Wakan Tanka, à la recherche du Grand Esprit, par Pauline Caplet, photographe

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©Pauline Caplet

A l’occasion de la publication du troisième ouvrage collectif porté par l’espace d’exposition et de création bruxellois L’Enfant Sauvage, j’ai souhaité reprendre ici le texte écrit pour Pauline Caplet, qui y montre actuellement une série intitulée La montagne est si grande qu’elle pourrait m’avaler, aux côtés de l’expérimentatrice Mélanie Patris (recherches sur le corps, les fluides féminins, les fulgurances poétiques, le sauvage et les procédés chimiques anciens) et de Quentin Yvelin, adepte d’une photographie témoignant de la beauté naturelle au contact de l’invisible par le corps libéré, généralement nu.  

Pour Pauline Caplet, donc :

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©Pauline Caplet

« Il n’est plus possible de fuir, le monde est asphyxié, bouclé, intégralement pollué.

Le rêve d’une exoplanète où nous installer définitivement est caduc, l’espace lui-même est une décharge.

Heureusement, il y a les territoires intérieurs, les cabanes, l’art.

Photographe des éblouissements extatiques et des mélancolies profondes, Pauline Caplet a choisi le chemin indien de la tente, du retrait à deux dans le fragile et l’érotique des feux de nuit.

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©Pauline Caplet

On danse, on chante, on se dépouille, on se blesse.

On se caresse au couteau, on s’épuise d’amour, on se gris-grise.

Nous sommes seuls ensemble, il nous faut inventer des rites, nous ouvrir à la vulnérabilité, à l’audace, aux possibilités de déplacements intimes.

Quoi d’autre que l’altération sans corruption ?

Quoi donc que l’altérité sans condition ?

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©Pauline Caplet

Ensauvage-toi, ensauvage-moi, civilise-moi, apprends-moi, mon amour, ce que je ne connais pas encore.

Invitons dans notre pyramide de toile tous les dieux de la nature, et toi, le passant aux yeux doux, et toi l’errante à la poitrine de lumière.

Nous ne ferons pas de notre gîte un reliquaire, mais un conservatoire de la vie future, une utopie.

Enfant, nous savions donner, mais nous avons perdu cette grâce.

Enfant, autrefois, il y a très longtemps, nous menions une existence naturelle.

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©Mélanie Patris

Enfant, nous adorions la moindre pierre comme un frère, un inconnu, un mystère sacré.

Nous avons préféré l’enfer à l’abondance dans la gratuité, il convient à présent de chercher à nous désensorceler, à respecter la vie comme don, à apprendre à l’oreille à nous diriger dans l’obscurité.

Nous sommes deux, c’est une base, nous pouvons mélanger nos pieds nus, nos mains, nos bouches, et souffler des nuages de paix pour tous au calumet de nos désirs.

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©Mélanie Patris

Pauline Caplet est engagée sur cette voie très belle.

On appelle cela une tentative de délivrance, un accueil du Grand Esprit, une naissance à la vérité intérieure, dans la douleur, l’égarement, et la joie. »

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Mélanie Patris, Quentin Yvelin et Pauline Caplet, layout Studio Dirk, L’Enfant Sauvage, collection 03, 2022

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©Quentin Yvelin

Editions L’Enfant Sauvage

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Exposition Quentin Yvelin / Mélanie Patris / Pauline Caplet, à L’Enfant Sauvage (Bruxelles), du 20 janvier au 20 février 2022

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©Quentin Yvelin

L’Enfant Sauvage – exposition

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