A la gloire d’Hannah Höch, par Perrine Le Querrec, poétesse

« Dans les documentaires sur DADA on ne te voit pas – Höch est le silence. Dans la grande étude de Robert Motherwell sur Dada tu n’apparais pas – Höch est le silence. Dans les archives on ne te remarque pas – Höch est le silence. » J’ai découvert l’œuvre de la dadaïste berlinoise Hannah Höch en…

L’incurable présent et le feu du verbe, par Guillaume Basquin, écrivain

« qu’est-ce qui fait 999 fois clic-clic & une fois clac me demande ma plus jeune fille Ninon ? le savez-vous ? non ? eh bien un mille-pattes avec une jambe de bois pardi ! » C’est entendu, cet homme-là est le diable, ou tout simplement un dément. Quel crédit en effet accorder à un individu capable de confondre un tableau…

Le cinéma, le totalitarisme sanitaire, les miracles, par la revue Tinbad

Dédié à la mémoire de son secrétaire de rédaction, Dominique Preschez, par ailleurs écrivain et musicien – une très belle série de portraits photographiques d’Elisabeth Prouvost le montre dans la dynamique de son esprit virevoltant -, Les Cahiers de Tinbad fait comme toujours l’effet d’un tonique jeté à la face du conformisme de l’époque. Les…

L’électricité mentale de la poésie, par Claude Minière et André Velter, poètes

« l’événement à venir / l’air et le monde non cherchés. La vie. » (Claude Minière) J’aime beaucoup l’exergue de Refaire le monde, dernier recueil de poésies de Claude Minière, auteur notamment de Encore cent ans pour Melville (Gallimard, « L’Infini », 2018) et Un coup de dés (Tinbad, 2019), présentés dans L’Intervalle : « La chose paraîtra probablement comique. L’expérience…

En Neuroleptie, par Christophe Esnault, poète

© Aurélia Bécuwe « Car quand tu es à 400 miligrammes / A 500 milligrammes / A 600 milligrammes / A 800 milligrammes / Tu as pris tellement de poids / Que tu n’entres pas dans la cabine de douche » Ça ne va pas toujours très fort pour Christophe Esnault – des troubles de la sensibilité…

Petites folies en fioles, par Jean-Pierre Bobillot, nez poète

« A chaque clé suffit son pène. » Dernières répliques avant la sieste [notes sur le risible – II & III], de Jean-Pierre Bobillot, pourrait être une dystopie farcesque, mais c’est mieux que cela, puisque c’est un jeu de réappropriation littéraire survivaliste, une façon de ne pas s’en laisser compter, une énergétique verbale. Il est préférable de…

Sans titre, à propos d’une pandémie, par Véronique Bergen, écrivain (1)

Pour y voir clair, pour ne pas être seuls à réfléchir, pour être ensemble, et pour ne surtout pas en rajouter dans les commentaires oiseux, j’ai proposé à quelques amis de choix d’intervenir dans L’Intervalle à propos de la pandémie virale que nous vivons actuellement, et des mesures exceptionnelles que nous supportons quant aux privations…

Un geste pour rien, par Eric Rondepierre, photographe plasticien et Huron

« Du Possible, sinon j’étouffe ! » (Proust/Eric Rondepierre) Voici enfin, parmi la marée des insignifiances et livres fabriqués sans nécessité, un ouvrage créant un trou dans le trou, parce qu’il fait penser, que sa phrase est subtile sans se rengorger de préciosité, et qu’il a fourbi ses armes dans la méditation ininterrompue des textes…

Politique et amitié, Panaït Istrati-Romain Rolland, une correspondance

On peut s’effrayer quelquefois de la grosseur des volumes des correspondances, 700 pages pour les lettres inédites (1804-1828) de François de Chateaubriand à Delphine de Custine et Claire Duras (Gallimard, 2017), 1950 pages pour la Correspondance 1854-1898 de Stéphane Mallarmé (Gallimard, 2019). Pourtant, la perspective de s’approcher de la matière même des écrivains (la vie,…

Manger Bacon, l’aimer, par Perrine Le Querrec, poète, pythie punk

« A la question « Quel écrivain vous a influencé ? », je répondrais sans hésiter : Francis Bacon. » Pour dialoguer avec le continent Bacon, il fallait un écrivain hors norme, une sorte de pythie punk s’exprimant depuis les profondeurs du temps et du corps mis en branle, Perrine Le Querrec, auteure de livres à la singularité frappante, Les Tondues (Z4…