©Fabio Miguel Roque
J’ai présenté le plus régulièrement possible les livres de Fabio Miguel Roque – Origin/Encore (2019), Everything Lay Still (2021) -, rendant compte également des excellents numéros de sa revue Preto, où apparaissent les images de Peter Oey, Marie Sordat, Gilles Roudière, Damien Daufresne, Jacob Aue Sobol, Lorenzo Castore, Chris Shaw, Jehsong Baak, Magnus Cederlund, Miguel Oriola, Yusuf Sevincli, Max Pam, JH Engström, Mariana Rocha, Stephane Charpentier, Meg Hewitt, Jean-Marc Caimi & Valentina Piccinni, Gaël Bonnefon, Gabrielle Duplantier, Igor Posner – artistes faisant partie pour la plupart du panthéon de L’Intervalle.
Son dernier-né, Orion, est une publication imprimée en risographie par les Editions Bessard à cent cinquante exemplaires.
©Fabio Miguel Roque
Orion, chasseur légendaire piqué par un scorpion, évoque dans la mythologie grecque la prétention du regardeur à saisir la totalité de la réalité, au risque d’y perdre la vie, mais c’est aussi une constellation, désignant ici par métaphore l’ensemble des obsessions et fantasmes du photographe lisboète.
La sensation de l’existant est très belle, mais il ne faut pas en rester, semble nous dire l’artiste, à la relation immédiate relevant d’une forme d’extériorité ou de projection, il faut ouvrir ses chakras, ses sept portes de perception, être l’autre.
Etre le bouquet de fleurs, être le pétale, l’eau, le vase.
©Fabio Miguel Roque
Etre la femme qui vient vers nous au bout du couloir, brune et désirable.
Etre les mains du nourrisson, le bouton du chemisier, la chevelure léonine.
On tend les bras, on cherche à tâtons un peu de réconfort, on se brûle ensemble.
Fabio Miguel Roque sait que le monde est illusion, et qu’il faut en passer par l’éveil intérieur et le corps pour en ressentir la véritable substance.
©Fabio Miguel Roque
L’amour sexuel doit être une offrande, un baptême à deux, une sauvagerie délicate.
Le chien aveugle est peut-être plus lucide que nous, qui ne communique pas par la parole trompeuse, mais directement par le cri.
Un nuage frissonne, un cheval rit, et le crâne du squelette fracturé se demande bien ce qu’il fait là, dans un livre cherchant à établir des liens entre le microcosme et le macrocosme, entre le terrestre et le céleste, entre le masculin et le féminin.
©Fabio Miguel Roque
Orion exprime l’instinct, le besoin d’une rencontre fondamentale, l’ordre naturel, la force et la beauté des solitude cherchant l’unité.
Fabio Miguel Roque, Orion, book designer Thibault Geffroy, collection L’Atelier risographique (numéro 12), Editions Bessard, 2022 – 150 exemplaires
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