
Il y a dans le travail photographique de Didier Ben Loulou une puissance de regard qui sidère, et enchante.
Ses images sont un entrelacs de réalité la plus quotidienne, la plus sensuelle, et de méditations de nature métaphysique sur la solitude, le vide existentiel.

Chaque fragment photographique de Didier Ben Loulou s’impose ainsi comme un corps enluminé pour ne pas totalement disparaître dans le flux de l’Histoire.
Sa méthode est une manière de conjonction entre coup de poing et volupté.

L’artiste, le marcheur, cadre comme il découpe dans la poussière du temps des instants consacrés par la mémoire.
Le soleil vertical frappe les peaux, les murs, les sols et les habits de prière.

L’œuvre photographique de Didier Ben Loulou est camusienne, parce que le crime et l’abandon se cachent sous la lumière, mais aussi de dimension mythologique en ce qu’un détail indique toujours un ensemble stable, comme une illusion de mouvement dans un le calme d’un ordre transcendant.
On peut lire dans ses remarquables Chroniques de Jérusalem ou d’ailleurs (Arnaud Bizalion Editeur, 2016) : « Cette couleur céleste sur la pierre que je photographie entre les mauvaises herbes n’est pas signe de la perception du lointain, comme chez les maîtres du Quattrocento, mais au contraire signe de la perception du proche, du proche infini. »

Le Caire – Jérusalem, exposition Didier Ben Loulou et Bernard Guillot, galerie Malebranche (Paris) – du 13 décembre 2017 au 27 janvier 2018
Vernissage le mercredi 13 décembre à 18h

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