« La dimension christique du journaliste qui, au péril de sa vie, cherche la vérité est encore une réalité. Entre missionnaire et casse-cou, certains s’essayent à cette discipline qui est tout sauf un sacerdoce rempli de bonnes intentions. » (Yan Morvan) Yan Morvan ne fait pas la leçon, sauf à ceux qui la lui font. Il peut…
Étiquette : Louis-Ferdinand Céline
Céline, avec ou sans pinces à linge, par Jean-Pierre Thibaudat, écrivain, journaliste
« La nuit dans le lit – il dormait assis, allongé il ne pouvait pas – il me disait : « Ecris ! » J’avais toujours un petit carnet à côté de moi. Comme il ne dormait pas, ou très mal, il ressassait. Il pouvait buter toute une journée sur une phrase. C’était comme de la musique. Très rythmée. Il…
L’incurable présent et le feu du verbe, par Guillaume Basquin, écrivain
« qu’est-ce qui fait 999 fois clic-clic & une fois clac me demande ma plus jeune fille Ninon ? le savez-vous ? non ? eh bien un mille-pattes avec une jambe de bois pardi ! » C’est entendu, cet homme-là est le diable, ou tout simplement un dément. Quel crédit en effet accorder à un individu capable de confondre un tableau…
Paris bifrons, par Jean-Christophe Bailly, écrivain
« Je me souviens d’avoir été assez tard alerté par une musique qui me sembla extraordinaire, c’était celle d’une kora et elle venait d’une radio ornée de lumières clignotantes accrochée à une bicyclette qui s’en allait dans la nuit : ce que le récit africain de cette musique mandingue ouvrait dans Paris c’était bien sûr la signature…
Souvenirs du monde littéraire, par Roger Grenier, écrivain
« Sa grande érudition et son sens exceptionnel de l’observation étaient toujours mis au service d’une philosophie de l’indulgence. Ses portraits, parfois sarcastiques, ne sont jamais totalement à charge. » (Jean-Marie Laclavetine à propos de Roger Grenier) Il me plaît de rencontrer l’histoire littéraire française par la bande, au travers d’anecdotes, de récits brefs, de souvenirs colligés….
La guerre dans la tête, par Louis-Ferdinand Céline, écrivain
« J’ai bien dû rester là encore une partie de la nuit suivante. Toute l’oreille à gauche était collée par terre avec du sang, la bouche aussi. Entre les deux y avait un bruit immense. J’ai dormi dans ce bruit et puis il a plu, de pluie bien serrée. Kersuzon à côté était tout lourd tendu…
Ecrire au bruit des tarabouks, par Gustave Flaubert, écrivain, épistolier
« Si tu veux savoir l’état de nos boules, nous sommes couleur de pipe culottée. Nous engraissons, la barbe nous pousse. » Philippe Sollers a souvent recommandé de commencer la journée, non seulement par la lecture du journal (leçon de Hegel), mais par celle de quelques lettres de la correspondance de Voltaire, ou de Louis-Ferdinand Céline. Voltaire…
Souvenirs militaires de la Grande Guerre, par Charles Vildrac, poète, dramaturge, et soldat
« Passé dans la réserve de l’Armée active, ce ne fut qu’une semaine après la déclaration de guerre que, selon l’ordre d’appel, je me rendis à Fontainebleau. J’eus le temps, auparavant, d’assister aux premiers déchaînements de la sottise nationale, aux excès d’une populace en proie au prurit chauvin. » Oui, la littérature change la vie. D’avoir lu…
L’amour sur feuille de papier, par Claudine Brécourt-Villars, érotophile
« L’avenir, écrit Louis-Ferdinand Céline en 1932 dans Voyage au bout de la nuit, je vois comment qu’y sera… Ça sera comme une partouze qui n’en finira plus… Et avec du cinéma entre… Y a qu’à voir comment que c’est déjà ! » Il y a des livres qu’on ne lit que d’une main, ou,…
The virus is the médium, à propos d’une pandémie, par Guillaume Basquin, écrivain, éditeur (2)
Pour y voir clair, pour ne pas être seuls à réfléchir, pour être ensemble, et pour ne surtout pas en rajouter dans les commentaires oiseux, j’ai proposé à quelques amis de choix d’intervenir dans L’Intervalle à propos de la pandémie virale que nous vivons actuellement, et des mesures exceptionnelles que nous supportons quant aux privations…
Ensemble, alléger notre fardeau, par Mathieu Riboulet, écrivain
« Car nous sommes dans un temps d’attentat, de violence, de respirations courtes, d’hébétudes transitoires, de confusions profuses, un temps de crépuscule, car nous sommes dans des villes hantées par des fantômes, hantées par des mendiants, et quand les uns nous parlent nous entendons les autres, nous tendons des aumônes, nous ramassons des balles,…
La guerre en province, par Louis Guilloux, écrivain
« La guerre en province est sourde. C’est une guerre de taupes. Elle est polie. Les ennemis se rencontrent cent fois par jour, au coin des rues, et chaque fois qu’ils se rencontrent, ils échangent un salut. Ils observent d’autant mieux cette correction, qu’ils appartiennent au même corps, et ont à cœur de n’en point…