
« Je remercie les belles personnes qui figurent sur mes images : Stan, Joséphine, Oriane, Augustin, Vivian, Cholena, Christophe, Aina, Laure-Anne, Marthe, Yoli, Kimberley, Hélène, Kaou, Gaëlle, Rebecca, Charlotte, Laure, Marie, Mila, Adeline, Alain, Elisa. »
« Merci à Vivian Allard, pour les bisous, les fessées et l’écoute, Gonzolo Melendez Oyarzabal pour sa patience et surtout, merci à Emilie Hallard pour l’amour, la confiance et la sororité. »
Un livre érotico-pornographique dont le colophon est si doux, allant jusqu’à exprimer sa gratitude à « ma petite sœur et ma maman », est une merveille.


Il est de Romy Alizée, modèle devenue photographe « pour imposer son regard de jeune femme libre » (Bérangère Fromont).
Joliment édité à cent cinquante exemplaires (numérotés) par Emilie Hallard à Barcelone (éditions Maria Inc.), Furie, qui est déjà un livre culte, n’a circulé que quelques jours, avant d’être épuisé.
La couverture est d’un rose girly – découpé d’un œilleton permettant de découvrir la tête renversée d’un homme, barbu, enfouie dans la vulve de la protagoniste, fixant le spectateur d’un regard direct, entre défi et belle indifférence de maîtresse des plaisirs – que rappelle celui du papier du texte de Bérangère Fromont (photographe par ailleurs) plié en quatre dans une petite enveloppe noire à ouvrir comme on s’apprête à sucer un bonbon.


Au centre du livre, dont les photographies sont en noir & blanc, est agrafé un cahier de plus petite taille regroupant des portraits très beaux des acteurs, surtout féminins, de ce théâtre des plaisirs illimités, jusqu’au SM, cette jouissance de la dialectique.
Depuis que les femmes ont décidé de ne plus se laisser imposer la forme de leur sexualité par la gent masculine, et de reprendre les choses en mains, faire l’amour est bien entendu encore plus délicieux.
Ici, la reine ne se cache pas au fond de sa ruche, mais se montre dans toute sa beauté, et son effronterie, se caressant, allongée sur la moquette d’un cinéma, ou s’asseyant sur son nouveau trône, l’amant d’un jour faisant l’animal à quatre pattes.


La belle aime les bas, les collants, les tatouages, et le rouge à lèvres, se mettant en scène dans diverses situations d’excitation avec des amies, des actrices post-porn, des amours.
La femme domine qui veut bien se laisser dominer, s’appliquant à ne pas rire des fantasmes qui l’habitent, s’efforçant en outre de ne pas plisser les yeux quand montent les vagues de plaisir.
Furie est un livre libre, une étude queer des nouvelles formes du répertoire amoureux par une femme s’offrant avec franchise.


Avec Romy Alizée, le féminisme de combat a rarement été aussi sexy, et le fait de vivre en 2018 une véritable chance.
Mais voici Bérangère Fromont, debout, fière, s’avançant vers le spectateur, et déclarant aux petits voyeurs que nous sommes : « Romy Alizée célèbre la jeunesse. Une jeunesse indépendante, transidentitaire et généreuse ouverte à tous les possibles. »
Une femme libre de son corps, considérant l’érotisme comme une des grâces de l’amitié, n’est-elle pas irrésistible ?
Romy Alizée, Furie, texte de Bérangère Fromont, éditions Maria Inc., 2018 – 150 exemplaires numérotés
(cet article paraît à l’occasion de la deuxième impression)
(le lecteur comprendra aisément qu’il n’a pas été possible ici à l’auteur de ce texte de reproduire les images les plus troublantes du livre, mais d’essayer d’en donner la plus grande saveur)

Les photos sont superbes, je vais voir si je trouve le livre.
Merci pour la découverte.
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J’aime beaucoup la 2eme photo qui représente la femme dominatrice et ses envies de domination. Un livre surement très interessant à lire !
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