L’espoir des cochenilles rouges, par Araks Sahakyan et Rebecca Topakian, artistes pluridisciplinaires

©Araks Sahakyan/Rebecca Topakian « Oui, nouer, c’est nous. » (Araks Sahakyan) Le souci des peuples oubliés et violentés par l’Histoire, ainsi que celui des territoires échappant à l’ordinaire des représentations, font partie de l’ethos des Editions Sometimes. Avec Rouge Insecte, l’artiste pluridisciplinaire Arals Sahakyan et la photographe Rebecca Topakian évoquent avec force et pudeur les exactions commises…

L’incurable présent et le feu du verbe, par Guillaume Basquin, écrivain

« qu’est-ce qui fait 999 fois clic-clic & une fois clac me demande ma plus jeune fille Ninon ? le savez-vous ? non ? eh bien un mille-pattes avec une jambe de bois pardi ! » C’est entendu, cet homme-là est le diable, ou tout simplement un dément. Quel crédit en effet accorder à un individu capable de confondre un tableau…

Stupeur, tremblement, et jeux d’enfance, par Helga Härenstam, photographe

©Helga Härenstam En apparence tout va bien, mais pourquoi cette impression d’effroi, de stupeur et de tremblement dans tant d’images ? Ylandet & Människan, de la Suédoise Helga Härenstam – livre publié chez Journal Photobooks – alterne entre terreur et banalité, les plus grandes frayeurs venant probablement d’une fissure inquiétante, menaçante, définitive, dans l’ordinaire des jours. …

Corps de guerre, gestes d’art, par Mylène Besson, peintre

©Mylène Besson Si le livre/exposition Les femmes qui rient (Regard – Editions Marie Morel, 2018) était solaire, impertinent, joyeux, le nouvel opus de Mylène Besson, La Guerre, Dommages collatéraux, Redresser les morts, est douloureux, terrible, tragique, la vie étant à considérer en ces deux dimensions extrêmes de la condition humaine, d’allégresse et d’effroi. Répondre à…

Manet, dans l’étendue du Temps, par Marc Pautrel, écrivain

Marc Pautrel est un portraitiste de grand talent. Après ceux du cinéaste Ozu (2015), de Blaise Pascal (2016) et de Jean-Siméon Chardin (2017), voici le portrait de Manet par-delà la mort, par-delà les massacres du 4 décembre 1851 et le fleuve de sang de la Commune de Paris. La société est assassine, qui connaît les…

De la photographie dans un Etat policier, par Beata Bartecka, commissaire d’exposition, et Lukasz Rusznica, photographe

 © Beata Bartecka & Lukasz Rusznica En 2014, le photographe Lukasz Rusznica était le commissaire d’une exposition intitulée How to Photographe ?, présentant une sélection d’images issues des archives de l’Institut du Souvenir National, commission enquêtant sur l’histoire de la Pologne entre le milieu du XXe siècle et la chute du système dictatorial en 1989. Questionnant…

Ne surtout pas grandir, par Lene Marie Fossen, photographe

C’est un livre que je n’ai pu ouvrir qu’en le fermant immédiatement, tant il m’a d’abord effrayé. Un livre de peine, de mort, d’épouvante, et peut-être aussi de summum de vie dans la destruction même du corps qu’il met en scène. C’est une œuvre de la Norvégienne Lene Marie Fossen, qui, à l’âge de dix…

De l’art comme métanoïa, par Michel Mazzoni, photographe plasticien

Les livres de Michel Mazzoni sont toujours des surprises formelles, non pour le plaisir de l’exploit graphique, mais parce que rendre compte du visible, ténu et fuyant, nécessite d’inventer des dispositifs de capture et de monstration inédits. Après sa très belle exposition de printemps au Botanique de Bruxelles, Other Things Visible, le revoici en grand…

Ecriture, crime et dépossession, entretien avec Damien Aubel, écrivain

Le narrateur du premier livre de Damien Aubel, Possessions (éditions Inculte), est la proie d’une sainte fureur contre le vulgaire. Son refus obstiné des petitesses des milieux qu’il traverse construit au cours de ce roman âpre, âcre, amer, fou, un chemin initiatique aboutissant à une forme de mystique sauvage. La littérature met ici à nu…

Le commencement de la terreur, par la photographe Aurélia Frey

La beauté est le commencement de la terreur. Face au beau travail de la photographe Aurelia Frey tel que présenté dans le livre Apnée (nonpareilles, 2015) surgit cette phrase de Rilke notée il y a bien longtemps dans un carnet. La voilà qui se déploie soudain, s’enroule comme un lierre à l’intérieur des pages, gagne…