Ada et Louis, une histoire d’amour, par Ada Bligaard Søby, réalisatrice

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© Ada Bligaard Søby

The best is yet to come, de la réalisatrice danoise Ada Bligaard Søby est un conte de fée moderne, l’histoire, sous forme d’images, de la rencontre entre une femme née en 1975, Ada, prénom hautement nabokovien (l’ardeur), et Louis, son roi, né en France en 1966.

Ces deux-là s’aiment, se mettent en scène, jouent un peu la comédie, impossible de démêler la vérité de la fiction, comme en chacun.

S’aimer, s’inventer, se froisser, s’éloigner.

Baiser, bascules, bad mood, désirs, peine d’amour.

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© Ada Bligaard Søby

Organisant la rencontre de l’image indicielle et de l’ellipse, The best is yet to come, publié à Berlin chez Kehrer Verlag, n’explique presque rien, laisse le spectateur construire des continuités, imaginer des ruptures.

C‘est un livre rock, parfois punk, bourré de charme, d’images vintage, de traces d’existence.

Un paquet de Gauloises légères, des guitares, des valises, des canettes de bière, des seins nus, des baignoires, des enfants, des moments de gloire : My night with Kate Moss (page 100).

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© Ada Bligaard Søby

Il y a New York, Allen Ginsberg, the great Patti, une machine à écrire, des motos, un bar.

The Beat Generation dans les années 1990.

Quand ils se sont rencontrés, Louis conservait précieusement deux boites pleines de photos qu’il ne montrait pas.

A l’heure de concevoir leur livre, ces images souvent de peu de valeur technique, mais possédant une charge émotionnelle très grande, ressurgissent. Elles sont piteuses, et merveilleuses : « When Ada told me about this project I knew it meant putting very cute photos of her with very fucked-up pictures of me in various states of degradation, dehydration and madness. »

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© Ada Bligaard Søby

Tout commence par des parents, la mère d’Ada en Union Soviétique, celle de Louis, jeune fille en culotte de bain photographiée au Maroc dans les années 1960 entre deux Touaregs. Les pères, la fratrie, l’enfance.

La grand-mère d’Ada en voyage à Berlin en 1936 pour assister aux Jeux Olympiques, photographiant un zeppelin et le balcon d’Hitler.

Maintenant, la belle voyageuse est une vieille femme se mourant dans un lit d’hôpital (page 39).

Louis ? « I don’t know what my grandmother was doing in 1936. »

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© Ada Bligaard Søby

Voici Ada et Louis adolescents. Doigts d’honneur et métamorphoses physiques, séduction immédiate de corps ouverts aux premières fois.

Deux êtres vivant en parallèle, étudiant, voyageant (Canada, Etats-Unis), se rencontrant bientôt à New York (Ada va avoir vingt ans), alors que sur les écrans apparaissent, insoumis, beauté du diable, les Kids de Larry Clark.

Ada est ingénue, sublime, pleine de compassion, « she’s also very direct and brutal, full of that world-famous Scandinavian tact. » Pour Louis, je ne sais pas, mais leur couple est irrésistible, témoignant d’un désir de vivre immense, et d’une liberté très inspirante.

Peut-on ne vivre en couple qu’à deux ? Ada apprend que son père avait une double vie secrète au Ghana, y ayant des enfants. Nous les voyons.

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© Ada Bligaard Søby

La jeune amoureuse se fait tatouer sous le sein droit l’initiale L. C’est un talisman, mais il ne suffira pas à protéger leur couple de la rupture.

Des amants, des garçons, des filles.

Nouvelles images.

Nouveaux portraits.

L’amour est devenu un livre, très beau, très inventif et triste.

But, The best is yet to come.

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Ada Bligaard Søby, The best is yet to come, texte de Louis My and Ada Bligaard Søby, designed by Benjamin Ron Graahede, Kehrer Verlag (Berlin), 2018, 164 pages

Kehrer Verlag

Ada Bligaard Soby

 

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