© Robin Nissen
Dans la cour de récréation, un garçon remarque un garçon.
Il ne le sait pas, mais il le sait, il en est immédiatement amoureux.
Avant que de pouvoir accepter cette fulgurance, il faut parfois des mois, des années, une entrée dans une école d’art et un travail de fin d’étude.
© Robin Nissen
Robin Nissen appelle Chrysalide (éditions L’Enfant Sauvage) cette étape dans la métamorphose, du même en autre en même.
Des années de souffrance à ne pas s’autoriser à exprimer publiquement son identité sexuelle, des années de repli, de perte de confiance.
Mais Chrysalide est une réussite, et c’est le début d’une autre vie, ample, belle, pleine de rencontres fabuleuses, et de baisers sans drame.
© Robin Nissen
C’est un voyage intime essentiellement en noir & blanc, très délicat, très doux.
© Robin Nissen
Le livre d’un homme seul, une œuvre nécessaire.
Des fleurs, une nuque rasée, une impression de volupté sauvage.
La nuit frémit, le désir est nu, cette courbe à peine perceptible dans le noir est-elle celle de l’être aimé, ou l’aile d’un corbeau criant Nevermore ?
© Robin Nissen
La mélancolie d’un dos inatteignable.
Des vagues de sable, des vagues de rêve, un torse très blanc.
Le silence des pages vierges et un point de lune à travers un velux.
© Robin Nissen
Une main agrippant le vide.
Des arbres muets, des ramures froides, comme chez les romantiques.
Un visage se lève, androgyne.
Vallon des fesses à caresser, étreindre, presser, dans un paysage ensorcelé.
© Robin Nissen
Une fine moustache, une sculpture de lumière, des évanouissements.
Ponctué de textes écrits à la main – « Se délester, lutter contre ce qui ne peut pas être affronté. » -, les photographies de Robin Nissen, parfois des vignettes, disent avec force et pudeur le malaise et la beauté d’une recherche identitaire aux marges de l’anéantissement.
© Robin Nissen
Chrysalide est un premier livre, c’est une peau nue offerte sans tricherie à cent cinquante chanceux.
Robin Nissen, Chrysalide, éditions L’Enfant Sauvage, 2020 – 150 exemplaires