Visages vides formes, par Luis Gonzalez Palma, photographe

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©Luis Gonzalez Palma

Inspirées par le compositeur John Cage, les images du photographe guatémaltèque Luis Gonzalez Palma sont des variations sur la forme et le vide, le vide comme forme, la forme comme vide.

Questionnant les notions d’incarnation, d’enfantement et de visage, son œuvre éminemment personnelle est d’une grande beauté touchant à l’abstraction, voire à la métaphysique.

Il n’y a parfois presque rien sur la page, des signes ténus, des filaments.

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©Luis Gonzalez Palma

Au lecteur/spectateur de laisser monter en lui un sens – de l’ordre du multivers -, de ne pas rejeter ses intuitions, de garder ouverts ses canaux perceptifs.

L’un est dans tout, tout est dans l’un, microcosme et macrocosme communiquent intimement.

Dieu serait-il une simple feuille d’arbre trouée ?

Ou une rose pixellisée.

Quelques taches d’encre noire.

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©Luis Gonzalez Palma

Luis Gonzalez Palma invente des vanités grotesques, un crâne portant un chapeau pointu, non loin du regard séminal de l’Ange Gabriel.

Les images sont de petites tailles, entourées de blanc.

Il y a ici quelque chose d’un cabinet d’amateur ou d’un musée de Province quelque peu délaissé, où des mains de prestidigitateur font apparaître les objets.

La fragilité des compositions n’est que la guise d’une puissance d’imprégnation mentale.

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©Luis Gonzalez Palma

Il est probable qu’en son chemin de visages et de traits colorés, qu’en sa façon d’interroger l’humain au regard des lois mathématiques, le photographe n’invente les formes d’un mystère contemporain, à la façon d’une initiation secrète.

Soit une possibilité de progresser spirituellement, entre fragments détachés et collages cubistes.

Il y a ici des pliages, de faux quadrilatères, des annonciations cachées.

Des cartes marines qui seraient des cartes psychiques.

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©Luis Gonzalez Palma

Luis Gonzalez Palma interroge la fonction profonde du médium photographique et sa place dans l’histoire de l’art : qu’est-ce qu’un corps ? qu’est-ce qu’une image ? qu’est-ce qu’une projection ? qu’est-ce qu’un œil se confondant avec l’objectif d’une caméra ?

Les vitres sont rayées, les surfaces sont craquelées, et pourtant demeure en ces zébrures la trace d’une force témoignant de l’effet de stupéfaction de la Création elle-même.

On avance un bras, on se cogne contre les parois d’un oculus ayant la dimension de la planète, on s’enfuit dans les nuées, on n’est rien qu’un peu de matière informée.

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©Luis Gonzalez Palma

Nous pouvons disparaître, la mort est un fantasme, rien ne disparaît.

Los Huesos del agua

Luis Gonzalez Palma, Los Huesos del agua, texte de Javier Payeras, conception Underbau, coedition Fundacion Antonio Pérez. Diputacion de Cuenca/ Ediciones Anomalas, 2022, 192 pages

Fundacio Antonio Perez

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©Luis Gonzalez Palma

Ediciones Anomalas

Luis Gonzalez Palma

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