« Il ne faut pas faire la révolution pour donner le pouvoir à une classe, mais pour donner une chance à la vie. » (D. H. Lawrence) Depuis trente ans, Bernard Noël et Michel Surya échangent par mails leurs réflexions sur les désastres du temps, la bascule vertigineuse de notre pays dans le démonde, et…
Étiquette : John-Jefferson Selve
My chief happiness manager est un salaud, par la revue Lignes, n°62
Le dernier numéro de la revue Lignes (62), consacré aux « mots du pouvoir et au pouvoir des mots », est excellent, qui offre à ses contributeurs la participation à un dictionnaire critique permettant, à la façon de Victor Klemperer, ou de Eric Hazan, de faire un état des lieux des maux langagiers pourrissant notre…
L’enfance contre l’utilitarisme, deux ans de chroniques, par Anne Dufourmantelle, psychanalyste et philosophe
« Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé à l’âge adulte. » (Freud) L’intelligence, la clairvoyance, la lucidité, le sens de l’écoute d’Anne Dufourmantelle, psychanalyste et philosophe, manquent. Entrée en 2015 comme chroniqueuse régulière au journal Libération (pages « Rebonds ») – auprès de Cynthia Fleury, Ruwen Ogien, Corine Pelluchon, Sandra Laugier, Michaël Foessel et…
Possession Immédiate, des éclats de joie, par John Jefferson Selve et ses amis
Quelque chose va se produire, se produit, nous sommes trop tristes, trop isolés, trop malades, trop inquiets. Il nous faut des astres, et des brassées de rires, et des mains à serrer, et des bouches à aimer. « C’était une nuit extraordinaire, écrit Jean Giono. Il y avait eu du vent, il avait cessé,…
La Besogne des mots, Georges Bataille, Cahiers 4
« Bataille a fait de la devise du diable – Non serviam – celle de la littérature. » (Michel Surya) Elégant, intelligent, effervescent. Le numéro 4 des Cahiers Bataille, qui est un dictionnaire critique conçu en hommage à la revue Documents (1929-1930), est un outil de travail formidable pour comprendre et questionner un penseur et…
Stratégies de la pénombre, Possession immédiate, volume IX
Avançant vers des horizons sans cesse mouvants, la revue Possession immédiate s’impose comme un espace de liberté devenu très rare aujourd’hui. Recherchant les pulsations de vie partout où celle-ci se présente, de préférence loin des humains suffrages devenus mortifères, la revue de John Jefferson Selve et de ses beaux amis lance pour son neuvième numéro…
Mi ritrovai per una selva oscura, un Début de siècle, par les photographes Anton Bialas et Kamilya Kuspanova
Essentiels à l’identité visuelle polyphonique de la revue Possession Immédiate, il était naturel que le premier livre de photographies du tandem Anton Bialas et Kamilya Kuspanova soit publié par John Jefferson Selve, créateur et animateur d’un collectif en prise directe sur le contemporain, l’inquiétude d’être au monde et les fulgurances de la rencontre. Intitulé Début…
Quelques Iris messagères, pour la revue Edwarda
Surtout, chère âme, ne te retourne pas ! C’est Iris messagère, ailes d’or, pieds légers, nus sur le parquet. Vous la croisez, ne la quittez plus, mais, à l’évidence, c’est elle qui vous a choisi. La suivez, fidèle, amoureux tel Pythagore des mystères de la géométrie, qui est un porche. Ruée de tous les…
L’apaisement, mais follement, par la revue Possession Immédiate
« … je sortais de la guerre doucement gâteux, peut-être bien, à la manière de ces splendides idiots de village… » La phrase est de Jacques Vaché, mais elle pourrait désigner le projet moral du dernier numéro de la revue Possession Immédiate : sortir de la guerre, peut-être plus idiots, moins idiots, idiots, à la façon…
La photographie comme guérison, par Henry Roy
Henry Roy, artiste d’origine haïtienne, considère la pratique photographique comme une activité magique, très rationnelle, et sans folklore. Considérant les meilleures photographies comme des puissances d’action considérables (des photos-mantras), Henry Roy donne à l’imaginaire une place prépondérante, abordant la réalité comme l’une des modalités du rêve. Repéré depuis plusieurs années dans les revues Purple, Edwarda…
Le point de vue d’un bouseux, L’été des charognes, premier roman de Simon Johannin
Simon Johannin a écrit son roman, L’été des charognes, comme qui découvre en jouant, sans complexe excessif, les lois de son instrument. Véritable geste d’écriture, ce premier livre frappe par l’intensité de sa tenue, plongeant le lecteur dès son ouverture dans un monde d’intelligence violente et de malignité, où les bêtes et leurs excréments forment…