Produire de l’imprévisible, par Edith Roux, photographe et vidéaste

2-Série Les Dépossédés ©Edith Roux

Série Les Dépossédés ©Edith Roux

Menant des projets au long cours, Edith Roux pense la photographie à l’intersection du champ social et de l’art comme puissance de mise en scène à la façon de la défamiliarisation brechtienne.

Son travail questionne, généralement à partir des marges et des points de résistance, les conséquences souvent désastreuses de l’hypercapitalisme, et la façon de les représenter, chaque image étant l’objet d’une tension visuelle, la démarche documentaire se nourrissant d’une réflexion sur la production de représentations.

Très sensible à la cause ouïghoure, Edith Roux ne cesse de réfléchir à la façon d’interpeller par son art l’opinion, tout en montrant la dignité de ce peuple persécuté.

La notion d’identité est ainsi au cœur d’une œuvre refusant cependant les catégorisations faciles pour une approche de la fluidité des genres, des cultures et des territoires, à la façon d’Edouard Glissant et de Paul B. Preciado.

On lira dans l’entretien qui suit des propos très riches sur la place de l’artiste dans la société, et une définition utopique de la ville idéale belle et stimulante.

3-Dreamscape-@Edith Roux

Dreamscape @Edith Roux

Vous vous intéressez aux ravages de l’hypercapitalisme et aux problématiques d’invisibilisation des minorités dominées. Quelle est l’éthique de la photographie telle que vous la pratiquez ?

Oui en effet, mes centres d’intérêt sont ancrés dans des réalités sociopolitiques contemporaines. Mon approche photographique comporte une part documentaire et cherche à mettre en lumière des problématiques, souvent en marge du champ médiatique. Lorsque je commence un projet, je cherche à l’aborder sans apriori, avec beaucoup de curiosité. A travers de nouvelles rencontres, je  noue des relations qui participent à l’élaboration de mon travail. Mes projets se développent sur de longues périodes et se déroulent souvent en plusieurs étapes.

Pour chaque projet je cherche une forme visuelle adaptée aux sujets abordés. Il s’agit d’une forme construite à partir d’éléments puisés dans la réalité. Je me sens proche de Brecht lorsque parlant de la photographie, il déclarait « Il y a donc bel et bien quelque chose à construire, quelque chose d’artificiel, de fabriqué. »  Mes photographies sont en effet « construites », par le cadrage bien sûr, mais aussi le montage, l’outil numérique, le travail en postproduction, etc. Ces constructions visuelles, qui créent un univers en léger décalage avec la réalité, permettent une lecture critique.

Une de mes premières séries, Euroland, a été réalisée entre 1997 et 2000, dans les territoires périurbains en Europe. Ce travail interroge les espaces de la marge, par la représentation de paysages où la diversité de la végétation au premier plan oppose une résistance à l’homogénéisation des zones commerciales, conséquence de la rationalisation de ces espaces par l’économie néolibérale. De façon générale, j’essaye dans mes différents travaux de susciter des interrogations par des procédés visuels, notamment par la juxtaposition ou le montage de plusieurs éléments qui créent une tension. Il revient alors aux spectateurs de résoudre par eux-mêmes ces tensions visuelles.

Même si elle n’est pas au centre, une dimension réflexive sur la photographie et les conditions de production des images peut s’inscrire en filigrane dans mon travail. Dans Euroland, par exemple, la planéité des images, construites sans perspective, nous place devant une surface photographique qui, loin de la transparence, souligne l’opacité de la photographie et nous transporte dans un univers à la limite de la fiction. Les cartes postales animées Meleh nian bêh interrogent de façon critique les conditions de production des images à l’époque coloniale en Côte d’Ivoire. Avec le travail Les Dépossédés, la présence des miroirs sur le lieu des prises de vue questionne, dans le reflet renvoyé par l’espace spéculaire, ma position de photographe qui évolue dans une culture autre.

4-Série Les Dépossédés, ©Edith Roux

Série Les Dépossédés, ©Edith Roux

Dans le prolongement de votre série Les Dépossédés, réalisée dans la ville de Kashgar au Xinjiang, vous continuez actuellement votre travail au contact de la minorité persécutée ouïghoure. Pourquoi vous êtes-vous intéressée particulièrement à la résistance de ce peuple, montré dans toute sa beauté, toute sa noblesse (des visages très dignes sur fond de ruines) ?

