© Dotan Saguy
Venice.
Venise.
Veni Vidi Vici.
Vice.

Sous-titré, « The last day of a bohemian paradise », Venice Beach, de Dotan Saguy, est une fête galante à l’époque de la fin des idéologies et de l’hédonisme célébré par la société de consommation.
De la mesure ? de la bonne distance ? de la tenue morale ? Allons, allons, foutaises.
Place aux serpents, aux culturistes, aux punks, aux skateurs, aux plagistes survitaminés, aux spliffs énormes, aux chiens de clodos, et aux very bad cops sexy.
© Dotan Saguy
Sortez les maillots de bain, sortez les muscles, sortez l’huile à bronzer.
Ça dégouline dans l’épate, l’ironie, l’exhib.
On vend du rêve ici, on fait le show, on est son propre spectateur.
Musique sur les pelouses et dans les têtes.
© Dotan Saguy
Une blonde à petits seins fait des abdos devant des Blacks hyper cool, qui s’en foutent.
Un enfant rampe sur le sable.
Un type porte un chapelet immense.
C’est Venice, le soleil, une vie de dingues, une vie de débauche, du faux plus vrai que les pauvres limites des donneurs de leçon.
La nature n’existe pas, il n’y a que la culture, la libido fabriquée sur commande.
© Dotan Saguy
Ici, ça transpire le sexe, ça move du cul dans des petits shorts moulants, ça rêve surf et orgie sur la plage.
Concours de miss, concours de bodybuilding, c’est le cirque des apparences gonflées aux hormones de synthèse.
Ça glisse, ça fake news, ça frime.
Oui, et alors ? quels problèmes ?
© Dotan Saguy
Ce n’est pas assez sobre, pas assez empathique, pas assez souffrant, pas assez doloriste, pas assez moral ?
Avant d’édicter des préceptes de bonne conduite, posez-vous les bonnes questions : savez-vous bien danser ? savez-vous embrasser ? savez-vous boire ? savez-vous aimer de tout votre corps et de tous vos sens ? votre cerveau est-il en effervescence permanente ?
Art du costume, de la superficialité, du rire des déments, du hip hop et de la prière au soleil.
Tout se mélange ? Oui, why not ?
© Dotan Saguy
Bienvenue dans le freakshow, bienvenue dans le Sud, bienvenue aux lesbiennes se roulant des pelles dans la rue, bienvenue dans l’œuvre de Dotan Saguy.
Le Vice, il n’y a que ça de vrai.
Dotan Saguy, Venice, editing Gail Disher and Dotan Saguy, texts Jamie Rose and Dotan Saguy, Kehrer Heidelberg Berlin, 2018, 120 pages
© Dotan Saguy