©Roland Sénéca « Ce fond fructifère, lui aussi, / est béant, / cette / descente / est l’une des couronnes / de fleuraison sauvage. » (Paul Celan) Plus le corps vieillit, plus il est drôle, comme celui d’un nouveau-né à peine sortir du giron. Il se disloque, s’épanche, s’épate, prend ses aises, s’écroule. Essaie encore, rate encore,…
Étiquette : Georges Perros
Complices de l’ombre, André Breton et Jean Paulhan, écrivains
« Aragon s’excuserait de sa note hâtive. Comme moi c’est à Rimbaud qu’il fait remonter toutes ses grandes émotions en art. » (André Breton) Il y a entre André Breton et Jean Paulhan un profond respect intellectuel, doublé d’une méfiance du premier envers les institutions, soucieux cependant de s’assurer une reconnaissance. Leur correspondance – 160 lettres allant…
Ode à la liberté, par la revue L’Atelier du roman
« Combien peu nous chaut la liberté, cette inconfortable solitude, et quel entrain nous avons mis à élaborer les outils de notre propre asservissement. » (Slobodan Despot) Je n’arrive pas à trouver le temps de lire attentivement tous les numéros de la revue de Lakis Proguidis, L’Atelier du roman, j’ai bien entendu tort. Sa dernière livraison intitulée…
Du rôle civilisateur de la langue, et de la littérature, par la Nouvelle Revue Française
L’odalisque, c.1749, François Boucher « J’ai vu que ce que le « monde blanc » avait à offrir n’avait pratiquement rien pour moi d’une extase, rien de la vie, de la joie, des excitations, de l’obscurité, de la musique, pratiquement rien de la nuit. » (Jack Kerouac) Il ne m’est pas possible, par manque de temps, de rendre compte…
Douarnenez, prolétaire et armée, par Stéphane Lavoué, photographe
©Stéphane Lavoué J’ai dit à plusieurs reprises déjà tout le bien que je pense du travail photographique de Stéphane Lavoué sur les hommes, les mythes et les mythologies quotidiennes. Des grincheux lui reprochent quelquefois son systématisme dans l’art du portrait, les clairs-obscurs dramatisés, le regard informé par la peinture du Siècle d’or espagnol ou hollandais,…
En Neuroleptie, par Christophe Esnault, poète
© Aurélia Bécuwe « Car quand tu es à 400 miligrammes / A 500 milligrammes / A 600 milligrammes / A 800 milligrammes / Tu as pris tellement de poids / Que tu n’entres pas dans la cabine de douche » Ça ne va pas toujours très fort pour Christophe Esnault – des troubles de la sensibilité…
L’esclavage moderne, et le chant de la littérature, par Joseph Ponthus, écrivain
« J’écris comme je travaille / A la chaîne / A la ligne » A la ligne de Joseph Ponthus commence ainsi, qui engage une lecture immédiate : « Aux prolétaires de tous les pays / Aux illettrés et aux sans dents / Avec lesquels j’ai tant / Appris ri souffert et travaillé // A Charles Trenet / Sans…
Le passage des frontières, par Yvon Le Men, poète
« Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons le moyens » (Mahmoud Darwich) Après Une île en terre consacré au hameau et aux rêveries de son enfance (2015), puis en 2017 Le poids d’un nuage (les paysages bretons, les lectures, la peinture), Bruno Doucey a publié en 2018 le dernier volume de la trilogie…
La poésie comme expérience, une nouvelle donne, par la NRF, revue apollinarienne
« J’ai accompli mon devoir et fait la propagande du sens poétique qui est en train de se perdre par la faute des littérateurs et des intellectuels qui ont ourdi contre lui les puissantes armes humaines de l’ironie et de l’analyse. » (Federico Garcia Lorca) Il me fallait ce matin des phrases intelligentes, raffinées, brutes,…
Une vie ordinaire, par Paol Keineg, poète
« Le temps est beau, on voit les clochers de Hanvec et de Rumengol, et moi j’écrase les doryphores à deux pieds avec le sentiment exaltant d’écraser l’infâme. » Paol Keineg n’a pas besoin de jouer au poète pour en être entièrement un. Lorsqu’on connaît la sensation poétique de l’existence, sa fragilité, son inouï, sa drôlerie, et…
Il fait un temps d’Yvon Le Men
Diastole, systole, diastole. Dehors, dedans, dehors. Se souvenant aussi bien de Georges Perros (Poèmes bleus), de Nicolas Bouvier (Le dedans et le dehors), que du maître Louis Guilloux, Yvon Le Men construit ainsi, dans le battement du cœur et des pas dans les labours, Le poids d’un nuage, le deuxième tome de son autobiographique poétique,…
Il n’y a pas de terre promise, par Paol Keineg
Nombreux sont les amis du poète et traducteur Paol Keineg à se demander quel peut bien encore être le lien à la Bretagne d’un homme qui écrivit dès son entrée en littérature deux livres majeurs, Le poème du pays qui a faim (Traces, 1967) et Hommes liges des talus en transe (P. J. Oswald, 1969)….