L’enfance tchadienne d’un incorrigible vivant, par Michaël Ferrier, écrivain

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© José Nicolas

Pour qui connaît l’œuvre de Michaël Ferrier – notamment Sympathie pour le fantôme, Mémoires d’outre-mer, Fukushima. Récit d’un désastre, François, portrait d’un absent -, la découverte de son enfance tchadienne dans son dernier opus, Scrabble (Mercure de France), est une grande surprise.

Composé pour la collection de Colette Fellous, Traits et Portraits, ce livre est magnifiquement écrit, dévoilant ce qu’est le réel pour un enfant de dix ans plongé dans un univers de sensations aiguës, très concrètes, absolues, découvrant le pleinement vivant tout en expérimentant l’inscription de son corps et de sa pensée dans le monde.

Mais Scrabble est aussi un livre sur l’art, sur l’écriture, sur le mystère et le besoin des signes, alors que la mort, la cruauté et le sang font comprendre à l’enfant la loi des hommes.

Ecrire sur l’Afrique et l’enfance comporte bien des risques, tant la mièvrerie et les clichés guettent, qui mettent au défi la littérature.

Abordant ses dix ans comme un cosmos, une totalité, une richesse de savoir, Michaël Ferrier n’écrit pas pour toiser son enfance, mais pour la regarder comme la merveille qu’elle fut, jusque dans son opacité.

Fidèle à la voix du sage Saleh, dont le présence dans le livre est une force d’aimantation pour le jeune Michaël Ferrier, Scrabble est un livre qui enseigne, et rend libre.

Un combattant toubou veille sur la palmeraie de Faya-Largeau.JOSE NICOLAS
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Pourquoi n’avoir, à ma connaissance, jamais écrit jusqu’à ce jour sur votre enfance tchadienne ?

Je savais que cette période de ma vie était importante, fondamentale même, au sens où elle a posé les fondements de mon rapport au monde, ainsi que de mon rapport à l’art, à l’écriture en particulier et, plus généralement, mon rapport au vivant. En même temps, consciemment ou non, je ne voulais pas trop y toucher. C’était une boite noire, opaque, fermée, posée devant moi comme le sac de toile sous les doigts de l’enfant au début du livre. Je savais que je l’ouvrirais un jour, mais je ne pensais pas le faire si tôt.

C’est à l’invitation – généreuse – de Colette Fellous et sous la houlette – bienveillante – d’Isabelle Gallimard que je dois finalement d’avoir pu écrire ce texte plus vite que je ne le pensais. Colette Fellous, la directrice de la collection Traits et portraits, m’a particulièrement encouragé. Elle a tout de suite compris la difficulté et en même temps la nécessité d’écrire ce livre qui évoque l’enfance non pas seulement de manière très classique, comme un vert paradis des amours enfantines, mais aussi en relation avec la mort et la guerre, l’épreuve la plus brûlante du réel. Voilà les belles lignes qu’elle m’a écrites au moment où je lui ai parlé de ce projet, en le replaçant très judicieusement dans une perspective plus ample : « On comprend encore mieux l’urgence et l’engagement dont tu as fait preuve avec Fukushima. Fonce donc, ne t’arrête pas, engage-toi dans le cru et l’impossible, retrouve la brûlure du réel et par delà, la douceur de l’échappée, du langage, du corps. J’attends ce livre les bras et le cœur ouverts. » Quand un livre est espéré avec tant de ferveur, on ne peut que l’écrire.

En même temps, dès que j’ai ouvert la boite, tout s’est écrit très vite. Il y a une sorte de fraîcheur, d’état cristallin de l’enfance qu’il s’agissait de retrouver.

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A quelles difficultés vous êtes-vous heurté pour l’écriture de votre livre ?

Il y en a eu de trois sortes : les difficultés liées au récit d’enfance, celles liées au récit d’Afrique et enfin, le choix des images.

