The family of human, par Lise Dua, artiste visuelle

©Lise Dua 

C’est un petit livre délicat dont le titre m’émeut beaucoup, Les loyautés.

Le pluriel indique des attachements, des serments, un lien entre les vivants et les morts.

Présenté sous forme de carnet spiralé comportant une petite trentaine d’images, cet ouvrage de Lise Dua, dont on sait depuis la publication de Je n’écris plus pour moi seule (chroniqué dans L’Intervalle le 9 novembre 2021) le questionnement intense sur la notion de famille et d’interactions, de mémoire et de passages d’expériences, associe photographies issues d’albums personnels et de familles inconnues.

©Lise Dua 

L’idée est belle, de l’ordre d’une union par-delà leur diversité des familles humaines, créant une sorte de fraternité entre les visages et les générations.

Il y a alternance entre le noir & blanc et les couleurs, les époques se mélangent, seul importe le continuum du vivant, quelle que soit la forme des corps.

Devant ces images, on se prête à repenser aux nôtres, à nos mères, nos petites sœurs, nos aïeux.

Eloge de la tolérance, Les loyautés invente un espace démocratique absolu.

©Lise Dua 

Nos individualités ne s’opposent pas, mais entrent en relation.

Nous nous dépouillons et nous nous découvrons plus forts de l’abandon de nos oripeaux identitaires.

Les loyautés est une œuvre de tendresse, envers les petits doigts boudinés du nourrisson, envers les couleurs de notre enfance, envers le collant déchiré.

Et les yeux rouges à l’instant du flash.

Et les habits du dimanche.

©Lise Dua 

Et les repas de famille dans le jardin (très beau diptyque où les images en noir & blanc se prolongent dans la couleur) par-delà les ans.

Les roses, les robes à cerises, les poupées, la main protectrice des adultes, la première tomate croquée par l’enfant à pleine bouche.

Famille, je vous hais, proclamait André Gide, oui bien sûr, mais rien n’interdit de les rêver sans les insupportables névroses qui les animent et les inhibitions qu’elles transmettent, sans l’ennui profond des comportements normés, sans le refus de la vérité par peur du scandale.

©Lise Dua 

Les loyautés est ponctué de photographies de mains sur fond noir.

La prestidigitation est assumée, et l’histoire sans parole devient un article-bouteille lancé dans l’océan numérique.

Lise Dua, Les loyautés, couverture imprimée en sérigraphie par Olivier Bral, autopublication, 2022 – 200 exemplaires

https://lisedua.com/

Travail présenté une première fois à La Conserverie, un lieu d’archives, Metz – direction Anne Delrez

https://metz.fr/lieux/lieu-372.php

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