©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
Trans-Ili Alatau est le travail formalisé le plus abouti du duo de photographes Anton Bialas et Kamilya Kuspanova.
Le titre fait référence à la chaîne montagneuse du Kazakhstan faisant frontière avec le Kirghizstan, alataou en russe signifiant « monts colorés ».
Cet espace géographique vertigineux est aussi pour les artistes un territoire de fiction dont l’atmosphère est celle d’un film noir capiteux.
©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
On songe pour les lumières et l’ambiance de clubs aux univers chromatiques de Peter H. Waterschoot et Guillaume de Sardes.
Il y a peut-être beaucoup de pollution à Almaty, l’ancienne capitale, mais il y a surtout des mystères d’aubes nouvelles après des nuits passés à vivre dans le feu et le dérèglement de tous les sens.
Trans-Ili Alatau expose cut, en pleines pages, ses lumière stroboscopiques, ses ciels rouges et ses restaurants bleu innocent.
Une belle Asiatique danse dans les phares d’une voiture de luxe, de classe allemande.
©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
Scènes d’onirisme mauve, de fleurs moussantes, de buildings aux faîtes futuristes.
Chantiers, chaînes au cou, rideaux d’hôtels.
Cigarettes, crépuscules, caresses interdites.
Trans-Ili Alatau est un livre uniquement composé de nocturnes, le monde appartenant à ceux qui ne se couchent pas.
©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
On y vit vite, au son de la techno, pour ne pas s’effondrer de mélancolie.
Sur le plateau de cinéma des nuits ivres apparaît Neptune, électrique.
Fera-t-il jour demain ?
Peut-être pas si le sang coule suffisamment pour qu’il n’y ait plus besoin de se poser la question.
©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
Un ange passe, à la jolie gueule de démon.
Dans la rue, en contrebas, les chiens rassemblés en meute lèchent les plaies d’amour.
Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas, Trans-Ili Alatau, 2023, 24 pages – 100 exemplaires
©Anton Bialas & Kamilya Kuspanova Bialas
Le blog de Fabien Ribery 