© Ogulcan Arslan
Quatrième volume – après les livres de Elton Gllava, Michele Palazzi et Ilias Georgiadis, tous présentés dans L’Intervalle -, de la collection Terra chez Origini edizioni à Livourne (Italie) & Leporello (Rome) qui en comportera cinq, All the rivers flow in the nuthouse, de Ogulcan Arslan est une nouvelle façon, radicale, punk burlesque involontaire, d’aborder l’humaine condition.
Photographe turc né en 1992, Ogulcan Arslan a imaginé un livre inconvenant, cool et provocateur.
« Bienvenue dans la maison des fous » est le livre d’un sale gosse, d’un rageux, d’un rebelle.
© Ogulcan Arslan
Un sauvageon adorant mettre la main dans la gueule de son dogue, et le secouer à fond jusqu’à le rendre dément.
Pas la peine de lui faire la leçon, il faut que jeunesse se passe, ou pas.
All the rivers flow in the nuthouse n’est pas un livre bien léché, c’est un essai en dinguerie majeure, une manière rap et adolescente de traverser l’existence, en se fichant des codes sociaux dominants, et des fautes d’orthographe.
© Ogulcan Arslan
Des images scotchées sur des aplats de couleur, des textures, des papiers très choisis, des transparences.
Bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, Ogulcan Arslan nous accueille dans son territoire, c’est un privilège, il convient d’être à la hauteur.
Des sodas, des canettes de bière, des substances hallucinogènes.
© Ogulcan Arslan
Des matières, végétales, animales, humaines.
De la viande, de la crudité, des cicatrices.
Etat des lieux, états d’êtres, joie des enfantillages et des métamorphoses.
© Ogulcan Arslan
Il y a des barbelés, des polices, des chiens féroces, des grillages, et une belle tentative de traverser tout ce cirque en prenant le parti pris du zoo, de la déconnade subversive, de la contre-allée et des ciels ténébreux.
Ne pas dormir la nuit, un peu le jour, renifler les ambiances, faire une bise à papa-maman, et se prendre pour un oiseau d’une espèce encore non répertoriée.
Il y a de la sauvagerie, des bouches carnassières, des yeux de lynx, et des éblouissements.
© Ogulcan Arslan
Partir des cimetières, des rues mal famées, des prisons pour jeunes, des instituts psychiatriques.
Ne craindre ni la vérité, ni les folies de l’imaginaire.
Flotter entre deux eaux, ne pas savoir si le chat du voisin est un envoyé du démon, ou un déguisement carnavalesque.
© Ogulcan Arslan
Tout étreindre, et ne pas en croire ses yeux.
Se prendre pour le roi, et ne pas avoir tort.
Bien sûr, les docteurs comprennent de mieux en mieux la schizophrénie, mais que connaissent-ils vraiment des dragons aux yeux rouges que l’on trouve quelquefois dans les corridors de la folie ?
Ogulcan Arslan, All the rivers flow in the nuthouse, textes Ogulcan Arslan, design Origini edizioni & Leporello, Origini edizioni & Leporello, 2020 – livre sous pochette (format disque 33 tours) -, 120 pages, 60 photos couleur et noir/blanc – 200 exemplaires numérotés et signés
© Ogulcan Arslan
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