La mélodie du bonheur, par Guillaume Geneste, photographe

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©Guillaume Geneste

« Chaque photographie réussie est une vraie victoire sur le temps qui passe, et je ne trouve de prolongation à l’apaisement éprouvé que dans la prise répétée, ce nécessaire recommencement. »

Revoilà en saison 3 avec A bout de bras (Filigranes Editions), avant l’ultime Trop n’est même pas assez (2012-2016), Guillaume Geneste et sa petite troupe.

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©Guillaume Geneste

Le projet général s’intitule Autoportraits de famille, qui vise, sur un empan chronologique allant de 1992 à 2016, à témoigner des moments de bonheur d’un module familial lancé dans l’aventure du temps à trois, puis quatre.

La boussole est celle des sourires, des regards échangés, des peaux frottées les unes contre les autres en permanence.

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©Guillaume Geneste

Se comprendre, se confirmer, se retrouver par les sens.

Dans les chambres, le salon, la salle de bain (purification). Dans la rue, les parcs, en voyage (Venise, Thaïlande, Buttes-Chaumont, île d’Yeu, Maroc, Espagne, Dieppe, New York, îles Chausey, Chambord).

Tout commence par un noyau, un couple (Colette et Guillaume), des caresses, des mots tendres, des actes d’amour.

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©Guillaume Geneste

Douceur complice, yeux qui rient, peau à peau, une petite fille est née (L’ordre des photos, 1992-1999), qui s’appelle Chloé.

L’enfant grandit en noir & blanc, joue, se déplace un peu partout avec ses parents, qui aiment beaucoup s’embrasser. D’ailleurs, un petit frère, Gabriel, est déjà là (La prolongation du bonheur, 1999-2006).

Maintenant (A bout de bras, 2006-2011), le quatuor est stabilisé, qui vogue selon, et toujours davantage, entre terres et ciels, ville et campagne, mers et montagnes.

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©Guillaume Geneste

Ne surtout pas considérer le temps comme un ennemi, mais une donnée sacrée avec laquelle négocier simplement, calmement, intelligemment.

Pour Guillaume Geneste, tireur de photographies de métier (laboratoire La Chambre Noire, à Paris), la nudité n’est pas l’au-delà de la pudeur, mais une de ses modalités.

La photographie est pour lui un art de vie total, et une pratique d’embaument.

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©Guillaume Geneste

Avec sa célèbre formule, « Familles, je vous hais », Gide avait sûrement raison, mais, A bout de bras le prouve, il y a des exceptions, des interstices, des intervalles dans le vaste domaine du ressentiment.

Il y a ici beaucoup de malice dans les cadrages, des jeux de miroir, des chemins d’ombres.

la tour de Pise se penche sur les couples enlacés, mais où va se nicher l’intimité des parents quand les petits monstres prennent d’assaut le lit nuptial ?

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©Guillaume Geneste

On se shampouine, on se donne des bisous, on s’endort à peu près à tout moment d’épuisement.

On écrit les lignes d’un destin à quatre sur le sable volcanique d’une île lointaine.

On adore les anniversaires.

On se promène sans cesse.

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©Guillaume Geneste

La vie quotidienne est normalement chaotique, et miraculeusement harmonieuse.

Le mal social ou métaphysique pourra tenter de fragiliser cette belle union à quatre, mais rien ne pourra faire que de tels moments n’aient pas existé, pour les siècles des siècles.

Savoir s’aimer dans la durée relève d’un génie considérable, savoir se le dire, savoir se le montrer.

Les Geneste ? Passage d’une famille dans une assez brève unité de temps, mais quel temps !

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Guillaume Geneste, A bout de bras, Autoportraits de famille, textes de Guillaume Geneste et Anne-Marie Garat, Filigranes Editions, 2019, 150 pages – 500 exemplaires

Filigranes Editions

La Chambre Noire

 

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