Je me méfie des récits d’enfance. Si j’ai entrepris de raconter mes années d’enfance, ce n’est pas parce que le charme des premiers souvenirs est grand, mais parce qu’elles offrent, me semble-t-il, un accès privilégié à quelque chose de plus profond et qui nous concerne tous : l’aventure d’être en vie. En d’autres termes, l’enfance n’est pas pour moi un prélude qui permet ensuite de passer à autre chose : elle contient déjà tous les âges de la vie et, si vous vous y prenez bien, elle durera autant que vous serez en vie. Méfiant par rapport au récit d’enfance, je l’étais justement parce qu’il est souvent associé à autre chose que l’enfance, c’est-à-dire à l’idée d’une formation, d’une évolution (bénéfique, inexorable, linéaire), qui vous ferait passer in fine à un état plus mûr et plus admirable.

C’est ce qu’on nomme en allemand le Bildungsroman, c’est-à-dire, mot à mot, le « roman de construction » ou le « roman de formation ». Une jeune personne se forme, se modèle, s’invente, à travers les difficultés, en route vers l’âge adulte. Et c’est vrai que Scrabble peut se lire en partie ainsi : le jeune âge du protagoniste, l’accent porté sur les études, la figure du mentor (avec Saleh), la découverte de l’amour même (avec Amaboua)… Mais en partie seulement : en effet, la guerre couve et elle viendra bientôt rompre – et même faire littéralement exploser – ce beau parcours bien ordonné. Je ne voulais pas d’un dénouement traditionnel, où l’enfant, fort de son apprentissage, entre finalement plein de maîtrise dans le monde des adultes, comme si l’essentiel était d’oublier l’enfance pour se faire au plus vite une place dans la société des hommes, en perdant généralement – peu à peu ou très rapidement – toutes ses illusions. Je n’en voulais pas, car ce n’est pas ainsi que j’ai grandi, et que « grandir » me semble même le contraire de ça. C’est qu’il y a une soif propre à l’enfance, un désir, une curiosité inextinguibles, comme le montrent ces séries de questions que les enfants posent et qui relancent inlassablement la conversation : c’est la puissance de l’enfance, son énergie inépuisable. Un enfant est entêté, récidiviste, irrécupérable : finalement, même la guerre n’en viendra pas à bout. C’est un des sens de l’exergue de Sony Labou Tansi, qui ouvre le livre en le plaçant dans le sillage de cet adjectif que j’aime tant : « incorrigible ». On me le dit souvent, depuis l’enfance. Je le prends comme un compliment.

Le récit d’Afrique – si c’est un genre – pose d’autres types de problèmes, encore plus redoutables. Je ne sais pas si vous avez lu le texte de l’écrivain kényan Binyavanga Wainaina, qui vient de mourir à Nairobi, et qui s’intitule « Comment écrire sur l’Afrique ». Il vient d’être traduit par Santiago Artozqui et publié en ligne par l’excellente revue En attendant Nadeau. C’est un texte à la fois drôle et percutant, très intelligent, où Wainaina démonte à peu près tous les clichés qui viennent lorsqu’il s’agit d’écrire un livre « sur l’Afrique ». Je ne résiste pas au plaisir de vous en citer un extrait : « Utilisez toujours le mot « Afrique » ou « Ténèbres » ou « Safari » dans votre titre. (…) Dans votre texte, traitez l’Afrique comme s’il s’agissait d’un seul pays. Un pays chaud et poussiéreux avec des plaines vallonnées et d’immenses troupeaux d’animaux et des gens grands et minces qui meurent de faim. Ou bien un pays chaud et humide, où des gens tout petits mangent des primates. Ne vous enlisez pas dans des descriptions trop précises. L’Afrique est grande : cinquante-quatre pays, 900 millions de personnes qui sont trop occupées à avoir faim et à mourir et à se battre et à émigrer pour lire votre livre. Le continent regorge de déserts, de jungles, de hauts plateaux, de savanes et de bien d’autres choses, mais votre lecteur ne se soucie pas de tout cela, alors faites en sorte que vos descriptions soient romantiques, évocatrices et peu précises. » Et tout le reste est du même – et savoureux – tonneau : Afrique violente, indolente, corrompue… Clichés colonialistes, paternalistes, misérabilistes… tout y passe. Je souscris entièrement à ce texte. Voir l’Afrique par les yeux d’un enfant était aussi un moyen de court-circuiter ces stéréotypes.

