©Max Pam
« She came across as spectacular to me, I could not keep mye yes from her and so spent the duration of the party glued to her side. »
L’amour se déclare, et se redéclare.
Alors que son épouse Janno est décédée depuis deux ans, le photographe australien né en 1949 Max Pam se souvient de leur rencontre en 1974 dans un livre imprimé en riso publié par les Editions Bessard.
©Max Pam
Oui, l’amour existe, cet opuscule merveilleux, témoignant de l’esprit de liberté de la jeunesse hippie, le prouve à chaque page.
Nourri de spiritualité bouddhiste – Max Pam a beaucoup voyagé en Asie -, 1974, The year I first met Janno donne tout simplement envie de larguer les amarres, les faux attachements, les vaines ambitions, et de faire l’amour sans retenue avec la personne que la Providence a magnifiquement placée sur notre chemin de vie.
Pam célèbre l’instant, la beauté des corps comme des villes, et, loin de Cioran et de Paul Nizan, le miracle d’être né et d’avoir vingt ans pour toujours.
©Max Pam
Que l’on soit manutentionnaire, strip-teaseuse ou cuisinière pour une collectivité, l’existence est dans son regard une joie, une chance, un éclat de rire durable.
Janno, étudiante de l’University of Queensland, est magnifique, avec ou sans habit, sa nudité est naturelle, aussi sereine et radieuse que son visage d’innocence.
Le grain d’encre du procédé risographique souligne le velouté de la peau, la constellation de ses points de jouissance.
©Max Pam
Il y a des enfants, des copains, des cabanes dans les bois, aucune logique de séparation.
On est ensemble maintenant et pour l’éternité, la forme est vide, le vide est forme, soyez heureux.
On peut prier, méditer, se concentrer sur son souffle, l’important est de sentir monter en soi un large sourire face aux prétentions de l’ego.
Le bonheur se voit, il est aussi sexuel, Janno se caressant devant son amoureux, désirable depuis la nuit des temps.
©Max Pam
Il faut partir ensemble, s’expérimenter ensemble, s’abandonner ensemble et offrir son corps à plus vaste que soi.
Il y a des moments dangereux, des armes tirées, des incompréhensions, mais sur le fond tout est mutation, sauf l’amour qui est le principe universel – relire les derniers vers de La Divine comédie de Dante.
Max Pam aime les femmes, aime sa femme, qu’il étreint encore par-delà la mort, et c’est bouleversant.
Max Pam, 1974, The year I first met Janno, art director & book design Thibault Geffroy, collection L’Atelier risographique, Editions Bessard, 2022 – 200 exemplaires