Je me suis rendue une première fois en Chine en 1995 où j’ai photographié Shanghai, ville alors en pleine transformation. Les mutations urbaines m’intéressent car ce sont des périodes de transition où de multiples possibles sont encore envisageables. J’y suis retournée en 2003 pour photographier l’évolution de l’urbanisme dans les quartiers périphériques de la ville. Le travail Dreamscape a donné lieu à la publication du livre éponyme paru en 2004 sous forme d’un leporello, et résulte d’un montage de 32 photographies. C’est à Shanghai, dans un restaurant ouïghour, séduite par les saveurs culinaires, que j’ai rencontré la culture ouïghoure pour la première fois. Ces saveurs ont durablement pénétré mon esprit et j’ai commencé à faire des recherches. J’ai alors pris conscience de la répression que connaît la population ouïghoure et du processus d’acculturation mis en œuvre par les autorités chinoises. En 2010, je décide de me rendre dans la région autonome ouïghoure, appelée Xinjiang par les Hans. Pour la série Les Dépossédés, je me suis rapprochée de la population ouïghoure en cherchant effectivement, par mes portraits photographiques, à transmettre toute la dignité et la beauté des personnes photographiées, malgré le décor de ruines qui les environne. Les portraits des Ouïghours se tenant bien droit, se détachent de l’arrière-plan. Ils évoquent la fragilité de leur présence, mais aussi leur force de résistance. Les miroirs, placés dans l’espace urbain et dans lesquels se reflètent des visages, suggèrent, par le hors-champ, les disparus ou les membres de la diaspora. Depuis 2017, la situation a considérablement empiré. Un grand nombre de Ouïghours sont enfermés dans des camps, les enfants sont séparés de leurs parents, et les femmes stérilisées de force, ce qui peut être assimilé à une situation de génocide. Depuis quelques temps, je poursuis un travail avec la diaspora ouïghoure en adoptant une forme visuelle qui cherche à mettre en valeur leur culture tout en impliquant les spectateurs. Ce travail se traduira par des photographies, une installation et une vidéo. Le silence de certains dirigeants politiques face à la disparition programmée d’un peuple et de sa culture me semble incompréhensible et inquiétant. Il est révélateur d’une société où les enjeux économiques et financiers l’emportent sur les valeurs d’humanité. C’est une politique mortifère qui, à long terme, court à sa perte.

Quels souvenirs gardez-vous de l’exposition Mondialisation, mon amour, ayant eu lieu en 2012 à la galerie Le Bleu du Ciel à Lyon – Gilles Verneret et Michel Poivert s’en font l’écho dans l’ouvrage La Région humaine (Loco, 2021) ?

Je garde un très bon souvenir de cette exposition et de l’accueil attentif et chaleureux que lui ont réservé Gilles Verneret et son équipe. La vidéo Sous silence y était aussi présentée. L’exposition avait été coproduite par le centre d’art L’Imagerie de Lannion. La galerie Le Bleu du Ciel a été une des premières à exposer Les Dépossédés.

Gilles avait fait le choix de présenter mon travail avec celui de Jan Stradtmann. C’était très enrichissant car dans nos travaux nous abordons certaines conséquences de la mondialisation effrénée, mais avec deux approches très différentes. Le rapprochement de nos œuvres a créé un dialogue et une tension que j’ai trouvés très stimulants.  

5-Les passant.e.s©Edith_Roux

Les passant.e.s©Edith_Roux

Que pensez-vous de l’expression « documentaire conceptuel » à propos de votre œuvre ?

Je trouve cette expression juste, dans le sens où j’utilise souvent un protocole dans mes travaux, ce qui me rapproche de certains artistes conceptuels. Cependant, j’attache une attention particulière à la dimension esthétique de la photographie, ce qui n’est en général pas le cas chez les artistes conceptuels. Dans certaines de mes vidéos ou de mes photographies, une dimension performative entre aussi en jeu. Par ailleurs, dans beaucoup de mes projets, les formes photographiques que j’adopte interrogent le processus de production des images, introduisant ainsi une dimension réflexive sur le medium photographique. Le terme documentaire convient aussi à mon travail qui puise dans des réalités géographiques, historiques, sociales ou politiques contemporaines. De manière générale, je me méfie tout de même des étiquettes qui peuvent figer les travaux dans des catégories qui ne rendent pas compte de toute la diversité du travail.