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Enfin, la collection Traits et Portraits où paraît ce texte, a pour caractéristique d’accepter, et même de demander à l’auteur une iconographie aussi fournie que possible. Or, dès que l’on s’intéresse aux images de l’Afrique au XXe siècle, force est de constater que tout ou presque pose problème : un objet a priori banal, comme une carte postale par exemple, fait surgir aussitôt une foule de « clichés » (c’est le cas de le dire). Des contenus spécifiques, des scènes attendues, pittoresques, exotiques, mais aussi des poses, des postures, des silhouettes (les femmes par exemple, presque toujours seins nus). Le grain même des photos a parfois quelque chose de colonial, cette espèce de teinte sépia qui pose sa grisaille sur ce continent si varié, si coloré et si vivant…

Pour résoudre ces problèmes, ou au moins les esquiver, j’ai choisi de faire appel à de grands artistes (Raymond Depardon, Dario Mitidieri), dont la qualité du regard désamorce par avance les stéréotypes. Parmi ceux-ci, j’avais à cœur de montrer des œuvres de photographes africains (Malick Sidibé par exemple), même si pour des raisons de droits ou de problèmes juridiques, et malgré l’aide de chercheurs aussi aimables qu’intelligents (je pense à Elara Bertho et à Jean-François Werner, et je saisis l’occasion pour les remercier), je n’ai pas pu montrer tous ceux que je désirais, notamment le merveilleux et méconnu Cornélius Augustt. Enfin, j’ai aussi choisi des dessins (ceux, magnifiques, de Christian Seignobos ou le merveilleux Raffi Kaiser) : il me semble que le dessin, lorsqu’il est bien fait, inclut non seulement un regard mais aussi un geste, une inclusion du corps plus profonde, plus incisée dirais-je, dans l’acte même de tracer. Une singularité s’exprime, qui court-circuite les regards englobants et retrace une rencontre précise, précaire, irremplaçable : avec un arbre, avec une barque, avec un animal ou un être humain.

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Vous ne consacrez pas à vos parents de chapitres spécifiques. Est-ce parce que vos éducateurs les plus profonds furent les animaux et le sage Saleh, et que votre identité cardinale outrepasse vos racines familiales immédiates ? Vous écrivez d’ailleurs : « Je suis un fils de N’Djaména. »

Vous avez raison. En ce sens également, Scrabble n’est pas un récit de formation traditionnel. Je pense que tout le monde est un peu trop obsédé aujourd’hui par « papa-maman » et les problématiques généalogiques traditionnelles : on le voit notamment dans les débats politiques sur la PMA, la GPA, toutes les procédures d’adoption. Le schéma familialiste est souvent pensé aujourd’hui comme le seul possible concernant les problématiques de l’origine et de la filiation : il forme déjà depuis longtemps l’un des socles majeurs de la pensée politique (« mère-patrie », « petits pères du peuple », « liberté, égalité, fraternité ») mais il aussi envahi désormais des pans entiers de l’intime comme du social. Ce sont des représentations convenues, mais omniprésentes, et quantité de représentations communautaires et identitaires fonctionnent implicitement sur ce modèle.

Or, ce qui m’apparaît de plus en plus nettement, c’est qu’il y justement a mille façons de faire tradition, de faire généalogie, et même de faire famille, qui ne se réduisent pas au paradigme parental. Tout comme il y a mille manières de composer des mots, des phrases, de les faire naître et de les articuler, il y a bien d’autres manières de tresser des liens entre les vivants. Alors oui, je suis le fils de mon père et de ma mère, évidemment, je suis fils de l’Alsace et de l’Océan indien, mais je suis aussi, à parts égales, un enfant de N’Djaména.

