©François Sagnes Je dois, au hasard de la trouvaille très improbable par son éditeur de quelques cartons oubliés au fond d’un grenier, la découverte du livre Île de Pâques (1988) de François Sagnes. Cet ouvrage que l’on pensait épuisé, particulièrement bien imprimé, habité par la puissance d’un silence intérieur éloquent, est le premier titre des…
Étiquette : Michel Leiris
Une logique au chaos, Paul Klee, par Stéphane Lambert, écrivain
« Paul Klee écrivait de la main droite et peignait de la main gauche. Une légère distorsion fait trembler la ligne d’horizon sur laquelle nous marchons. Le trait ouvre une porte dans la couleur. Qui allume une énigme dans la raison. En chaque témoin, il y a un devin qui dort. L’œuvre, elle, demeure un chemin…
Du risque de la critique d’art, par Marcel Cohen, écrivain
Kazuo Shigara « Je n’écris pas parce que j’ai quelque chose à dire (si c’était le cas j’écrirais un article ou une tribune libre) mais pour savoir où mes livres me mènent. » (Marcel Cohen) Comment écrire sur une œuvre d’art ? Comment la dire sans la perdre ? Comment préserver en elle sa capacité de bouleversement ? Comment ne…
Des fusées pour Francis Bacon et Antoine d’Agata
« Je voudrais avoir une énorme pièce couverte de miroirs déformants, du sol au plafond. De temps en temps, il y aurait un miroir normal, intercalé entre les miroirs déformants : les gens seraient si beaux lorsqu’ils s’y refléteraient. » (Francis Bacon) J’avais seize ans, je ne connaissais rien ou presque rien à la peinture, mais j’avais découvert…
La couleur des yeux de Paul Gauguin, par Serge Airoldi, écrivain
« Dionysos est parfois mis en scène chevauchant des juments bleues. » Parce qu’elles sont le fruit d’une culture libre et sauvage – et non en pot, comme le disait ironiquement Nicolas Bouvier -, certaines œuvres sont immédiatement des fêtes pour l’esprit. Ainsi Rose Hanoï, de Serge Airoldi, herbe folle poussée entre les pavés de…
Vichy, transparente, d’ombre et surréelle, par Ambroise Tézenas, photographe
Vichy, ville opératique (Leiris), fastueuse et secrète. Vichy, conte noir, fable Belle Epoque et théâtre du hasard. Vichy est un livre d’Ambroise Tézenas, intitulé Villa Mon Plaisir (Filigranes), issu d’une résidence photographique ayant eu lieu à l’initiative du festival Portrait(s) Vichy (7ème édition). Des curistes attendus, des employés discrets, des salles d’eau et de jeux….
La besogne commence à peine, Georges Bataille, Mathilde Girard, Léa Bismuth, et quelques autres
« Nous avons mis les étincelles dans un panier percé. » (Léa Bismuth) Ce sont des guest-stars de la pensée critique et sensible, de grands artistes, des plasticiens, des photographes, des écrivains, qui ont participé à un projet remarquable élaboré pendant trois ans à Labanque de Béthune (62) autour de la possibilité d’un usage contemporain…
Du goût de l’homme au goût de l’Afrique, par Gérard Macé, écrivain, voyageur, photographe
« Ce qui permet de vérifier encore une fois ce que la littérature essaie de nous apprendre depuis toujours : qu’il existe une autre communauté que celle du sol ou du sang – la communauté des hommes qui se souviennent des mêmes récits. » Lire Gérard Macé est toujours un vrai plaisir : intelligence vive,…
Ecrire dans la lumière, vingt-cinq journaux intimes, par la revue Les Moments Littéraires
Pour célébrer les vingt ans de sa revue, Les Moments littéraires, Gilbert Moreau, son directeur, a invité vingt-cinq écrivains à publier leur journal intime. La contrainte était la même pour tous, qu’ils soient coutumiers du genre ou non : le rédiger entre le 23 et le 29 octobre 2017. On peut y lire beaucoup de pages…
Courir plus vite que la beauté, Pablo Picasso et Jean Cocteau, une amitié de cinquante ans
Jean Cocteau à Pablo Picasso, le 25 septembre 1915 : « Mon cher Picasso, il faut vite peindre mon portrait parce que je vais mourir. » Dans un article du dernier numéro de La Nouvelle Revue Française (n°630), Philippe Blanchon revient sur l’importance – méconnue – pour les Américains influents de l’entre-deux-guerres, notamment T.S. Eliot et Ezra Pound,…
Du thym dans les cheveux, Maria Casarès – Albert Camus, une correspondance amoureuse
« Je suis si heureux, Maria. Est-ce que cela est possible ? Ce qui tremble en moi, c’est une sorte de joie folle. » (juin 1944) Chers amis, l’hiver sera bouleversant, passionnant, brûlant, et c’est Gallimard-Héphaïstos qui mène la danse. « Il n’y a qu’une clairvoyance, celle qui veut obtenir le bonheur. » (juin 1944) Paraissent simultanément en collection…
Dora Maar, la femme qui se souvient, par Stéphan Lévy-Kuentz
« Nom d’artiste, Dora Maar. Altière, sensuelle, révolutionnaire. Beauté classique aux yeux verts, cheveux d’un noir profond. Femme de tête et tête à chapeaux. Sa forte personnalité fascine Saint-Germain-des-Prés et elle le sait. » Des cinq inspiratrices majeures de la vie de Pablo Picasso, Dora Maar, née Henriette Theodora Markovitch (1907-1997), fut La femme qui pleure, celle…