« Je ne peux me passer de ce qui ne passe pas. » (André Velter) Il nous faut la poésie, pas la mièvre, la trompeuse, la sentimentale, mais celle qui mène la guerre au cœur des sensations, de la langue, du mal. Il nous faut cette phrase parfaite de Stéphane Mallarmé (lettre du 27 mai 1867 adressée…
Étiquette : Pétrarque
Bomarzo, d’une beauté panique, par Gilles Polizzi, essayiste, et François Sagnes, photographe
© François Sagnes J’ai été durablement impressionné par la lecture il y a quelques années de l’essai d’André Pieyre de Mandiargues – accompagné de photographies de Georges Glasberg – intitulé Les monstres de Bomarzo, publié une première fois en 1957 chez Grasset. En 1954, l’auteur de La Marge visitait ce jardin de sculptures étranges et…
Arthur Schopenhauer, correspondance
« Lorsque quelqu’un qui a marché toute la journée arrive au soir, écrit Pétrarque, cela suffit. » A certaines heures du jour, c’est le vide, la stupeur, l’inquiétude. Pour contrer l’égarement spirituel, il me faut des armes, puissantes. Par exemple les deux tomes de la correspondance de Schopenhauer (1788-1860), dont l’œuvre est si mal connue…
La mer oublieuse, les années japonaises de René de Ceccatty, traducteur, écrivain
« Je renonce à la continuité. Je renonce à vouloir donner le sentiment de la continuité. L’énorme masse de mes souvenirs – que, loin de les traquer pour les monter en épingle, je vais élaguer, dépouiller – me convainc que toute tentative d’organisation continue (fût-ce par association d’idées) serait mensongère et même, comment dire ?…
Souviens-toi que tu vas mourir, la mort à la fin du Moyen Âge, par Alberto Tenenti, historien de l’art
« Debout sur un char doré, voici un mort déjà bruni par la décomposition : le ventre ouvert est d’autant plus horrible que sa tête évoque encore les traits d’un vivant : il semble arraché au tombeau pour étaler son ironie macabre. » Proche par ses amis Fernand Braudel et Lucien Febvre du courant historique de l’école des Annales,…
Pauvres poètes travaillons, Blaise Cendrars en toutes lettres
L’intérêt exceptionnel de la correspondance de Blaise Cendrars (1887/1961) à Jacques-Henry Lévesque (1899/1971), son fidèle secrétaire d’édition et premier lecteur, est de permettre de suivre, pas à pas, l’auteur de L’Or dans l’élaboration de chacun de ses livres. Au fil du temps, Jacques-Henri Lévesque passe du statut de simple admirateur à celui de commentateur de…
La poésie comme demeure, et machine, par Célia Houdart, Sabrina Ambre Biller, Jacques Cauda, Alain Jugnon, Christiane Veschambre et Frank Smith
« Tes lèvres sont comme un fil cramoisi, / Et ta bouche est charmante ; / Ta joue est comme une moitié de grenade, / Derrière ton voile. » (Le Cantique des Cantiques) J’ai rassemblé sur ma table de travail (dans un bar) quelques livres de poésie (sens large s’étendant à la parole parlante, soit toute la littérature)…
Et comme tiédissait le thé dans sa soucoupe, une poétique photographique, par Frédéric Lecloux, voyageur
La grande route par tous les temps pourrait être le titre d’un récit de voyage de Nicolas Bouvier, ou celui d’un poème inédit ajouté au recueil Le Dehors et le dedans, mais il s’agit avant tout d’un extrait d’une Saison en Enfer. Livre de fugues d’esprit rimbaldien, l’ouvrage du photographe Frédéric Lecloux, publié par Arnaud…