
Né en 1948, William MacKendree est un peintre et graveur américain vivant entre New York et Paris, après avoir enseigné quelques années son art sur l’île grecque de Paros.
Représenté en France par les galeries La Navire (Brest) et Bernard Vidal (Paris), l’artiste américain possède un vocabulaire graphique immédiatement reconnaissable, faits de signes premiers, de symboles, de pictogrammes, de marchandises et édifices fréquentés quotidiennement, d’êtres de chair au fort pouvoir évocateur.

Ce sont des chaussures, des habits, des ponts, des structures de fer, des fleurs (iris/roses), des animaux (sanglier/taureau), des paniers en osier, des cordes, des tours babéliennes, des visages humains.
La simplicité des formes créées, et l’espace ménagé entre chaque objet de représentation, offrent au regardeur une grande liberté interprétative, comme si chaque figure dessinée, le plus souvent à la brosse, ouvrait à la puissance du vide d’où tout procède.

Il y a dans ses peintures et estampes effectuées dans l’atelier du maître Michael Woolworth de la pensée zen, soit un aller-retour incessant entre présence et absence.
Voilà pourquoi ses personnages donnent l’impression de flotter.
Ce sont des icones de la culture populaire (un joueur de baseball, une coquette de cinéma hollywoodien) ou savante (Franz Kafka), des images vivantes, mouvantes.

On est bien loin avec l’enchanteur MacKendree de la peinture minimaliste américaine, et plutôt très proche de la musique beat entendue dans les rues de Brooklyn, ou entre les câbles des grues électriques du port de Brest jouant du sax ténor les soirs de tempête.
Les paysages urbains teintés de solitude peuvent évoquer la peinture d’Edward Hopper et de Philippe Guston, comme les énigmes métaphysiques du surréaliste De Chirico.

Il y a donc un charme MacKendree dont le langage plastique est une matière de rêve doublée d’une sérénité rieuse et quelque peu mélancolique.
Pour retrouver et prolonger ces intuitions, un livre existe, précieux car il y en a peu, publié aux éditions munichoises Hirmer Verlag GmbH, et des œuvres attendant, dès années s’il le faut dans le conservatoire des galeries, qu’on vienne les animer du regard.
William MacKendree, textes d’Alain Mousseigne, Laure Hurwitz, William MacKendree, traduction Phenizy Parks, Hirmer Verlag GmbH (Munich), 2012, 150 pages

Site des éditions Hirmer Verlag
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Bernard Vidal – Nathalie Bertoux
