Eclats de Gaza, de l’écriture, des messagères, par Dominique Fourcade, poète

Iris messagère des dieux, 1891, Auguste Rodin « je t’en supplie, Palestine, j’arrive sans frein dans ce malheur, garde-moi une cuillerée de confiture d’orange amère, s’il te plaît laisse-moi m’enivrer de l’odeur de laurier-cerise grâce à laquelle j’identifie ton linge où que je me trouve, et, surtout, laisse-moi boire tes règles sous la lune. » Placé sous…

Etats de guerre, par la revue Mettray

Antoine d’Agata / Magnum Photos « tueuse, et tuante / est l’époque / à nouveau intensément cruelle / c’est un murmure distinct entre des lèvres inconnues sur lesquelles on a peur de poser les siennes » (Dominique Fourcade) La découverte d’un nouveau numéro de la revue Mettray, fondée à Marseille en 2001 par Didier Morin, est toujours…

A la gloire des Editions de Minuit, par Mathieu Lindon, écrivain, et fils

Cet été, au Banquet du Livre de Lagrasse (Aude), où était présente également Anne Simonin, spécialiste des Editions de Minuit, Jean Echenoz a donné, reprenant l’essentiel du livre écrit à la suite du décès de Jérôme Lindon (2001), un portrait très contrasté du grand éditeur français, admirable et volontiers autoritaire. Son fils Mathieu complète aujourd’hui…

De la zombification de la société russe, par Iegor Gran, écrivain

« La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s’agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie, ou, à défaut, de s’en approcher, pour pouvoir nous en prévenir, et, éventuellement, soigner les sujets atteints. » Les adolescents, qui se gavent de séries et de films d’horreurs,…

Surgissement d’une présence séparée, Giacometti, par Jacques Dupin, poète

« Plus le modèle est connu, plus il devient l’inconnu, plus il devient l’inconnu par excellence. » (Alberto Giacometti) Il faut revenir à l’os, à l’ossature, à ce qui tient quand plus rien ne tient. Il faut revenir à Giacometti. Le poète Jacques Dupin (1927-2012) l’a souvent rencontré, qui fut peint par le maître. « L’œuvre de Giacometti…

Aby Warburg et les phalènes, par Marie de Quatrebarbes, écrivain

« Les rites amérindiens éveillent en lui la même énergie polarisée que celle qui l’avait capturé dans le voile de Vénus, la torsion des corps chez les peintres du Quattrocento, la chevelure d’une nymphe sur un bas-relief. Elle se branche à la même source, charriée depuis les nappes souterraines d’une matrice confinée dans le sombre, et…

Des filles, des garçons, des moraines et des buses, par Joël Baqué, poète

©Claude Nori « Certains instants échappent (presque) au temps. » Composé de trois parties, Chaos, du poète Joël Baqué, est un ensemble de variations toutes en douceur glissée et fines notations sur le thème du chaos : des filles et des garçons sur les plages, des roches et des montagnes, des buses sur leur piquet et des proies…

D’une beauté magdalénienne, par Dominique Fourcade, poète

Polyptyque de saint Vincent Ferrier, 1464-1470, de Giovanni Bellini, exposé dans la basilique San Zanipolo, Venise « si, j’oubliai, il s’est passé ceci, sans un mot / dans l’ourlet de la vague / juste vu / toi nue / un trait de fusain blond au bas du ventre / ou plutôt / au haut de tes…

Le point d’amour, par Nathalie Léger, écrivain

« Longtemps avant, dans l’évidence de la rencontre, nous nous étions dit : c’est toi, tel, ce que tu es, toi, toi dont chaque détail s’appelle de ton nom. Ce monde en détails. Toi. N’en revenant pas. Tel. Prononcé dans la plénitude. » Suivant l’azur, de Nathalie Léger, est un titre mallarméen. Le poète perdit son fils, Anatole,…

Au nom du Père, par Charles Pennequin, poète

« Père mort en moi / ne dit mot la pleine / poire du patois » Qu’est-ce qu’un père ? Des regards, des actes, des odeurs, des mots, des silences. Qu’un père mangé aux vers ? « Père ancien sa lie / me berce le corps / gris lait la nuit / poisse son temps / à descendre / pour aller…

Vivre, entre dons et épreuves, par Charles Juliet, écrivain

« J’ai l’impression que mon adolescence n’a jamais pris fin. Au long des années, elle s’est enrichie d’un accord avec ce que je suis, d’une force calme, d’une vision sereine de la vie. Et la faim est toujours là. Insatiable. » Charles Juliet est de ces écrivains qui touchent par leur constant souci d’authenticité, en poésie ou…