Des corps qui tombent, par Ariane Chemin, journaliste

Six victimes de l’OAS, dont Mouloud Feraoun – en-bas, à gauche -, massacre du 15 mars 1962 « L’ascension jusqu’au cimetière de Clarens se fait sous un soleil parfaitement rond et aveuglant, comme à chaque début de printemps, quand les yeux ont perdu l’habitude de la clarté. Les cimes encore glacées des montagnes alentour se reflètent…

Buchenwald, la parole abandonnée, par Sylvain Vergara, déporté

Nous ne sommes pas les derniers, Zoran Music « Quand ils descendirent sur la place d’appel, les mains liées derrière le dos, le murmure des voix s’amoindrit et le silence ne contemplait plus que les nuages qui passaient dans le ciel juste au-dessus du bois où les arbres très noirs attendaient aussi. Et ce n’était pas…

Vallée de la mort, vierge d’enfer, par Jeanloup Sieff, photographe

©EstateofJeanloupSieff « Nos yeux respirent l’espace sans contraintes et retrouvent la pureté des commencements du monde ; le paysage n’a plus d’âge, à la fois vieux des siècles qu’il a vécus, et juvénile d’une virginité conservée. » (journal de Jeanloup Sieff, samedi 19 février 1977) Quarante-quatre ans après une première parution devenue mythique (chez Filipacchi-Denoël), les éditions Contrejour…

Jacques Lemarchand, critique, serviteur du théâtre, et grand amoureux

Sans la belle obstination d’amis, de critiques, d’éditeurs, de passeurs, certaines œuvres essentielles tomberaient rapidement dans l’oubli, ainsi, peut-être, celle de Jacques Lemarchand, dont les éditions Claire Paulhan publient le troisième tome du journal (1954-1960) de ses aventures littéraires et sensuelles. Lecteur chez Gallimard, ami de Boris Vian et d’Albert Camus qui le fit entrer…

Le Monde en mai, par Yvonne Baby, journaliste, écrivain

  J’ai reçu de mon amie Yvonne Baby, journaliste, écrivain, lauréate du prix Interallié en 1967 pour Oui l’espoir (Grasset), ce témoignage précieux de ce que fut en Mai 1968 le journal Le Monde, qui chercha alors à se réinventer. Travaillant depuis 1957 au service « Culture » avant que d’en assumer la direction de 1971 à…

La révolution par la douceur,  portrait dialogué de Vincent Gouriou, photographe

Portraitiste reconnu, attentif à la question du genre et des identités, Vincent Gouriou cherche par l’acte photographique à montrer l’infinie nuance des corps singuliers. Sa démarche procède d’une volonté de briser les stéréotypes, et d’accueillir lors de séances de pose vécues comme un transfert bouleversant la liberté de chacun de ses modèles. La beauté de…