Noces de pierres, par Violaine Chaussonnet, photographe

©Violaine Chaussonnet

Avec un soin extrême, Violaine Chaussonnet a pensé et construit Nos corps comme les pierres, qui est un livre d’artiste à vingt-et-un exemplaires.

Des images pour la plupart en noir et blanc entourées de marges de silence, une grammaire visuelle resserrée sur quelques éléments, le corps d’un enfant éternel.

Tout est ici de l’ordre d’une passe magnétique, d’un mystère essentiel et de la réinvention d’un rite aux gestes oubliés.

La roche dialogue avec la peau, le caillou avec l’épaule, la pierre avec le diaphragme.

©Violaine Chaussonnet

C’est la conversation muette entre le jeune corps et le fossile, entre la main et la mousse, entre la grotte originelle et le torse imberbe.

Nos corps comme les pierres est un chant, un hymne, une voix de fondation.

Le temps n’est pas un problème, mais un allié, d’ailleurs il existe à peine.

Dans l’éternel retour du même, dans la levée du petit d’homme par le façonnage d’argile, la lumière ne combat pas les ombres, mais s’accorde à elles pour préserver l’énigme de toute présence.

©Violaine Chaussonnet

La démarche de Violaine Chaussonnet est heuristique, c’est-à-dire de recherche et de découverte dans le tâtonnement fragile.

Il s’agit ainsi par la photographie et la mise en scène d’observer ce qui apparaîtra, se dessinera, se créera, se déplacera.

Et si je posais sous l’aisselle de l’enfant un caillou oblong.

Et si je cadrais ainsi cette racine.

Et si ces traces de cendre au bord de ma vision étaient le rappel du feu des premiers troglodytes.   

©Violaine Chaussonnet

La fleur, la pierre et la peau respirent à l’unisson.

Chaque entité, chaque chose, regardée avec acuité, sans précipitation, est un cosmos.

Que nous murmure l’omphalos de la forêt ?

« Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers. »

©Violaine Chaussonnet

Sensation dominante d’écoute, d’attention fine, d’interactions échappant à la rationalité ordinaire.

Le caillou soigne, transmet son énergie, panse par son calme mouvement de plusieurs millions d’années les blessures intimes.  

André Breton ramasse une pierre d’obsidienne, Violaine Chaussonnet peint en indienne spontanée l’arête du nez de son fils, David Wahl fait une conférence sur le sexe des pierres.

Tout concorde, consonne, fait écho : les côtes de l’enfant et le forme minérale gravée par le temps, le dos parcheminé et les roches embrassées.

©Violaine Chaussonnet

On ne sait pas bien de quel ordre sont les épousailles de l’humain et de la matière vivante omniprésente autour de lui.

Nos aïeux fêtaient quelquefois après cinquante ans d’union leurs noces d’or.

Bien plus antique, la photographe alsacienne célèbre les noces de pierres entre l’enfant et la totalité du créé.  

Violaine Chaussonnet, Nos corps comme les pierres, 2022 – livre d’artiste, 21 exemplaires numérotés et signés / avec tirage 13×18 signé

©Violaine Chaussonnet

Contacter l’artiste : contact@violaine-chaussonnet.com

©Violaine Chaussonnet

http://www.violaine-chaussonnet.com/

https://www.instagram.com/reel/CnCINcWpmBI/?hl=fr

Livre disponible chez Yvon Lambert Paris et La nouvelle chambre claire Paris

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