©Ohran Pamuk « Je dois écrire sur mon bonheur de caviarder un dessin avec du texte. Voilà ce qu’il faut en dire : entre 7 et 22 ans j’ai cru que je serais peintre. A 22 ans le peintre en moi est mort et j’ai commencé à écrire des romans. En 2008, je suis entré dans une…
Étiquette : Cy Twombly
Au bord des précipices, la peinture, par Stéphane Lambert, écrivain
« Que vaudrait sans ça le monde si on le laissait entre les seules mains de la dévastation, si l’essence poétique qui nous y attache envers et contre tout ne l’ouvrait pas à des entendements insoupçonnés qui nous font voir dans la noirceur d’autres nuances que pure noirceur ? » (Stéphane Lambert) Si, pour Alain Jouffroy, le monde…
Michel Fresson, le traducteur, par Bernard Plossu, photographe
© Bernard Plossu « On effleure les saisons, les arbres vibrent, le vent murmure… En un mot, Michel Fresson est mon traducteur. » (Bernard Plossu) Le monde se rétrécit, comme le goût de la nuance et l’effort de civilisation dans la délicatesse. Pour retrouver le chemin de la volupté et le sens de la profondeur, il nous…
Noli me tangere, écrire la peinture, par Christian Prigent, poète
Supports/Surfaces, Rennes, 1974 Conjointement à la parution de sa correspondance croisée avec Francis Ponge, Une relation enragée, les éditions L’Atelier contemporain publient de Christian Prigent La peinture me regarde, cinquante textes sur l’art écrits entre 1974 et aujourd’hui. C’est dans le « désarroi » de la représentation que se fonde pour Christian Prigent la nécessité poétique de…
Grèce, permanence d’une civilisation, par François Halard, photographe esthète
© François Halard Au commencement de l’Occident était la Grèce, ses statues polychromes blanchies par le temps, son ciel azuréen, la dilution du moi dans l’étendue liquide des eaux qui la bordent. Le temple de Délos éblouissant Heidegger, un éclair, l’apparition d’Apollon, un marcheur portant de belles cnémides. © François Halard Une grandeur passée, géniale,…
Dame à la licorne, joi d’amor, par Yannick Haenel, écrivain
« Il faudra se laisser aller à l’aventure ; et vivre personnellement le trésor. » Il fait froid, très froid, d’un froid spécial touchant aussi bien l’espace que le temps, créant une sorte de paralysie générale. Il y a foule sur les boulevards, mais vous constatez pourtant qu’il n’y a personne. Vous ouvrez la porte…
L’extravagante beauté du Deep South, et le mal, par Sally Mann, photographe
On connaît essentiellement Sally Mann pour son livre sublime Immediate Family paru en 1992, dans lequel la photographe américaine née en 1951 dévoilait sans fausse pudeur sa vie de famille, et le corps nu de ses enfants, entre innocence et approche intuitive de la sexualité. Une ferme de cent soixante hectares, une rivière, des arbres…
Sol LeWitt, une passion, une amitié, par Yvon Lambert, galeriste, collectionneur
Sol LeWitt est le premier numéro des Cahiers, qui seront consacrés aux artistes de la Collection Lambert en Avignon. On peut penser bien sûr aux Cahiers du Musée national d’art moderne, à la volonté de mieux faire connaître des œuvres majeures, à des ouvrages faisant date, à l’art pour tous. Il inaugure logiquement une série…
La peinture métaphysique de Djamel Tatah
Les peintures de Djamel Tatah sont immédiatement reconnaissables : des personnages mélancoliques, songeurs ou soucieux, isolés sur des aplats de couleurs, des migrants stoïques étonnamment présents malgré leur allure de silhouettes découpées. Il y a en eux une insondable solitude, mais aussi toute la trame des drames contemporains – les millions de déplacés, de déportés, que…
Talismans, par Stéphane Zagdanski, peindre le retrait de la parole
Au ravage se confondant avec le triomphe de la métaphysique en son déchaînement nihiliste, Stéphane Zagdanski oppose le retrait de l’être comme prière. En un geste absolu, l’écrivain Zagdanski (L’impureté de Dieu : Souillures et Scissions dans la pensée juive, Céline Seul, Le sexe de Proust, De l’antisémitisme, Noire est la beauté) a décidé de réécrire…
L’enchâssement des temps et des espaces, Grand Mekong Hotel, par Jean-Christophe Norman (3)
« Au printemps 2015, Jean-Christophe Norman s’est rendu au Cambodge avec l’idée de reproduire sur le Mékong les contours de l’appartement dans lequel Marguerite Duras a vécu à Paris rue Saint Benoît et que le cinéaste Benoît Jacquot lui a dessiné de mémoire. Il était alors questions d’opérer une soudure dans l’espace et de faire se…