Eva Gonzalès « Chère Eva je vous aime, vous, votre esprit, votre talent et votre vocation. » Rencontre avec une jeune femme moderne pourrait être le titre d’un roman autobiographique d’Anne Wiazemsky, d’Annie Ernaux ou de Florence Delay, mais c’est un portrait, par l’écrivain Elisabeth Jacquet (Mon Mari et moi, Avec nous/Le retour), d’Eva Gonzalès (1847-1883), peintre…
Étiquette : Edouard Manet
Le centre, le vide et la négation de la négation, par Philippe Sollers, herméneute
« J’ose l’avouer : je vis chaque minute comme une préparation à être savouré par le néant. Il m’attend, il salive, je suis sa proie préférée, je lui dois tout, même si rien n’est tout. Aucun désespoir, le soleil brille, et voici le soir charmant, ami du criminel. Pas de four crématoire, mon squelette a le…
De la possibilité d’un dialogue avec l’invisible, par Geoffroy Mathieu, photographe
Geoffroy Mathieu est un photographe attentif à ce qui de l’invisible informe le présent. Prenant appui sur les recherches les plus avancées en astrophysique – des milliards de particules noires traversent en permanence chaque point de réalité – son travail est une recherche de disponibilité à ce qui vient. Son dernier livre, Matière noire (Poursuite…
August Strindberg, peau rouge, masque blanc
Dans une lettre datée du 1er février 1895 à Paul Gauguin, qui lui a proposé d’écrire la préface de son catalogue, le dramaturge, peintre, et critique d’art suédois, August Strindberg (1849-1912) lance de façon cinglante, et avec une grande lucidité : « Je ne peux pas saisir votre art et je ne puis pas l’aimer. (…)…
La corne acérée du taureau, une iconographie de la corrida, par Ozvan Bottois
Dans un texte intitulé « De la littérature considérée comme une tauromachie » constituant la préface de son maître livre autobiographique, L’Âge d’homme (1939), Michel Leiris écrit : « Ce qui se passe dans le domaine de l’écriture n’est-il pas dénué de valeur si cela reste « esthétique », anodin, dépourvu de sanction, s’il n’y a rien, dans le fait d’écrire une œuvre…
Ut pictura poesis
On n’attendait pas forcément le photographe Jeff Wall du côté du petit format, quand ce sont les images-tableaux, très sophistiquées, saturées de références à l’histoire de l’art, et les lightboxes (caissons lumineux) qui ont imposé le nom du maître de Vancouver. Depuis 1970, Jeff Wall appréhende le monde comme s’il s’agissait d’un théâtre d’images, s’inspirant…