Il faudrait à la fois du courage et une grande puissance conceptuelle pour relancer aujourd’hui cette interrogation philosophique sur la possibilité de vivre et de penser autrement la généalogie, à l’heure où les structures familiales et les souverainetés nationales font justement l’objet de profondes mutations. Ce n’est pas du tout faire table rase des origines, comme je l’entends souvent dire – assez peureusement ou un peu paresseusement quand j’aborde ces questions, ni même proposer un contre-modèle mais donner leur chance à des conceptions alternatives de l’identité et de la relation, à leurs recompositions imprévisibles.

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J.M.G. Le Clézio avec L’Africain, et Yannick Haenel avec Le sens du calme, publiés comme vous dans la collection Traits et Portraits évoquent également leur passé africain. Comme avec Mémoires d’outre-mer (Gallimard, 2015), avez-vous souhaité travailler de nouveau l’impensé colonial français, mais cette fois à hauteur d’enfant?

Il est évident que Scrabble s’inscrit dans une réflexion sur la mémoire qui constitue, depuis Sympathie pour le Fantôme, en passant par Fukushima. Récit d’un désastre et Mémoires d’outre-mer, une des lignes de mon travail. Je ne suis pas seul à mener ce travail aujourd’hui, notamment par rapport à l’Afrique. Comme vous l’indiquez, L’Africain de Le Clézio est une référence puissante : je le mentionnais d’ailleurs déjà dans Mémoires d’outre-mer. Mais on peut penser aussi à Sylvain Prudhomme, Les Grands, ou à Vincent Hein et Les Flamboyants d’Abidjan, deux beaux livres que j’invite tout le monde à lire. Cependant, ces livres, et c’est aussi là leur force me semble-t-il, ne travaillent pas uniquement avec « l’impensé colonial français » : ils orchestrent, chacun à sa manière inimitable, une vraie relation réciproque avec plusieurs pays d’Afrique – le Niger chez Haenel, la Côte d’Ivoire chez Hein, la Guinée-Bissau chez Prudhomme, le Tchad dans Scrabble… tous ces pays nous ont construit et ont façonné notre regard. Un enfant ne raisonne pas en termes d’ « impensé colonial », même s’il en a conscience à sa manière : ce sont des mots d’adulte, qui peuvent aider à poser le problème mais ont aussi tendance à l’ossifier, quand ils ne l’étouffent pas sous des pétitions de principe moralisantes ou de grandes déclarations d’intention idéologiques. En revanche, le rapport à un lieu (une ville, une chambre, une terrasse), aux lectures d’école, aux camarades de classe, à un visage ou à un geste, à une langue ou à une musique : voilà une manière concrète de poser le problème.

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Scrabble n’est-il pas régulièrement irrigué par les voix d’Arthur Rimbaud et d’Henri Michaux ?

Pour ce livre, Rimbaud m’a fourni une clef essentielle. J’ai longtemps cherché pour Scrabble une organisation qui soit à la fois fluide, facile à lire, et qui coïncide autant que possible avec son sujet. C’est Rimbaud qui m’a donné la solution, dans l’un de ses plus beaux poèmes : Le Dormeur du Val. Vous savez : « C’est un trou de verdure où chante une rivière… » Dans ce poème, un soldat, jeune, presque un enfant, semble dormir dans l’herbe en souriant, la main sur la poitrine. Mais peu à peu, on s’aperçoit qu’il ne dort pas. Le texte est magnifiquement orchestré : progressivement, tous les détails du début se teintent d’une ironie étrange et, par un retournement final époustouflant, les derniers mots (« Il a deux trous rouges au côté droit ») invitent à relire l’ensemble du poème sous un éclairage complètement différent. On comprend alors que le jeune homme ne dort pas : il a reçu deux balles dans le flanc droit et il est mort. Quand le « trou de verdure » du début est remplacé par les « deux trous rouges » de la fin, le titre même, Le Dormeur du Val, prend une résonance terrible : on y entend l’équivalence dormir/mourir (dort/meurt) et on prend conscience que tout était donné dès le titre. J’ai toujours trouvé ce texte magistral : il montre que Rimbaud est un grand écrivain non pas seulement parce qu’il a des « illuminations » extraordinaires, mais surtout parce qu’il s’est forgé une langue éblouissante pour les dire et – chose assez peu étudiée – un sens du récit poétique admirable.

