma démarche et de mon travail depuis 1997. Il n’est pas question de formes géométriques, mais bien d’une esthétique qui rend compte d’aménagements intensifs du territoire au détriment d’espaces naturels. Izmir (1997), The Statement (2006)… témoignent effectivement du processus d’étalement spatial… à travers le monde.

Isabelle Tessier ne parle pas de violence, mais d’une énonciation d’un phénomène de rupture entre l’homme et son environnement.

Ce n’est pas un constat amusé, mais plus une approche ironique du décalage, je ne suis pas dans l’approche héroïque de la photographie.

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Considérez-vous vos images comme des pierres de méditation ?

Non, je les considérerai plus comme des figures monolithiques, qui forment différents blocs à l’accrochage, où la discursion renforce le propos.

Y a-t-il quelque chose d’un burlesque keatonien dans votre travail ?

Non, il n’y a rien de burlesque, ce n’est pas un jeu, et je ne suis pas Buster Keaton !

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Le titre de votre ouvrage est il ironique ?

Non, il n’est pas ironique, Never Mind, en français, c’est laisse aller, pourquoi pas, ce n’est pas grave… et cela a un rapport avec mes travaux antérieurs. Je n’ai pas utilisé les mêmes protocoles et pas forcément la même distance.

Ne considérez-vous pas vos images comme des théâtres photographiques ? Quelle est la part de mise en scène dans votre démarche artistique ?

Je ne considère pas mes images comme des théâtres photographiques, c’est une forme de fausse désinvolture, avec une certaine mise à distance.

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A partir de quels corpus d’images avez-vous conçu Never Mind ? Votre livre en a-t-il rejeté beaucoup ? Quels ont été vos principes de composition ?

Toutes les images de la série ne sont pas dans le livre. Pour l’ensemble du corpus j’en ai rejeté plus que la moitié. En 2014, quand j’ai commencé ce travail, je voulais absolument m’éloigner de certains travaux dits de  « Paysages » que je faisais avant, et je pars du principe que l’on ne peut pas toujours faire les mêmes choses dans la vie. Dans certaines images, il y a des mises en scènes et des interventions de ma part, des déplacements de certains objets, c’est un peu comme une connexion entre le regard, la construction et la pensée.

Propos recueillis par Fabien Ribery

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André Mérian, Never Mind, texte d’Isabelle Tessier, Filigranes Editions et Zoème éditions (à suivre), 2017

http://www.documentsdartistes.org/merian

http://www.lesdoucheslagalerie.com

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leslibraires.fr

Acheter Never Mind d’André Mérian

 

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