Elskendur, tout reprendre à zéro, par le collectif MOSI

 © Aëla Labbé

Un papier souple de grand format.

Des posters recto-verso liés de manière aléatoire – à chacun de composer et de recomposer les images – et qui, face à la lumière, créent par leur transparence des doubles expositions.

Deux corps, un homme et une femme, ils sont beaux, dansent, s’enlacent, s’épousent, se repoussent, s’embrassent.

 © Aëla Labbé

Elskendur est le titre de cette œuvre – une pièce –, soit, en islandais, « les amoureux ».

Et de fait, ces deux-là sont merveilleux qui surgissent sur chaque page de la brume, ou de la nuit des temps.

Elskendur est la chorégraphie du couple primordial, nu, évident, sans péché.

 © Aëla Labbé

Etalées sur le parquet, les photographies construisent un monde édénique, protégé de toutes les turpitudes, inventant même une sorte de tapis volant pour les désirs doux.

Rien n’est imposé, les corps occupent l’espace mais sans le saturer, ils savent qu’ils sont accueillis par le vide.

Les états de corps sont des états d’être, dans la conscience que l’amour existe, et qu’il faut pour en témoigner ne pas craindre de se dépouiller, de perdre son identité, de retrouver en soi l’enfant intérieur comme le sorcier de toujours.

Les pieds puisent dans le sol l’énergie tellurique, la danse n’est pas un divertissement, c’est une fertilité.

Qu’y a-t-il de plus beau que d’inventer à deux un nouveau corps amoureux ?

Tout a peut-être disparu, explosé.

Tout est peut-être éparpillé en une pluie d’atomes.

 © Aëla Labbé

Pourtant, dans les confins du néant, deux êtres libres réinventent l’humanité.

Ils se portent, se transportent, s’offrent leur délicatesse comme leur puissance.

Nous sommes avec eux, qui par la seule grâce de leurs gestes nous offrent l’absolu de l’union du masculin et du féminin.

Pas de drame, pas de souci, pas de psychologie, mais une présence de l’un face à l’autre, de l’autre face à l’un.

Création du collectif MOSI – composé de Aëla Labbé, chorégraphe, danseuse, photographe, Bara Sigfusdottir, chorégraphe, danseuse, Elvind Lonning, musicien, performeur, Pauline Buzaré, micro-éditrice, ciné-plasticienne, et Stéphane Imbert, chorégraphe, danseur -, « création lente qui a commencé en 2016 », Elskendur est un objet artistique de haute densité poétique, comme une respiration revenue dans l’étouffoir de l’Histoire, comme une utopie concrète, comme un commencement.   

MOSI, Elskendur, Aëla Labbé, Bara Sigfusdottir, Elvind Lonning, Pauline Buzaré, Stéphane Imbert, 2022, 500 exemplaires numérotés

http://www.aelalabbe.com/

http://www.aelalabbe.com/MOSI

 © Aëla Labbé

https://www.lucarne-compagnie.fr/

 © Aëla Labbé

Merci à Dominique et Marina Pirot

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