« Dans les documentaires sur DADA on ne te voit pas – Höch est le silence. Dans la grande étude de Robert Motherwell sur Dada tu n’apparais pas – Höch est le silence. Dans les archives on ne te remarque pas – Höch est le silence. » J’ai découvert l’œuvre de la dadaïste berlinoise Hannah Höch en…
Étiquette : Guillaume Basquin
L’incurable présent et le feu du verbe, par Guillaume Basquin, écrivain
« qu’est-ce qui fait 999 fois clic-clic & une fois clac me demande ma plus jeune fille Ninon ? le savez-vous ? non ? eh bien un mille-pattes avec une jambe de bois pardi ! » C’est entendu, cet homme-là est le diable, ou tout simplement un dément. Quel crédit en effet accorder à un individu capable de confondre un tableau…
Gombrowicz mentaliste, par Georges Sebbag, écrivain
Witold et Rita Gombrowicz Pour son humour caustique, pour sa sagacité démystifiante, pour sa logique implacable et sa mise en lumière du culte du jeunisme dans la société moderne, pour son anticonformisme et sa faculté à parodier les grands systèmes philosophiques, notamment celui de Kant, il faut lire l’écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), qui passa…
Le cinéma, le totalitarisme sanitaire, les miracles, par la revue Tinbad
Dédié à la mémoire de son secrétaire de rédaction, Dominique Preschez, par ailleurs écrivain et musicien – une très belle série de portraits photographiques d’Elisabeth Prouvost le montre dans la dynamique de son esprit virevoltant -, Les Cahiers de Tinbad fait comme toujours l’effet d’un tonique jeté à la face du conformisme de l’époque. Les…
Du boulot pour les psys, par Christophe Esnault et Lionel Fondeville, écrivains distingués
« Toutes les filles sont à portée de main lorsqu’on est complètement saoul. » (Un bon jour pour mourir, Jim Harrison) Vous le savez depuis longtemps maintenant, les warriors, les conquérants, les inamovibles, sont les premiers des hasbeens. On ne peut que rater, être frustré, chuter, patauger dans le désespoir en évitant tout juste la noyade. On…
Petites folies en fioles, par Jean-Pierre Bobillot, nez poète
« A chaque clé suffit son pène. » Dernières répliques avant la sieste [notes sur le risible – II & III], de Jean-Pierre Bobillot, pourrait être une dystopie farcesque, mais c’est mieux que cela, puisque c’est un jeu de réappropriation littéraire survivaliste, une façon de ne pas s’en laisser compter, une énergétique verbale. Il est préférable de…
De la pandémie de grippe espagnole, par George A. Soper, épidémiologiste
« Pendant l’année 1957, j’ai connu par la grâce de Dieu un réveil spirituel qui allait me conduire à une vie plus riche, mieux remplie, plus productive. À cette époque, en signe de gratitude, je Lui ai humblement demandé qu’Il me donne les moyens et le privilège de rendre les autres heureux à travers la…
The virus is the médium, à propos d’une pandémie, par Guillaume Basquin, écrivain, éditeur (2)
Pour y voir clair, pour ne pas être seuls à réfléchir, pour être ensemble, et pour ne surtout pas en rajouter dans les commentaires oiseux, j’ai proposé à quelques amis de choix d’intervenir dans L’Intervalle à propos de la pandémie virale que nous vivons actuellement, et des mesures exceptionnelles que nous supportons quant aux privations…
Un geste pour rien, par Eric Rondepierre, photographe plasticien et Huron
« Du Possible, sinon j’étouffe ! » (Proust/Eric Rondepierre) Voici enfin, parmi la marée des insignifiances et livres fabriqués sans nécessité, un ouvrage créant un trou dans le trou, parce qu’il fait penser, que sa phrase est subtile sans se rengorger de préciosité, et qu’il a fourbi ses armes dans la méditation ininterrompue des textes…
Politique et amitié, Panaït Istrati-Romain Rolland, une correspondance
On peut s’effrayer quelquefois de la grosseur des volumes des correspondances, 700 pages pour les lettres inédites (1804-1828) de François de Chateaubriand à Delphine de Custine et Claire Duras (Gallimard, 2017), 1950 pages pour la Correspondance 1854-1898 de Stéphane Mallarmé (Gallimard, 2019). Pourtant, la perspective de s’approcher de la matière même des écrivains (la vie,…
Défense des irréguliers, Les Cahiers de Tinbad, par Guillaume Basquin
« C’est bien Vertov qui fut le plus convaincant des activistes du communisme réel ; mais c’est Céline qui fut notre Molière du XXe siècle : il démasqua toutes les tartuferies ; son délire fut aussi un immense éclat de rire ; et sa pitié pour l’homme fut universelle, quoiqu’on en dise aujourd’hui pour empêcher…
La littérature comme extension du domaine du free jazz, par Jacques Sicard, écrivain
Jacques Sicard, vous connaissez ? Peut-être un peu, mais sûrement très mal. Tant mieux, vous allez encore être surpris par les éditions Tinbad qui décidément ne publient comme personne les noms qui font trembler les marges. Premier livre composé comme tel dans son entièreté, Suites chromatiques est décrit ainsi par son auteur : « Voici un ensemble…