©Bernard Plossu « Un photographe a le hasard qu’il mérite. » (Bernard Plossu) La rentrée, avec sa charge de mise en conformité sociale, est rarement une partie de plaisir. Heureusement, la revue METTRAY nous propose de quitter les anciens parapets pour des territoires où la sensibilité, risquée, sauve. ©Bernard Plossu En ce mois de septembre, deux numéros…
Étiquette : Pierre Guyotat
Pierre Guyotat, le scandale, par Michel Surya, écrivain
©Catherine Hélie « Au commencement étaient les putains. » Pour qui a lu un jour Tombeau pour 500 000 soldats (1967) ou Eden, Eden, Eden (1970), il est évident que Pierre Guyotat est l’un des plus grands écrivains français des dernières décennies. Un écrivain scandaleux car habité par des visions témoignant d’une sorte d’épopée négative plongeant au cœur…
Le visage comme plurivers, par Gilles Pandel, photographe
©Gilles Pandel « A la moitié du chemin de la vraie vie, nous étions environnés d’une sombre mélancolie, qu’ont exprimés tant de mots railleurs et tristes, dans le café de la jeunesse perdue. » (Guy Debord) Catalogue éponyme de l’exposition ayant eu lieu à Toulouse à l’automne 2021, Ce que je vis présente l’œuvre de Gilles Pandel,…
La littérature et la peste, par Alain Jugnon, essayiste
« Quand j’écris je pense à Bernard Stiegler, d’abord à lui, et puis je me souviens de Dominique de Roux, ensuite. Qui était un éditeur, un essayiste, un romancier de droite entre 1966 et 1977. Un homme de lettres et un révolutionnaire obsédé par le nazisme, par la fin d’un monde venu de l’enfance. J’ai relu…
La photographie de Françoise Nunez, par Alain Bergala, cinéaste, critique, théoricien
Hampi 1 ©Françoise Nunez « La malédiction originelle de la photographie, observe Alain Bergala, réside dans la conception de la machine même qui lui a permis d’exister. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un appareil a réussi à produire (grâce à l’optique, la mécanique et la chimie) des représentations matérielles du monde qui pouvaient…
La photographie et la peste, par Brian Sergio, artiste philippin
©Brian Sergio On le sait depuis Pak ! (Dienacht Publishing, 2017), l’artiste philippin Brian Sergio n’est pas un tiède. Son dernier essai publié chez le fameux éditeur de Leipzig, Dios Mio !, au titre toujours interjectif, est un livre inconvenant, inconfortable, plein de sexe brut, de pulsions inavouables, de cruautés vicieuses. On peut avoir une lecture morale…
L’écriture comme bacille, par Michel Surya, écrivain, philosophe
On lit cela chez Michel Surya, tel un chorus d’Albert Ayler, rageur, beau et presque fou à la fois : « La littérature n’est grande qu’à la condition de (se) représenter une femme belle et morte comme la queue d’un rat (Bataille) ; et le putain à l’état bébé chérissant la bouillie de charogne de rat dont on le…
Le futur immédiat, par Philippe Sollers, écrivain
Je pense souvent à cette phrase que m’a confiée un jour Catherine Millot : « Philippe Sollers est quelqu’un qui rend libre. » Lisant l’auteur des Folies françaises depuis mes quinze ans, ayant en outre découvert par la suite la plupart des numéros des revues Tel Quel et L’Infini, je ne peux que souscrire à un tel jugement,…
Corps de supplice, corps de jouissance, Pierre Guyotat, par la revue Lignes
« Je chante par ma plaie. » (Pierre Guyotat) Il faudra leur dire un jour, aux plus jeunes, aux étudiants, aux esprits libres, aux quelques-uns, qu’il y a eu en France un écrivain prodigieux du nom de Pierre Guyotat (1940-2020), auteur notamment en 1967 de Tombeau pour cinq cent mille soldats, et en 1970 de Eden, Eden,…
Parlement et politique de l’auteur, par Michel Surya, Pierre Rottenberg, Philippe Blanchon, Jacques Sicard, Alain Jugnon, René Noël
Dans le volume collectif Politique de l’auteur, publié chez La Nerthe – textes de Jacques Sicard, Philippe Blanchon, Michel Surya, Alain Jugnon, Pierre Rottenberg, René Noël -, on remarque d’abord les photogrammes, très beaux, des films Dimanche après-midi (1966-1967), de Jean-Claude Brisseau, Hotel by the River (2018), de Hong Sang-soo, Beyond The Forest (La Garce,…
En Neuroleptie, par Christophe Esnault, poète
© Aurélia Bécuwe « Car quand tu es à 400 miligrammes / A 500 milligrammes / A 600 milligrammes / A 800 milligrammes / Tu as pris tellement de poids / Que tu n’entres pas dans la cabine de douche » Ça ne va pas toujours très fort pour Christophe Esnault – des troubles de la sensibilité…
Virus, mémorial d’une tragédie politique, par Antoine d’Agata, photographe
© Antoine d’Agata / Magnum Photos « Le 16 mars au soir, la veille du début officiel du confinement, je prends l’appareil thermique et je commence à marcher, hagard, dans les rues de Paris. » Comme il y eut en 1937 Guernica, de Pablo Picasso, Comme il y eut en 1967, chez Gallimard, Tombeau pour 500 000 soldats,…