« Ce qui donne sens à ma vie c’est l’expérience de la langue comme corps. Et, à partir de cette expérience, d’avoir compris que la langue est le corps qui fonde le réel – peut-être même est-elle le corps du réel. Dès lors un point de non-retour est franchi : certitude que l’on n’accède…
Étiquette : Marcelin Pleynet
Venise, vies multiples, par Lionel Dax, écrivain
« J’ai connu durant ces deux étés des vies formidables. » Venise est en quarantaine, la folie rôde, les croque-morts sont aux commandes, le grand renfermement se poursuit, les enfants font la fête. Il est temps de reprendre vie. Heureusement, le grand Tintoret est là, toujours de vigueur impeccable, disponible, dans un livre de Lionel…
La vie dans les plis, et le trait, par Pierre Alechinsky, peintre, poète
« Je suis un peintre qui vient de l’imprimerie », et de la confrérie des Gilles de Binche. Il y a du Plume, de Henri Michaux, chez le peintre et maître de l’estampe Pierre Alechinsky, dont le geste d’écriture follement libre est l’un des plus beaux du demi dernier siècle. Peintre et poète comme lui,…
Denis Roche, l’art énergumène et la mort, par Jean-Marie Gleize, écrivain
« J’écris pour être seul, je photographie pour disparaître. » Denis Roche manque, mais il y a ses livres, des dizaines de volumes, des poésies, des récits étranges, troués, des ouvrages de photographie accompagnés d’essais théoriques importants, et maintenant une biographie composée allegro ma non troppo par l’écrivain Jean-Marie Gleize, Denis Roche, Eloge de la…
L’œil du revolver et les larmes de sperme, une lecture de Georges Bataille, par Anne-Lise Broyer, photographe
Dans les années 1960-1970 et dans la première moitié des années 1980, la revue d’avant-garde Tel Quel, dirigée par Philippe Sollers et Marcelin Pleynet, a décidé de reclasser l’ensemble de la bibliothèque, remplaçant le mot littérature par celui, bien moins suspect de récupération bourgeoise, d’écriture, et mettant en avant des noms jusqu’alors cachés par la…
Un geste pour rien, par Eric Rondepierre, photographe plasticien et Huron
« Du Possible, sinon j’étouffe ! » (Proust/Eric Rondepierre) Voici enfin, parmi la marée des insignifiances et livres fabriqués sans nécessité, un ouvrage créant un trou dans le trou, parce qu’il fait penser, que sa phrase est subtile sans se rengorger de préciosité, et qu’il a fourbi ses armes dans la méditation ininterrompue des textes…
Sol LeWitt, une passion, une amitié, par Yvon Lambert, galeriste, collectionneur
Sol LeWitt est le premier numéro des Cahiers, qui seront consacrés aux artistes de la Collection Lambert en Avignon. On peut penser bien sûr aux Cahiers du Musée national d’art moderne, à la volonté de mieux faire connaître des œuvres majeures, à des ouvrages faisant date, à l’art pour tous. Il inaugure logiquement une série…
Poésie, vérité pratique, par Arnaud Le Vac, marcheur
« Le repos éveillé / du feuillage / bruissant de la cour / et de l’eau jaillissant / et retombant / dans les grandes vasques / des fontaines / de la place voisine. » Emprunter les chemins de l’immanence, de la belle et âpre réalité, y frotter sa peau, ses rêves, ses désirs et ses…
Ecrire dans la lumière, vingt-cinq journaux intimes, par la revue Les Moments Littéraires
Pour célébrer les vingt ans de sa revue, Les Moments littéraires, Gilbert Moreau, son directeur, a invité vingt-cinq écrivains à publier leur journal intime. La contrainte était la même pour tous, qu’ils soient coutumiers du genre ou non : le rédiger entre le 23 et le 29 octobre 2017. On peut y lire beaucoup de pages…
Au commencement était l’émotion, par Paul Cézanne, Martin Heidegger, et Hadrien France-Lanord
En Paul Cézanne, Martin Heidegger a rencontré un peintre du dépassement de la métaphysique faisant écho à ses propres recherches. Il ne s’agit pas pour le maître aixois de représenter plus ou moins sentimentalement un paysage contemplé comme pure extériorité, mais de répondre en couleurs au mystère et à la force d’un motif agissant…
L’amour parfait, ou Le sac du semeur, portrait d’une revue numérique
C’est en tant que veilleur et passeur attentif à la parole parlante qu’Arnaud Le Vac, a pensé Le sac du semeur, la revue qu’il anime, où la poésie et l’art occupent une place structurante. La combativité, la voyance et le désir d’infini d’un Victor Hugo guident son ambition poétique, de l’ordre d’un dégagement, d’une expérience…
Arnaud Le Vac, maître du temps
On ne part pas, d’Arnaud Le Vac, est un objet précieux, livre inattendu que l’on ouvre sur la table de travail au moment où Mossoul tombe, où les vertébrés s’éteignent un peu plus et où le juge Lambert met fin à ses jours. Opuscule sur le temps composé de réflexions en vers libres, le bel…