Qui lira Scrabble avec cette clef rimbaldienne en mémoire pourra y faire quelques trouvailles : la « chaleur de mitraille » du début, les « sentinelles à gorge jaune » (qui sont des oiseaux du Tchad mais aussi des soldats), les claquements du drap comme des détonations… Il y a plusieurs manières de lire ces notations, qui ne contribuent pas seulement à planter un décor ou une ambiance mais invitent à une lecture à double ou à triple détentes : ainsi, une étincelle d’or sur un toit peut désigner tour à tour – ou tout à la fois – un reflet du soleil sur une tôle ou un éclat lumineux sur une culasse, voire le crépitement d’un fusil. De la même manière, les derniers chapitres de Scrabble invitent à relire l’ensemble du livre (quasi dans le moindre détail) dans la perspective de la guerre, tout comme la première photographie du livre (p. 10) et la dernière (p. 214) se répondent. C’est un jeu d’échos et de tissages, un feuilleté qui n’est pas seulement un divertissement littéraire gratuit mais est profondément en prise, à mon sens, avec ce que m’a appris mon enfance tchadienne (et que me redira plus tard le Japon, sous une autre forme) : une disposition à regarder plusieurs choses à la fois, menant à une intensification de la vision qui soit à même de rendre compte de la complexité de l’aventure humaine.

Toutefois, si Rimbaud m’a fourni une clef importante, Scrabble est surtout irrigué en profondeur par des voix africaines : celle de Sony Labou Tansi tout d’abord, qui ouvre le livre et lui donne son impulsion. Celle d’Ahmadou Kourouma (lui qui a aussi abordé le thème des enfants-soldats), à la fois si caustique et si inventive, celle d’Amadou Hampate Bâ, plus sage et plus classique : ce sont des écrivains que je lis depuis longtemps et que j’ai cherché à faire connaître au Japon, par mes cours et par des émissions de radio. Il y en a d’autres, souvent méconnues en France (Bernard Dadié, le poète Jean-Baptiste Tati Loutard…), sans oublier le grand Tchicaya U Tam’si : je suis gorgé de poésie africaine depuis l’enfance, pas seulement celle des contes folkloriques mais celle, puissante, vibrante, des grands maîtres modernes, qui n’ont rien à envier à Michaux ou à Rimbaud, qui sont leurs frères aux paroles soulevées par le vent. On a longtemps lu – on lit encore souvent – les romans et les poèmes africains pour ce qu’ils ont d’exotique. Il serait temps de les lire pour ce qu’ils ont d’universel et de moderne.

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Hormis les crises de paludisme, que reste-t-il de votre apprentissage tchadien dans votre vie de tous les jours à Tokyo ? Le goût pour les quartiers déclassés ? Une certaine façon de vous pencher vers le sol ? L’affection des chiens errants ? La triade « observation, comparaison, rythme » ? Le plaisir des marches interminables ? La recherche des meilleures dattes quand l’envie vous prend d’en manger ? Les joies du marché ? La passion de la musique, du xylophone et de la flûte à bec ?

Tout cela, oui. Que l’on pourrait résumer en une phrase comme en mille : le goût du pluriel.

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Avez-vous gardé le petit couteau de jet très effilé offert par votre camarade de classe Abdel ?
Oui. Il est dans une maison en Provence, bien caché dans ma bibliothèque, au milieu de mes livres, mes carnets et mes stylos. La lame en est un peu rouillée, mais je n’exclus pas de m’en servir à nouveau à l’occasion.

Propos recueillis par Fabien Ribery

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Michaël Ferrier, Scrabble, Mercure de France, 2019, 232 pages

Mercure de France

Tokyo Time Table – revue en ligne de Michaël Ferrier

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Merci à José Nicolas de m’avoir généreusement transmis ses images

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