© Morgan Mirocolo
C’est un projet très humain, inscrit dans un territoire de grande beauté, les Alpilles : photographier les anciens d’un village, Mouriès, dont la réunion des visages sur fond noir indique l’esprit d’un lieu.
Morgan Mirocolo, né en 1987, a rencontré des femmes et hommes âgés de 70 à 100 ans, les a regardés avec bienveillance, a cherché à les connaître vraiment.
© Morgan Mirocolo
Intitulé Au pied de l’olivier, son ouvrage publié par Arnaud Bizalion Editeur est un hymne à la vie, à la joie, au plaisir d’être là, ridé et l’œil pétillant, façonné par le paysage.
L’anthropologue Laurent Sébastien Fournier remarque le tropisme calcaire des visages, leur aspect rocailleux, leur réalisme.
Pas d’esthétisme excessif, encore moins de vision exotique, mais le salut d’un enfant à ses aînés.
© Morgan Mirocolo
Certains sont émus, nostalgiques, d’autres espiègles ou graves, tous incarnent la puissance d’un destin.
Régine Chaix : « Je suis heureuse d’avoir accompagné ma mère jusqu’à ses 100 ans. Nos discussions se faisaient en provençal. »
Des bijoux, des habits du dimanche, du soin, marques de respect pour soi, pour l’autre.
© Morgan Mirocolo
Adrian Prete : « Pendant la récolte oléicole, c’étaient les femmes qui ramassaient les olives. Quand elles avaient la goutte qui gelait, ces dames avaient des crevasses. Elles faisaient alors fondre de la cire sur leurs mains pour pouvoir ramasser. »
Les Mourièsens sont restaurateur, comptable, commerçant, employé SNCF, sans profession, couturière, femme au foyer, professeur, éleveur, maraîcher, coiffeur, femme de ménage, ouvrière agricole, cantinière, conducteur de car, fromagère, employé DDE, mécanicien.
Henri Canovas : « J’ai 85 ans ! J’habite la maison où je suis né. Avant, on se douchait une fois par semaine ! A la douche publique. Elle était proche de l’ancien cinéma. »
© Morgan Mirocolo
Paulette Chabannier : « Monsieur le photographe, si vous m’avait fait belle, ça va ! Sinon gare à vous. »
A Mouriès a lieu la fête des olives vertes, voyez-y métaphore, célébration de la verdeur en sa jeunesse.
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Mais, chers amis, chers habitants, la vie à la provençale, lorsque l’on vit à Brest en étant né à Calais, qu’est-ce vraiment ?
Marius Comba : « Johnny et tous les autres venaient manger l’aïoli à la maison dans mes Alpilles. »
Morgan Mirocolo, Au pied de l’olivier, portrait de Mouriès, Alpilles, texte d’introduction Laurent Sébastien Fournier, Arnaud Bizalion Editeur, 2020
Morgan Mirocolo – photographe artisan