Il m’importe que L’Intervalle soit un espace de désir, pour moi, pour les lecteurs, et que l’érotisme – sens large allant du détail du blason à la crudité pornographique, quelquefois – y trouve naturellement sa place, par les mots et les images.
A Bordeaux, où la majesté des édifices peut abriter d’enviables rencontres, une jeune comédienne s’est livrée récemment au jeu du dévoilement pour l’objectif du photographe Anton Delsol.
En trois séances, conçues comme autant d’actes, Esther a pris confiance, s’est peu à peu abandonnée.
La suite est un mystère, que L’Intervalle vous offrira peut-être dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois.
Je vins. Mais je cachai ma race et mon pays.De mes faibles attraits le Roi parut frappé. / Il m’observa longtemps dans un sombre silence ; / Et le ciel, qui pour moi fit pencher la balance, / Dans ce temps-là, sans doute agissait sur mon cœur.« Soyez reine », dit-il ; et dès ce moment même / De sa main sur mon front posa son diadème.Le Roi, jusqu’à ce jour, ignore qui je suis.
Cependant mon amour pour notre nation / A rempli ce palais de filles de Sion, / Jeunes et tendres fleurs, par le sort agitées, / Sous un ciel étranger comme moi transplantées.O mon souverain Roi ! / Me voici donc tremblante et seule devant toi.
Quelle voix salutaire ordonne que je vive, / Et rappelle en mon sein mon âme fugitive ?
Jugez combien ce front irrité contre moi / Dans mon âme troublée a dû jeter d’effroi. / Sur ce trône sacré, qu’environne la foudre, / J’ai cru vous voir tout prêt à me réduire en poudre.
Hé ! se peut-il qu’un roi craint de la terre entière, / Devant qui tout fléchit et baise la poussière, / Jette sur son esclave un regard si serein, / Et m’offre sur son cœur un pouvoir souverain ?
Un mot de votre bouche, en terminant mes peines, / Peut rendre Esther heureuse entre toutes les reines.
L’Eternel est son nom. Le monde est son ouvrage ; / Il entend les soupirs de l’humble qu’on outrage, / Juge tous les mortels avec d’égales lois, / Et du haut de son trône interroge les rois.O Dieu, par quelle route inconnue aux mortels / Ta sagesse conduit ses desseins éternels !