© Joakim Kocjancic
Né en 1975 à Milan, vivant et travaillant à Stockholm depuis 1996, Joakim Kocjancic est un photographe à la recherche de son identité profonde, n’ayant cessé de parcourir le Vieux Continent.
Après Paradise Stockholm (Journal, 2014), Europea est sa deuxième monographie publiée en Suède, aux éditions Max Ström.
© Joakim Kocjancic
C’est un livre en noir et blanc très puissant, autoportrait de l’artiste en autant de villes et de personnages/passants rencontrés.
Nous sommes dans la rue avec lui, à Londres, à Lisbonne, à Rome, à Anvers, à Madrid, à Venise, à Gênes, à Berlin, à Paris, à Amsterdam, à Naples, à Kiev, à Palerme, à Saint-Ouen, à Turin, à Carrare.
© Joakim Kocjancic
Déplacements, carnaval permanent, liberté.
Vitesse, contacts, dégagement.
Traffic, flux, énergie.
Soleils noirs de la mélancolie.
© Joakim Kocjancic
La forme d’un visage, la forme d’une ville, la forme d’un building, la forme d’un destin.
Europea marche sous la pluie, Europea te regarde, Europea te nargue, Europea se fout de toi.
Joakim Kocjancic saisit des instants, des architectures, des gestes.
© Joakim Kocjancic
Son livre est une sorte d’anthroposcope sauvage aux dimensions d’un continent.
Des lignes, des yeux, la queue d’un paon.
Lunettes de soleil, costumes, café, art de vivre.
Rires, inquiétudes, attentes.
© Joakim Kocjancic
Europea est une femme noire de peau, est un travesti, est un clergyman.
Le sentiment général est celui d’une longue errance, d’une quête de présence, d’une interrogation quant au désir, de vivre, de séduire, d’aimer peut-être.
Il y a du drame, des fragments d’histoires inconnues, une façon pour chacun de se tenir dans l’espace, face à l’adversité, les contraintes, dans les affairements et les joies quelquefois, entre les signes de la plus grande contemporanéité, et ce qui persiste d’un passé archétypique.
Ce pourrait être du reportage d’homme pressé, mais c’est une métaphysique en action.
© Joakim Kocjancic
La question hölderlinienne des possibilités d’un habiter poétique est ici centrale.
Europea est le parcours d’un corps dans le labyrinthe des villes, rencontrant d’autres solitudes.
Joakim Kocjancic, Europea, Max Ström, 2020, 212 pages – 114 photographies
© Joakim Kocjancic