Les Gilets jaunes, luttes de classe, par le collectif Plein le dos

« C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie. » (campagne de sécurité routière) Contrairement aux apparences, les Gilets Jaunes n’ont pas déserté l’espace public, vidé par le/la Covid et la politique sanitaire, ils sont en attente, du meilleur moment où reprendre le combat contre l’injustice de trop. « Ils » ?…

Exercices spirituels et stoïcisme, par Marc Aurèle, empereur romain

« De mon arrière-grand-père : ne pas avoir fréquenté les écoles publiques, avoir bénéficié de bons professeurs à domicile et avoir compris que, pour de telles fins, c’est un devoir que de dépenser sans compter. » (Pensées par soi-même, Livre I, Marc Aurèle) Alors que je m’inquiète, à l’heure de renseigner avec lui ses vœux d’orientation sur la…

Baudelaire, Thérèse de l’abîme, par André Suarès, écrivain

« Je ne peindrai donc pas Baudelaire pour les menus pions de l’échiquier, mais seulement pour les cavaliers ou les fous, qui peuvent en connaître : car il faut au moins que le pion soit soutenu d’une bonne pièce pour faire échec à la reine ou au roi. Ainsi j’ennoblis le jeu, avant de m’y mettre. » (André…

La politique des poètes, par Jean Frémon, galeriste, critique d’art

Etel Adnan, Paysage, 2014. Huile sur toile, 32 x 41 cm. Donation Claude & France Lemand 2018. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Etel Adnan. Photo Jean-Louis Losi « Nul d’entre nous n’est égal au total exact de ses apparences. » (Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci) Mes lecteurs réguliers ont peut-être…

A la gloire d’Hannah Höch, par Perrine Le Querrec, poétesse

« Dans les documentaires sur DADA on ne te voit pas – Höch est le silence. Dans la grande étude de Robert Motherwell sur Dada tu n’apparais pas – Höch est le silence. Dans les archives on ne te remarque pas – Höch est le silence. » J’ai découvert l’œuvre de la dadaïste berlinoise Hannah Höch en…

Juliette Drouet et Victor Hugo, un amour fou

« Commençons ce livre par le mot amour. Puissions-nous le finir par le mot bonheur. » (8 mars 1833 – inscription de Victor Hugo sur le « carnet rouge » offert à Juliette Drouet) L’amour ayant uni pendant près de cinquante ans Victor Hugo et Juliette Drouet est l’un des plus beaux qui soit, faisant songer, pour la profondeur…

Les secrets de famille et le rire de Sollers, par Marc Pautrel, écrivain

Autoportrait, 1643, Diego Velazquez « Lorsqu’un écrivain naît dans une famille, la famille est foutue. » (Philippe Roth) Marc Pautrel – Orpheline, Une jeunesse de Blaise Pascal, La sainte réalité, La vie princière, L’éternel printemps, Le peuple de Manet – est un maître des récits courts. Philippe Sollers, son éditeur, est un soutien indéfectible et attentif, qui…

L’amour, selon la revue La mer gelée

Publiée depuis 2021 aux éditions Vanloo, la revue La mer gelée, fondée à Dresde en 2000, consacre son dernier numéro à l’amour. Très ouverte aux écrivains germanophones (Wolfgang Hilbig, Hubert Fichte, Sarah Kirsch, Alexandra Bulucz, Olga Martinova, Oleg Jurjew), on trouve aussi dans ce riche numéro des auteurs espagnols (Pedro Lemebel, Rafael-José Diaz, Maria Fernandez…

Libérez la matière, proses et sonnets de Guillevic

Dans les champs, 1959, Pierre Tal-Coat « Pour mieux voir en vous / Prenez les mots / Comme lunettes. » Retrouver les mots de Guillevic, c’est renouer avec la tonalité d’une poétique à la française héritière de Pierre Reverdy, concrète et malicieuse, inventive et simple, nue et enchanteresse comme un fier mégalithe planté de guingois dans la…

Ecrire avec le silence, les proses brèves de Robert Walser

©Pentti Sammallahti courtesy galerie Camera Obscura « De naissance, je suis un enfant de mon pays, de condition je suis pauvre. De mon état, je suis humain, de caractère un homme jeune, et de profession le rédacteur du présent récit de ma vie. » (Ce qu’il advint de moi, Robert Walser) L’écriture de l’auteur suisse de langue…

Enfermée dans une cage de verre, Francesca Woodman, par Bertrand Schefer, écrivain

« Je me demande s’il faut que je raconte l’histoire d’une jeune fille excentrique et anonyme qui laisse derrière elle une œuvre ahurissante, dont elle n’a jamais rien su du retentissement qu’elle aurait. » Francesca Woodman fascine. Parce que l’œuvre si intense, parce que la vie si brève, parce que la beauté. Après l’essai remarqué de Marion…