Représenté par la galerie Agathe Gaillard (Paris), le jeune photographe d’origine italienne et allemande Georges Hentschel m’intriguait par ses images très noires, semblant surgir d’un fond d’inconnaissable, de sensations brutes et de merveille. Ce que j’avais lu de lui me plaisait en imaginant qu’il s’agissait de ses propres mots : « Il photographie l’errance, la mort, l’humain,…
Étiquette : baroque
La photographie à hauteur de ventre, par Florence Chevallier
Dans l’ordre des fables, on connaissait L’arbre, le maire et la médiathèque d’Eric Rohmer (1993). Il y a maintenant la triade de la photographe Florence Chevallier, exposée jusqu’au 6 janvier au Centre d’Art Contemporain de Saint-Pierre de Varengeville près de Rouen (emblème de la politique de mécénat de la Matmut), Les Fleurs, le Chien et…
Un songe chargé d’excitation et de désir, Made in Heaven, de Jeff Koons, par Laurent de Sutter
« Qu’est-ce que l’art ? Prostitution. » (Charles Baudelaire/Walter Benjamin) Pornographie du contemporain, de l’écrivain et juriste discrépant Laurent de Sutter, est une réflexion très stimulante sur l’une des œuvres les plus emblématiques de l’assomption du kitsch dans l’art contemporain, soit Made in Heaven, de Jeff Koons. En trente-et-une propositions, ce livre revient sur l’une des affaires les…
La beauté sortie armée du cerveau de Jan Fabre
« Jan Fabre n’a jamais craint de dessiller les yeux du public. A des débuts, il lui donnait à voir des chorégraphies chocs de corps suppliciés. Aujourd’hui, il montre qu’il sait également l’émouvoir par des images d’une sereine beauté. Parmi ses sculptures récentes, L’artiste qui tente de faire avancer son propre cerveau (2007) est l’œuvre que…
Ouïr sans entraves, le baroque, par Thomas A. Ravier, écrivain
« Au XIXe, la musique, et, finalement, la vie même, rompt avec la nature (et son explosive discrétion) ; le reste s’ensuit. Or, cette régression (celle de la révolution industrielle, en clair), on ne la sent jamais dans le baroque. Inversement, on imagine mal Emma Bovary écouter Vivaldi… Comme on imagine mal Nana danser la passacaille… Comme…
La lumière des danses macabres, par Jean-Paul Marcheschi, peintre et sculpteur
J’apprends avec joie que le peintre et sculpteur Jean-Paul Marcheschi participera bientôt à l’exposition collective ayant lieu à l’espace Topographie de l’Art (Paris), IMAGETEXTE 5 (commissariat Horst Haack). Occasion de reprendre le catalogue (éditions Art3 Plessis) de l’exposition que lui a consacrée le Musée de Bastia au Palais des gouverneurs, l’été 2015, Abîmes Abysses. En…
L’Apesanteur et la disgrâce, une exposition pneumatique, par Gérard Berréby, fondateur des éditions Allia
A l’Hôpital Notre-Dame à la Rose, situé à Lessines, en Belgique, Gérard Berréby a imaginé une exposition, L’Apesanteur & la disgrâce, s’intéressant aux métamorphoses du corps souffrant, proposant une mise en abyme d’un lieu chargé de douleur et d’apaisement. La Belgique est pour le fondateur des éditions Allia, par ailleurs supporter fervent de l’équipe d’Anderlecht,…
La pudeur de la femme qui séduit, portraits dévêtus de la photographe Emmanuelle Bousquet
Emmanuelle Bousquet joue avec son corps, joue avec le désir de ses contemplateurs, s’amuse des voiles comme des dévoilements, protégeant son sexe, offrant sa peau, ses formes, ses volutes, la plénitude gracile de ses mouvements, de ses poses. Emmanuelle est une liane, une jungle dans la ville, une métaphore, une eau douce, serpentine et pénétrante,…
Vivre en Napolitain, mourir en Russe, Renato Caccioppoli, par Jean-Noël Schifano, écrivain
Dans son film Mort d’un mathématicien napolitain (1992), le cinéaste Mario Martone retraçait la dernière semaine avant son suicide par balle en 1959 du génial Renato Caccioppoli, professeur de mathématiques à l’université de Naples, petit-fils du révolutionnaire anarchiste russe Mikhaïl Bakounine et pianiste de talent. Cet homme exceptionnel, qui s’opposa en 1938 à la…
Editer, rester vivant, hochroth-Paris, par Nicolas Cavaillès
J’ai découvert récemment, avec le plus grand enthousiasme, le catalogue des éditions hochroth-paris, structure éditoriale en expansion, née d’abord à Berlin. Consacrée à la poésie peu visible – expérimentale, du XVIe siècle, roumaine, albanaise, sarde, française -, hochroth-paris propose des livres d’une très grande qualité (contenu, maquette, impression), comme des bijoux baroques, rares et inspirants….
Des pas perdus, il n’y en a pas, une anthologie littéraire par le photographe Jean Yves Cousseau
« Dieu merci, notre époque est moins avilie qu’on veut le dire : Picabia, Duchamp, Picasso nous restent. Je vous serre les mains. Louis Aragon, Paul Eluard, Philippe Soupault, mes chers amis de toujours. Vous souvenez-vous de Guillaume Apollinaire et de Pierre Reverdy ? […] Il ne sera pas dit que le dadaïsme aura servi à autre…
D’une politique des pleurs à l’époque de la Rome antique, par Sarah Rey, historienne
Vous vous souvenez peut-être du superbe livre de Jean-Loup Charvet, L’éloquence des larmes, publié en 2000 chez Desclée de Brouwer, qui était une réflexion testamentaire (son auteur, artiste lyrique, contre-ténor, est mort à 37 ans) sur le pouvoir des pleurs à l’époque baroque, « calligraphie de l’âme ». S’intéressant également à la fonction des larmes, Sarah Rey,…