Comment pensez-vous la notion d’identité, au cœur de votre installation vidéo Les Passant.e.s ? Les réflexions sur la mondialité, le Tout-Monde, la créolisation du philosophe, poète et romancier Edouard Glissant ne vous inspirent-elles pas ?

Oui, la lecture d’auteurs tels qu’Edouard Glissant a été très enrichissante pour mon travail. Les pensées autour de la mondialité ou de la créolisation me semblent essentielles aujourd’hui. Elles ont en partie inspiré l’œuvre vidéo Les Passant.e.s. Dans cette installation, un être androgyne évolue au milieu d’une nuée d’éphémères, ces insectes qui apparaissent à la fin de l’été et ne vivent que quelques heures. Le personnage non-binaire danse au milieu des insectes volants en traversant des espaces, figurés ici par des écrans. La chorégraphie évolue en fonction des changements de couleur du costume et exprime plusieurs qualités. Parfois, le personnage entame un dialogue de séduction avec un.e autre, figure de l’altérité enfouie en chacun de nous. Une altérité dont l’identité fluide revêt plusieurs couleurs, plusieurs genres et évolue jusqu’à la fin du parcours visuel. La chorégraphie traduit les métamorphoses du personnage et place la fluidité de l’identité au centre d’un mouvement jamais achevé.

Glissant a souvent évoqué l’idée d’une identité fluide qui se transforme et se construit et chaque nouvelle rencontre,  sans se diluer, mais en préservant sa particularité, voire son opacité. Il place laquestionde la Relation au cœur de la pensée du Tout-monde, qui permet un processus d’individuation émancipateur, c’est-à-dire la possibilité « de changer en échangeant avec l’autre ». Cette pensée est absolument essentielle aujourd’hui pour permettre le vivre ensemble qui s’oppose aux tendances communautaristes. L’avenir se situe dans la créolisation de nos sociétés. Selon Glissant, il s’agit « d’un métissage qui produit de l’imprévisible », c’est-à-dire que la créolisation, « c’est la créolisation des cultures du monde d’aujourd’hui dans leurs particularités, leurs diversités, leurs différences, qui se mettent en contact et qui produisent de l’imprévisible. » La pensée de Glissant se prolonge à travers de nombreux penseurs contemporains tels que Patrick Chamoiseau, Achille Mbembe, Nadia Yala Kisukidi, Souleymane Bachir Diagne, qui sont essentiels aujourd’hui.

Pour la vidéo Les passant.e.s, j’ai également puisé dans la pensée de Paul B. Preciado qui remet en question toutes les dimensions normatives de la société en terme d’identité genrée. Il s’agissait pour moi de faire une proposition visuelle qui réponde à des questions féministes de façon non frontale et binaire, en cherchant à éviter les pièges de l’essentialisme. La diversité des mouvements chorégraphiés du personnage, dont le costume change de couleur en conséquence, cherche à traduire « l’infinie variation des modalités d’existence » (pour reprendre les termes de Paul B. Preciado) au-delà des codes culturels « hétéronormatif » de la masculinité et de la féminité. Dans Un appartement sur Uranus,  Preciado qui incarne la traversée par sa décision de changer de sexe,  se réfère à la notion de tremblement énoncée par Glissant qu’il cite: « La pensée du tremblement n’est pas la pensée de la peur. C’est la pensée qui s’oppose au système. »

Comment avez-vous conçu votre exposition récente au musée Denys-Puech de Rodez intitulée Traversées ?

Cette exposition a été conçue comme un puzzle où chaque fragment constituait une proposition visuelle à partir des œuvres réalisées lors de ma résidence d’artiste dans le quartier des Quatre-Saisons. Chaque spectateur pouvait reconstituer le puzzle selon sa propre subjectivité. Le quartier d’Onet-le Château, à la périphérie de Rodez, a pu bénéficier du programme « politique de la ville » et d’une rénovation urbaine visant à améliorer le cadre de vie des habitants. J’aime aborder un territoire par de multiples points de vue qui résonnent de façons différentes chez chaque visiteur. Ici, mes approches avaient trait à l’évolution de l’urbanisme, à la dimension humaine révélée par la richesse des différentes cultures présentes sur le territoire, aux traces laissées par la destruction de certains immeubles, ou encore à une dimension réflexive sur la photographie elle-même. J’ai eu la chance de pouvoir accrocher sur les deux niveaux du musée. Par l’accrochage, un dialogue s’est établit entre les œuvres, ce qui j’espère, a permis de mettre en mouvement la perception des visiteurs dans l’espace d’exposition.

