Peindre la vie coite, Giorgio Morandi, par Bruno Smolarz, écrivain

« Il y a dans le paysage morandien l’application et la passion de la de la matière brute que l’on trouverait dans la représentation d’un nu, sans l’engagement de l’émotion immédiate. » Dans le vacarme et l’idiotie des punchlines de l’entre-deux tours des élections présidentielles, dans le désir de mort revenu en Europe, dans la novlangue sanitaire…

Au bord des précipices, la peinture, par Stéphane Lambert, écrivain

« Que vaudrait sans ça le monde si on le laissait entre les seules mains de la dévastation, si l’essence poétique qui nous y attache envers et contre tout ne l’ouvrait pas à des entendements insoupçonnés qui nous font voir dans la noirceur d’autres nuances que pure noirceur ? » (Stéphane Lambert) Si, pour Alain Jouffroy, le monde…

Michel Fresson, le traducteur, par Bernard Plossu, photographe

© Bernard Plossu « On effleure les saisons, les arbres vibrent, le vent murmure… En un mot, Michel Fresson est mon traducteur. » (Bernard Plossu) Le monde se rétrécit, comme le goût de la nuance et l’effort de civilisation dans la délicatesse. Pour retrouver le chemin de la volupté et le sens de la profondeur, il nous…

Voyages à Rome, par Bernard Plossu, photographe

« Tout au 50 mm en noir et blanc, effets interdits, vision pure, classique – moderne quoi!» Il y a le monde, oui, peut-être, gisant là comme un pantin effondré, et le monde selon William Klein, Robert Frank, Walker Evans, Pablo Picasso, Jean Siméon Chardin, Giorgio Morandi, et Le Bernin, Borromini, Mimar Sinan. Il nous…

Le formalisme, c’est l’essentiel, par Jan Groover, photographe

Dans l’histoire de la reconnaissance institutionnelle de la photographie en couleur, l’Américaine Jan Groover (1943-2012) a joué un rôle important au travers de ses natures mortes, développées selon des procédé de la fin du XIXe siècle, notamment le platine-palladium. On connaît mal de ce côté-ci de l’Atlantique son œuvre habitée par la question du formalisme,…

Un hiver en Galilée, la vérité du grand repli, par Didier Ben Loulou

« Plus une chose est innocente comme le pain et l’eau plus elle me paraît lumineuse. » Il fait épouvantablement chaud, les plages sont bondées, Dieu semble s’être retiré de la création. Et si vous alliez passer dans quelques mois, maintenant, c’est un livre de Didier Ben Loulou chez Arnaud Bizalion Editeur, Un hiver en Galilée ? On…

Tanger, une fable photographique, par Marco Barbon

A Tanger, le photographe Marco Barbon a rencontré une ville multiple, diverse, changeante, et pourtant toujours la même. En ce territoire appelé par William S. Burroughs Interzone, le réel et la fiction se mélangent, s’offrent leurs polarités et ne cessent d’ouvrir leurs propres frontières à la présence de qui décide de ne plus s’appartenir tout…

Portrait de Gil Rigoulet en photographe élégiaque

Vous connaissez peut-être Gil Rigoulet pour ses photographies princières de la piscine Molitor (Paris) ou ses images prises dans les milieux du rock (Reading 78, Rockabilly 82). Le découvrir aujourd’hui autrement, en poète élégiaque, artiste proustien, renouvelle le plaisir de la fréquentation de son œuvre – immense, multiple, protéiforme. Marie Sepchat, fondatrice de The (M)…

Du sublime dans la violence du monde, par Didier Ben Loulou, photographe

Passé relativement inaperçu, Chroniques de Jérusalem et d’ailleurs (Arnaud Bizalion Editeur), de Didier Ben Loulou est un livre pourtant superbe, où un photographe a rarement aussi bien exprimé, sous la forme d’un journal mené très librement de 2010 à 2016, ses interrogations profondes, entre passion du visible, recherche de présence, méditations sur la mystique juive,…

Surfaces et profondeurs du tout-paysage, Alexandre Hollan vu par Yves Bonnefoy

Alexandre Hollan peint des mystères très concrets, des présences, les formes du vivant. Des arbres, des feuillées, des ramures, des pulsations et frémissements d’êtres, des points de passage entre le visible et l’invisible. Ouvrage reprenant dans l’ordre chronologique les neuf textes écrits par le poète Yves Bonnefoy sur le travail d’un peintre qu’il n’a cessé…

A la recherche du texte insoluble – Parages, naissance d’une revue théâtrale

Sur le front assez déserté de la critique théâtrale de qualité, la parution du premier numéro de Parages, revue concoctée par le Théâtre National de Strasbourg (TNS – direction Stanislas Nordey) est une excellente nouvelle. Le théâtre est cet espace propice à l’accueil des fantômes, verbe vibrant fait chair flottante incarnée, ayant besoin, pour s’épanouir,…