La NRF, Jérusalem céleste, par Jacques Réda, poète, rédacteur en chef

En lisant avec attention l’excellent recueil d’entretiens avec des écrivains publié par la revue La Femelle du Requin, Vertiges de la lenteur, un propos de Pierre Michon m’a saisi : « La poésie ne se vend plus. C’est ce que disait Réda, un des plus grands écrivains de notre temps, qui vend au plus trois mille exemplaires….

Jacques Lemarchand, critique, serviteur du théâtre, et grand amoureux

Sans la belle obstination d’amis, de critiques, d’éditeurs, de passeurs, certaines œuvres essentielles tomberaient rapidement dans l’oubli, ainsi, peut-être, celle de Jacques Lemarchand, dont les éditions Claire Paulhan publient le troisième tome du journal (1954-1960) de ses aventures littéraires et sensuelles. Lecteur chez Gallimard, ami de Boris Vian et d’Albert Camus qui le fit entrer…

Jean Paulhan et Henri Pourrat, une amitié en toutes lettres

« Si l’homme ne reste pas en liaison avec les choses naturelles, il se déshumanise. » Effet de la terreur sanitaire actuelle, j’ai reclassé plusieurs pans de ma bibliothèque – celle du bas, deuxième porte à gauche -, et rassemblé en bonne place quelques livres de Jean Paulhan, d’abord Les fleurs de Tarbes (mais attention,…

De la fraternité, Albert Camus et Louis Guilloux, une correspondance

« Ce qui équilibre l’absurde, c’est la communauté des hommes en lutte contre lui. Et si nous choisissons de servir cette communauté, nous choisissons le dialogue jusqu’à l’absurde – contre toute politique du mensonge ou du silence. » (Albert Camus à Louis Guilloux – 5 janvier 1946) Dans l’atmosphère de meurtre et de petitesse morale…

Trump joue du basson, la NRF, revue nécessaire

Je ne prends pas le temps de rendre compte systématiquement des parutions de La NRF, La Nouvelle Revue Française, dirigée avec beaucoup de brio chez Gallimard par Michel Crépu. J’ai mille excuses, mais, bien entendu, j’ai tort. Voici donc réunis sur ma table de travail les quatre derniers numéros (n°634 à 637), couvrant une période…

Gide et Malraux, une amitié capitale

« Les artistes ne viennent pas de leur enfance, mais de leur conflit avec des maturités étrangères. » (Les Voix du silence) Il faut toute la puissance d’une maison d’édition comme Gallimard pour publier, avec la fondation Catherine Gide, un livre aussi dense et richement illustré qu’André Gide, André Malraux, L’amitié à l’œuvre, 1922-1951, quand la curiosité…