6-Exposition Traversées, musée Denys Puech, Rodez

Exposition Traversées, musée Denys Puech, Rodez

Vous travaillez beaucoup les notions de ville, d’urbanité, d’inscription dans un territoire. Comment imaginez-vous la ville idéale ?

C’est une question complexe car en fait elle s’inscrit dans un projet de société et il est difficile d’y répondre en quelques mots. Je vais toutefois tenter de faire quelques suggestions, même si elles paraissent utopiques.

J’imagine la ville idéale comme une ville hybride où se mêlent nature et urbanité. Elle est de taille modeste, inférieure à un million d’habitants et respecte la diversité des besoins humains et non-humains. La structure urbaine n’est ni régulière, ni rectiligne et l’imprévisible, l’inconnu, peut surgir au détour de chaque rue. C’est une ville qui ne répond pas aux exigences de la rentabilité financière. C’est une ville de la diversité, sans centre ni périphérie, où se côtoient des habitants de multiples appartenances sociales et culturelles. C’est une ville inclusive où diverses activités économiques partagent les mêmes espaces. Ce sont des espaces qui communiquent entre eux et dont les citadins se sentent responsables. L’espace public est un espace de partage,la présence de mobilier urbain, permet de s’arrêter, de prendre des temps de repos, de faire des rencontres. Un exemple de mobilier urbain serait un module amovible, fabriqué à partir d’une matière organique solide, transparente et placée sur pilotis, à hauteur de la cime des arbres. Dans ce module, de taille modeste (environ 6 m2),  il est possible de s’allonger, de lire, d’inviter d’autres personnes à partager un moment. La transparence des parois permet de se créer une sphère intime, tout en étant en contact avec l’espace public. Des ouvertures dans les parois facilitent la circulation de l’air. Les parois isolantes réduisent l’impact sonore de la ville.

La mobilité se fait essentiellement en deux roues, en tramway ou en taxi collectif. Beaucoup d’espaces végétalisés permettent à des animaux d’y trouver leur place. Les immeubles ne dépassent pas cinq étages, ils sont conçus pour pouvoir y faire de l’écoagriculture et de l’apiculture sur les toits. Des espaces de taille modérée, dédiés à la permaculture, sont situés dans chaque quartier et permettent de fournir en légumes une partie de la population et d’assurer une certaine autonomie alimentaire. De nombreuses arcades bordent les rues pour se protéger de la pluie ou du soleil. La ville idéale est une ville sans caméras de surveillance. C’est une ville qui laisse place au hasard, à la surprise, à l’imaginaire, à la créativité.

7-Blow up©Edith Roux

Blow up©Edith Roux

Votre travail Blow up, faisant bien entendu référence au film du cinéaste italien Michelangelo Antonioni, métaphorise-t-il notre incapacité à voir finement, ou la cécité au cœur du tout regard ?

En effet, dans l’installation photographique Blow up, j’ai photographié un oiseau sur une piste d’atterrissage de l’aéroport de Rodez, lieu de transit et de mobilité. Trois photographies sont présentées dans des formats différents qui traduisent l’évolution de la façon dont les images sont tirées et encadrées au cours des dernières décennies. Dans la première image,  tirée en petit format et présentées dans un cadre avec passe-partout, l’oiseau est à peine visible. Dans la deuxième, l’oiseau est visible, mais commence à être pixellisé. Dans la troisième image, tirée en grand format sur dos bleu et collée directement sur le mur, l’oiseau, fortement agrandi, laisse apparaître une importante pixellisation qui nuit à la lisibilité de la photographie (les pixels remplacent le grain argentique de la photographie agrandie dans Blow up). Je me suis bien sur inspirée du film Blow up, mais ici le cadavre, présent dans le film d’Antonioni, est remplacé par un oiseau.  Ce dispositif nous éclaire sur la dimension illusoire de la réalité. Agissant comme un filtre pour notre regard, les pixels renvoient à une réalité qui semble toujours nous échapper. Au-delà de questions réflexives, une dimension écologique peut également nourrir la lecture de cette œuvre. La présence de l’oiseau (une bergeronnette) sur la piste d’atterrissage semble fragilisée par sa perception pixellisée, évoquant ainsi, de façon métaphorique, les différentes espèces d’oiseau menacées de disparition.

Placée à l’entrée de l’exposition, cette installation photographique agit peut-être, en guise d’introduction, comme une mise en garde ou un effet de distanciation qui nous invite à visiter l’exposition d’un regard critique.

Vous ne cessez de changer de forme, d’adapter le support à votre pensée. La métamorphose est-elle chez vous principe de désennui ?

Oui, tout à fait, mes idées cheminent en cherchant une nouvelle forme visuelle adaptée à chaque projet. Je n’enferme pas mon travail dans un style, ce qui peut parfois en dérouter certains. Je laisse libre cours à mon imagination et chaque recherche est une nouvelle aventure visuelle, reflet d’une pensée en mouvement. C’est ainsi que depuis environ vingt-cinq ans, mon travail évolue de façon rhizomique et espère voir chaque racine se renforcer à la rencontre de nouvelles racines qui cherchent à se développer sur le fil fragile d’une pensée en devenir…

De quels travaux photographiques contemporains vous sentez-vous proche ?

J’ai toujours beaucoup de plaisir à regarder les photographies de Luigi Ghirri. II a réussi avec une grande subtilité, à traduire les métamorphoses du paysage contemporain dans sa région de l’Emilie-Romagne. Ses compositions visuelles où réalité et images se mêlent, interrogent avec beaucoup de grâce l’omniprésence de l’image photographique dans nos sociétés.  

Je me sens également proche de beaucoup d’artistes plus contemporains. Pour n’en citer que quelques-uns, le travail de Taysir Batniji autour de l’exil, de la trace et de la mémoire me touche beaucoup. J’apprécie particulièrement sa position en décalage avec celle des médias et l’humour présent dans certaines de ses œuvres qui abordent pourtant des sujets politiques graves. Je regarde depuis un moment le travail de Sophie Ristelhueber avec beaucoup d’intérêt. Je sens une affinité avec son approche à la fois documentaire et plastique et où la représentation des ruines, des marques du temps, des traces laissées par l’homme sur les territoires, témoignent de son implication dans la société contemporaine. Les projets documentaires que mènent ensemble le photographe Philippe Bazin et la philosophe Christiane Vollaire sont le reflet de leur fort engagement artistique et politique. Les photographies documentaires de Bazin, enrichies par les analyses philosophiques de Vollaire, basées sur des recherches de terrain approfondies, proposent une lecture ouverte et critique du monde contemporain. J’apprécie l’approche visuelle d’un autre couple, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, notamment pour l’attention qu’ils portent à l’utilisation de documents issus de leurs archives personnelles, à la représentation de l’invisible et de l’absence, et à leur volonté de lutter contre l’oubli. Il y a de nombreuses œuvres avec lesquelles je sens une affinité. Le travail de beaucoup d’autres artistes pourrait encore être évoqué …

Propos recueillis par Fabien Ribery

unnamed

Edith Roux, Traversée, textes Edith Roux et Pia Viewing, entretien entre Carole Bouzid et Edith Roux, conception graphique Lucie Sahuquet, musée Denys-Puech, Rodez, 2020, 48 pages

Edith Roux – site

Edith Roux participera en juin 2021 au festival Urbi & Orbi (Sedan), elle y  montrera une partie de ce qui était exposé à Rodez et une vidéo encore inédite « Souleymane aux Quatre-Saisons » terminée en 2020

Festival Ubi & Orbi

couv-region-humaine-921x1024

Gilles Verneret et Michel Poivert, La Région humaine, Editions Loco, 2021, 256 pages

002284272

Edith Roux, Les dépossédés, textes de Jean-Paul Loubes, Erik Verhagen, Trans Photographic Press, 2013, 88 pages

Trans Photographic Press – Edith Roux

1-Série Euroland ©Edith Roux

Série Euroland ©Edith Roux

1bis-Série Euroland ©Edith Roux

Série Euroland ©Edith Roux

logo_light_with_bg

Se procurer La Région humaine

Se procurer Les dépossédés

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s